La gazette
Décès d'Earl McClung, Easy Compagny
Par plagesdu6juin1944 | Le 28/11/2013 | Commentaires (0)
Earl McClung, membre de la compagnie E, 2/506th PIR 101st US Airborne, est décédé à l’âge de 90 ans le 27 novembre 2013.
Patch du 506th
Né en 1923 dans une réserve indienne, « One Lung » avait rejoint l’armée à 19 ans en 1943, avant de se porter volontaire pour les troupes aéroportées américaines.
Il sauta au-dessus du Cotentin le 6 juin 1944 lors de l’opération Overlord. Largué sur le secteur de Sainte-Mère-Eglise, il combattit avec des paras de la 82nd avant de retrouver la Easy Compagny. Il avait ensuite participé à l’opération Market Garden en Hollande et au siège de Bastogne en Belgique, pour enfin atteindre en 1945 le nid d’aigles à Berteschgaden.
Il s’était réengagé en 1946 pour être instructeur pour les pilotes de planeurs. Il travailla ensuite dans un garage avant d’être employé de poste et contribua également au livre “We Who Are Alive and Remain: Untold Stories from Band of Brothers”, publié en 2009 par Marcus Brotherton.
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Sources : site de Marcus Brotherton
On a dormi à La Fière
Par plagesdu6juin1944 | Le 07/11/2013 | Commentaires (0)
De passage dans le Cotentin on aurait pu dormir dans un hôtel. Mais comme dit l’adage, il faut essayer de joindre l’utile à l’agréable. On a donc dormi au manoir de La Fière, objectif prioritaire près d'Utah Beach de la 82nd Airborne le Jour J. Un lieu marquant, couvé par son propriétaire Mr Poisson. Un homme attentionné avec ses visiteurs qui nous a réservé une surprise. Ou comment joindre l'utile à l'exceptionnel.
Au petit matin derrière le mémorial : le pont enjambant Le Merderet est au centre de l'image.
La ferme-manoir de Mr Poisson se trouve à gauche du bâtiment masqué par la statue Iron Mike.
« Vous venez pour le débarquement ? » A voir notre sourire en coin devant le portrait de Bob Murphy* du 505th PIR, Yves Poisson s’interroge pendant la visite de notre chambre. En effet, venus pour une conférence à Sainte-Mère-Eglise, nous avons décidé de poser nos bagages chez lui, à 4 kilomètres du village. Il propose ses chambres d’hôtes du manoir de La Fière, ou il met à disposition de ses pensionnaires trois chambres proprement meublées et parées des couleurs de la 82nd. Car nous sommes sur un lieu particulier, une ferme du XIVème siècle située à quelques mètres du pont chèrement défendu par les parachutistes américains du 6 au 7 juin 1944.
L’édifice, face au mémorial des paras ou se dresse fièrement la statue Iron Mike, respire la tranquillité. Car le sentiment est troublant. Le silence du matin inonde l’atmosphère, simplement troublé par les clapotis du Merderet et les quelques véhicules qui circulent sur la petite route. 69 ans auparavant, une des batailles les plus sanglantes de la seconde guerre mondiale s’est déroulée ici pendant 3 jours. Aujourd’hui, la bataille de la Fière s’est tut, mais ce pont continue d’attirer les pèlerins et en journée le parking du mémorial est rarement désert.
La ferme-manoir de La Fière
Ci-dessus à gauche : Le foxhole ( trou défensif ) du général Gavin** a été conservé, visible en bord de route à une centaine de mètres du pont.
Ci-dessus à droite : Depuis le mémorial des parachutistes on aperçoit la chapelle de Cauquigny distante de 500 mètres environ, objectif de la 82nd le 9 juin 1944.
"J'ai quelque chose à vous montrer, restez là." |
Dans sa demeure, Yves Poisson devient disert lorsqu’il s’agit d’aborder les paras, ces anciens combattants qu’il accueille régulièrement. Membre de l’association US Normandie, il s’épanche volontiers sur les actions des hommes de la 82nd Airborne et leur devenir. Chaque commémoration du Jour J est pour lui propice pour retrouver ses hôtes, en témoignent les nombreuses photos de vétérans accrochées aux murs de son séjour ou dans les chambres. Des murs qui en juin 1944 ont bien souffert. Yves Poisson nous replonge dans ces évènements : « A la tombée de la nuit, Mme Leroux ( l’ancienne occupante du manoir ) a aperçu des parachutes qui sont tombés là derrière. Dans la nuit, on a frappé à la porte. Mr Leroux a ouvert. C’était un officier allemand. Arrivé avec un camion de blessés, il a réquisitionné la ferme et a mis les blessés dans la cuisine. Les autres allemands ont pris position dans le grenier et autour de la ferme. Quelques snipers se tenaient dans les arbres ». Plusieurs américains arrivent ensuite aux abords du domaine mais ne peuvent progresser face à la résistance ennemie. Les renforts affluent pour conquérir la position vitale qu’est le pont de La Fière. Les groupes d’assaut avancent en files le long des dépendances, usant de leurs grenades vers le manoir.
Pendant l’affrontement, la famille Leroux va se mettre à l’abri dans la cave et tombe nez à nez avec le para Lee Frigo, du 508th PIR. « Ils ont eu de la chance, précise Yves Poisson, car Lee Frigo était d’origine Canadienne et parlait très bien le français. Les parachutistes sont arrivés en nombre et ont évacué la famille Leroux. Les combats ont repris mais très vite, les allemands retranchés dans les étages ont pris des taies d’oreillers blanches et les ont agité aux fenêtres en signe de reddition ». Ainsi, les parachutistes ont pu prendre position autour du pont et attendre les contre-attaques allemandes.
"D’ailleurs, j’ai quelque chose à vous montrer, restez là." Mr Poisson part un moment nous laissant en plan dans sa cour et revient avec un paquet blanc. On dirait une toile. On n’ose demander de quoi il s’agit craignant d’apprécier sa réponse. Mais il faut vite se rendre à l’évidence : c’est bien un parachute, lui aussi vétéran du 6 juin. Ensemble nous déployons la large corolle. La voile immaculée se gonfle, et une ouverture en son centre apparait. Il explique : « Cette ouverture permet à l’air de s’échapper et évite au parachutiste d’osciller pendant sa descente ».
Ci-dessous : Le parachute tombé le 6 juin 1944 et récupéré plus tard par Yves Poisson ( en pull rayé ).
Ci-contre : Après leur libération, les normands ont trouvé plusieurs utilisations aux parachutes.
Ici, un morceau s'est transformé en tablier.
Et les chambres dans tout ça ? Elles sont homologuées Gites de France, classées 2 épis. La salle de bains et les sanitaires sont propres. Autre bon point, le petit déjeuner, copieux et agrémenté de confitures faites maison, est inclus dans le prix de la nuitée. Au cœur des marais, vous ne serez pas dérangé par le bruit ( à part si vous y séjournez le 6 juin ). Vous pouvez dormir dans les chambres Sullivan ou Murphy, à l’extérieur dans l'ancienne boulangerie du domaine. Une troisième chambre est disponible dans le manoir. Côté tarif, comptez entre 38 et 69 euros ( tarif 2013 ). Préférez donc si possible la ferme-manoir de Mr et Mme Poisson à un hôtel. Vous pouvez le matin autour du café faire connaissance avec vos voisins de chambre. C’est bien plus sympa, dépaysant et vous êtes au cœur du D-Day. |
Ferme manoir La Fière
Chantal et Yves Poisson
Face au mémorial des paras
50480 Sainte-Mère-Eglise
Tel : 02 33 41 31 77
Email : poisson.yves2@wanadoo.fr
www.chambrenormandie.fr
*Auteur du livre No better place to die
**Né en 1907, il est le plus jeune général américain de la seconde guerre mondiale. Il est à 37 ans le Jour J le commandant adjoint de la 82nd Airborne Division.