La batterie allemande d'Azeville
Cette batterie allemande de l'armée de Terre, située sur la façade Est du Cotentin, est équipée de quatre casemates protégeant des canons français Schneider de 105 mm. Ce site du Mur de l'Atlantique abrite 169 hommes commandés par le lieutenant Kattnig et le Capitaine Treiber. L'ensemble ne possède pas de poste de tirs, c'est donc la proche batterie de Crisbecq qui lui sert de vigie. En outre, ses canons, qui n’ont pas vue sur la mer, ne sont pas assez puissants pour indisposer efficacement les américains dans le cadre de l'opération Overlord débarquent sur le secteur Utah beach.
Les 4 casemates d’Azeville. Aujourd’hui leurs canons ne sont plus présents à l’intérieur.
Dans la nuit du 6 juin 1944, la batterie d'Azeville connait ses premiers accrochages menés pas des parachutistes américains tombés dans son périmètre. Puis les troupes de la 4th US Infantry Division, représentées par son 22nd Régiment, sont à ses portes le 7 juin. Le 8, les GI's tentent de s’en emparer mais l’attaque échoue avec de lourdes pertes. Dans le même temps, la batterie de Crisbecq subit elle aussi les assauts de l'infanterie américaine. Pour disperser les assaillants, le commandant de Crisbecq demande aux artilleurs d'Azeville de faire feu sur elle. Grâce à un réseau de tunnels souterrains, les défenseurs d'Azeville peuvent se déplacer efficacement entre les casemates. Mais harcelés de tous côtés par 1 500 coups de canons et des lance-flammes, les allemands doivent déposer les armes le 9 juin.
Le coup de chaud de Ralph G. Riley
Le 9 juin 1944, les GI’s du 3/22nd Infantry Régiment tentent de capturer les casemates d’Azeville. Néanmoins l’approche de ces dernières est rendue périlleuse par les champs de mines et les tobrouks. La I Compagny est ainsi bloquée aux abords d’un des bunkers. Mais pour son commandant le Capitaine Samuels, interdiction de rester planté là. Il envoie le soldat Ralph G. Riley et son lance-flammes à l’assaut de l’édifice. Riley a 70 mètres à couvrir, à découvert… Esquivant à toutes jambes les balles allemandes, il parvient sain et sauf à proximité de l’accès de la casemate et se met à couvert dans un trou d’obus.
Cependant le sort s’acharne : son lance-flammes est défaillant. Qu’à cela ne tienne, il allume son briquet et ouvre l’arrivée de gaz de son arme. Le feu jaillit enfin. Riley remarque une nappe d'huile sur le seuil de l'entrée. Il vise alors la base des portes blindées, les flammes se propageant ensuite sous l’obstacle. Dans le tumulte des balles et des obus, il perçoit un son étrange, puis des explosions à l’intérieur de l’abri en béton. Placées derrière les portes du blockhaus, des munitions n’ont pas résisté au feu délivré par Riley. S’en est trop pour l’ennemi qui hisse alors le drapeau blanc.
Pour son courage et son esprit d’initiative, Ralph Riley est décoré de la Silver Star.
Un site de la Bataille de Normandie à visiter.
Aujourd’hui les canons ne sont plus dans leurs cuves mais l’endroit est remarquablement conservé par le Conseil Général de la Manche et un musée y a trouvé sa place. Le site, collé aux habitations, est coupé en deux par la route. On peut visiter différents tunnels, comprendre la vie de la garnison allemande et s’hébéter devant les ravages d’un obus de marine de 356 qui traversa une des casemates sans exploser ! De plus un film de 20 mn raconte le Mur de l’Atlantique et les relations entre les troupes d'occupation et les habitants, grâce aux témoignages des Azevillais.