Le débarquement en Normandie scarifie Trévières
Bien que située à 8 kilomètres au sud d'Omaha Beach, la commune de Trévières paya cher la libération alliée lors du Débarquement en Normandie.
Village du Calvados de 850 âmes en juin 1944, les habitants subissent de plein fouet les bombardements naval et aérien à l'aube du Jour J.
Les explosifs dévastent les maisons tandis que les habitants fuient dans les marais. La doyenne, à l'âge respectable de 104 ans, est même évacuée dans une brouette. Le bilan est terrible, on compte 16 morts et 48 blessés aux premières heures de l'opération Overlord.
Des éléments de la 2nd US Infantry Division avancent vers Trévières mais la résistance ennemie est vive, car la localité abrite le poste de commandement du Grenadier-Régiment 916 de l'Oberst Ernst. Les terribles combats se poursuivent jusqu'au 10 juin, moment choisi par les allemands pour se replier totalement. Les américains prennent enfin place dans un village aux trois-quarts détruit.
Aujourd'hui, une plaque apposée sur le mur de la mairie rend hommage aux hommes de la 2nd Infantry Division. Dans l'église un vitrail remercie le 377th Régiment de la 95th Infantry Division. En effet en septembre 1944, les soldats de cette unité américaine contribuèrent par leurs dons à la reconstruction de l’édifice.
Devant l’église, le monument aux morts porte toujours les stigmates de la Libération (photos ci-dessous). La statue créée en 1921 a eu le visage emporté par un obus de marine tiré le 6 juin et est restée en l'état. Au pied de cette "gueule cassée" le visiteur peut lire ce texte de Noel Lebrec :
Arrête-toi, passant, à ce socle de pierre !
Vois le bronze casqué mutilé par la guerre,
Qui, la face arrachée au hasard d'un grand coup,
Au lieu de s'écrouler, reste figé debout.
Reconnais la patrie à cette affreuse image,
Que l'histoire retient pour sa plus sombre page.
Il existe aujourd’hui aux Etats-Unis une copie de cette statue, élevée à l’entrée du National D-Day memorial de Bedford, en Virginie. Inaugurée le 23 octobre 2002 par le président de l’époque, Georges W Bush, et le maire du village français, Jean-Pierre Richard, cette sculpture a été baptisée « The lady of Trévières ».