Courseulles-sur-mer entre dans la Bataille de Normandie
Les allemands ont fortifié la commune.
Courseulles-sur-mer est abreuvé par la rivière la Seulles, et les défenseurs allemands ont fait en sorte que la place soit difficilement accessible pour d’éventuels assaillants : à l’Est du cours d’eau se sont positionnés trois canons de 88, 75 et 50 mm, ainsi que six mitrailleuses sous abris. A l’Ouest, un autre canon de 75 et deux de 50 mm sont appuyés par 6 mitrailleuses elles aussi fortifiées.
Ce sous-secteur sur Juno Beach, codé Nan par les alliés, est dévolu aux canadiens de la 7th Brigade de la 3rd Canadian Infantry Division du Major Général Keller. Cependant, les bombardements préparatifs aériens et navals sont trop longs et les défenses demeurent intactes lorsque l’offensive est lancée vers 8 heures le Jour J. Attaquant à l’Ouest de la Seulles et sans appui blindé, les Royal Winnipeg Rifles enregistrent des pertes sévères. Quant aux hommes du Régina Rifles Régiment et l’escadron B du First Hussard, ils progressent sur la plage. La compagnie A du Régina Rifles est arrivée à La Rivière, la compagnie B a débarqué plus à l’Est avec les blindés, en attendant les renforts des compagnies C et D. Mais ces dernières subissent de lourdes pertes dues aux défenses disséminées par l’ennemi. Néanmoins, les Canadiens parviennent à pousser plus en avant leurs efforts et font taire le Wn 29, avant d'atteindre le centre de la commune vers 10 heures. Mais les allemands n’ont pas dit leur dernier mot. En effet l’occupant utilise un réseau de souterrain afin de réorganiser sa défense et prendre à revers les libérateurs. Courseulles-sur-mer ne sera vraiment sécurisé dans l’après-midi.
Le Général De Gaulle débarque sur la plage le 14 juin avec Maurice Schumann et le Général Koening. Le futur Président de la République française précède la visite le 16 juin du Roi George VI. Fortement endommagé, le port sera remis en état par le Génie. Ainsi les navires peuvent y accoster le 17 juin.
Aujourd'hui, un musée et des vestiges rappellent le Débarquement et la guerre.
Aujourd’hui, un canon allemand K-WK 38 endommagé par les affrontements est toujours présent. Il avait une portée de 6 500 mètres et tirait sur 360°. Un char Sherman Duplex Drive, coulé le D-Day et récupéré en 1970 est depuis exposé en centre-ville. Son châssis est entièrement étanche et une jupe gonflable permettait à l’engin de flotter.
La sortie de plage rappelle les péniches de débarquement. A droite, placée par la famille,
une photo d’un soldat tué le 6 juin souligne le sacrifice des forces canadiennes.
Rendez-vous au Centre Juno beach inauguré en juin 2003 et qui relate sur 1 400 m2 les actions des forces canadiennes pendant la Seconde Guerre Mondiale ainsi que la société canadienne contemporaine. Ce bâtiment en forme de feuille d’érable, créé sous l’impulsion de vétérans canadiens, présente des expositions temporaires et permanentes.
Il constitue aussi un vibrant hommage à ces jeunes qui ont traversé l’Atlantique pour libérer la terre de leurs aînés. Il faut savoir qu’en 1939, l’armée canadienne ne comptait que 8 000 soldats. Puis au cours de la guerre, des milliers d’hommes et de femmes se sont engagés volontairement à l’appel des autorités. En 1945, le pays recensait plus de 1 million de combattants !
Le centre Juno Beach lors des commémorations de 2010.
Récemment le bunker situé devant le centre Juno connaît une seconde vie. Enseveli depuis la libération, le terrain où il se trouve accueillait les campeurs. Le site a été mis à jour en 2003 lors de l’ouverture du centre mais le point de défense n’était pas entretenu. Pour le 65e anniversaire du Débarquement, l’édifice a été viabilisé avec l’aide de la mairie et est depuis ouvert aux visites.
Un parcours pédagogique sur la plage permet également de comprendre le déroulement du débarquement sur le secteur Juno, et de découvrir la faune et la flore. Des visites avec des guides canadiens sont proposées.
Char Sherman coulé devant Courseulles le Jour J. Il fut renfloué fin 1970. | Stèle-Signal, en centre-ville. |