Le cimetière militaire Canadien de Cintheaux
L'entrée de la nécropole. | 2 958 soldats reposent au bord de la Nationale 158. |
Début août 1944, les alliés décident de passer la vitesse supérieure et de chasser les allemands de la Normandie. A l'Est, le Général Patton poursuit avec sa 3rd US Army sa cavalcade vers la Bretagne et perce à Avranches. A l'Ouest, Montgomery a réussi à forcer le verrou de Caen mais piétine ensuite. Le but est maintenant de piéger les allemands dans une nasse dont le cœur sera la ville de Falaise. Hitler sent que l'étau se resserre sur ses troupes et ordonne une contre-attaque à Mortain le 7 août. Le jour même à 23h, le Général Simonds lance son 2nd Canadian Corps dans la deuxième phase de l'opération Totalize au Sud de Caen. La 8th USAAF bombarde les villages du périmètre, dont fait partie Cintheaux. 3 500 tonnes de bombes ouvrent la voie aux troupes anglo-canadiennes. Cependant le 8 août certains largages sont mauvais et touchent des éléments de la 3rd Canadian Infantry Division, dont le Général Keller lui-même. 300 canadiens et polonais comptent parmi les pertes. Côté allemand, la 12. SS-Panzerdivision du SS-Oberführer Kurt Meyer échappe aux pilonnages et se met en position défensive dans le village face aux 4th Canadian et 1st Polish Armored Divisions. Les combats entre blindés sont acharnés. Michael Wittmann, as des chars allemands, est tué avec son équipage dans l'explosion de son Tigre. Le vent tourne ensuite pour l'occupant. Le 29th Armored Reconnaissance Régiment (South Alberta) et les fantassins du 2nd Battalion The Argyll & Sutherland Highlanders attaquent et forcent les allemands à se replier, libérant ainsi Cintheaux.
Aujourd'hui, la commune comporte en bordure de la nationale N158 un cimetière militaire Canadien, ou reposent 2 958 combattants (2 872 canadiens, 80 britanniques, 4 australiens, un néo-zélandais et un français). A 15 kilomètres au Sud de Caen, cette nécropole est une preuve indélébile du sacrifice et de l'engagement de nos lointains cousins d'outre-Atlantique.
De 1939 à 1945, le Canada se fend en 4 pour l'effort de guerre
Le 10 septembre 1939, après le vote de son parlement, le Canada déclare la guerre à l'Allemagne. Petit pays de 11 millions d'âmes, son armée ne rassemble que 4 500 hommes, 6 destroyers et 20 avions de guerre. Cependant, afin de défendre la démocratie, les Canadiens vont se mettre à l’œuvre de manière exponentielle : les usines passent de 627 000 ouvriers en 1939 à 1 263 000 en 1944. En 1943, l'armée peut compter sur 245 000 combattants. Certains défendent le ciel d'Angleterre avec la Royal Canadian Air Force, d'autres participent à la campagne d'Italie pendant que la marine ferraille dans l'Atlantique. Quatre régiments sont francophones : le régiment de la Chaudière, le 22e Royal Régiment, les fusiliers du Mont Royal et le régiment de Maison-Neuve. Durant la Bataille de Normandie, 5 000 Canadiens perdront la vie pour notre liberté. Outre leur débarquement sur le secteur Juno, ils auront grandement contribué à la fermeture de la Poche de Falaise.
Le Major David V. Currie (à gauche avec le pistolet) du régiment canadien South Alberta
accepte la réddition de troupes allemandes à Saint-Lambert-sur-Dives le 19 août 1944.