La gazette
Yang Kyoungjong, la guerre sans frontières.
Par plagesdu6juin1944 | Le 18/06/2019 | Commentaires (0)
Durant la Seconde Guerre Mondiale, le Coréen Yang Kyoungjong fut enrôlé successivement dans l'armée Japonaise, puis Russe, et enfin Allemande. L'offensive alliée en Normandie mis fin à son odyssée militaire et planétaire.
Un soldat d'apparence asiatique sous uniforme de la Wehrmacht capturé en juin 1944 en Normandie.
Le conflit accouche parfois d'épopées singulières. C'est l'histoire d'une vie, celle de Yang Kyoungjong. Un destin malmené par les affres de la guerre qui le verra traverser les continents au gré des redditions et des changements d'uniformes. Les troopers du 506th PIR avaient-ils conscience de son parcours lorsqu'ils interrogèrent en juin 1944 sur Utah Beach ce prisonnier asiatique. Face aux boys de la 101st US Airborne, le Coréen n'en est pas à sa première déconvenue militaire.
Né en 1920 dans une Corée occupée par l'armée impériale japonaise, il s'y retrouve engagé de force et part se battre en Mandchourie contre l'Armée Rouge. Néanmoins les Russes prennent le dessus sur les Nippons. Prisonnier, Yang Kyoungjong s'en sort vivant mais sa porte de sortie est peut-être pire que la mort, puisqu'il est envoyé au Goulag. Face à l'offensive allemande à l'Ouest, les Russes ont besoin de sang neuf, et les captifs asiatiques font de bons remplaçants au front. Kyoungjong devient alors un soldat de Staline, mais tombe bientôt aux mains des Allemands. Cependant, suite à la chute de Stalingrad, les troupes du IIIème Reich sont-elles aussi exsangues. Les nazis proposent à Kyoungjong de choisir entre un camp de prisonniers ou de s'enrôler dans la Wehrmacht.
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C'est ainsi qu'il se retrouve membre des Osttruppen, stationné dans le Cotentin près de Vierville parmi les hommes de la 709. Infanterie-Division, bien loin de sa Corée natale. La suite est connue et Yang rencontre encore la défaite et la capture. En ce mois de juin historique, le voici donc en route vers l'Angleterre après être passé par la case interrogatoire. Pour qui va-t-il se battre désormais ? Les Anglais ? Les Américains ? Non. Après avoir combattu pour trois armées, il émigre finalement aux Etats-Unis, où il finit ses jours en 1992 dans l'Illinois.
Les français du Jour J, de l'ombre à la lumière.
Par plagesdu6juin1944 | Le 10/06/2019 | Commentaires (0)
La revue mensuelle Historia revient en ce mois de juin sur les français et françaises qui ont refusé l'occupation. Bérets verts du 1er BFMC, parachutistes SAS, femmes de la résistance, marins de la Royale et aviateurs, tous participèrent à la réussite du Débarquement allié en Normandie en 1944, parfois au prix du sacrifice ultime.
Des dizaines de pays alliés ont contribué à l'effort de guerre pour que les opérations du 6 juin 1944 soient un succès. Les Forces Françaises Libres, sous l'égide du Général de Gaulle, refusèrent le joug nazi et firent le coup de feu le Jour J aux côtés des américains, britanniques, canadiens, mais aussi polonais, danois ou grecs.
Dans son numéro de juin, la revue Historia revient sur « les héros français du Jour J ». Bien évidemment, les 177 braves du commandant Philippe Kieffer sont mis en avant, eux qui prirent d'assaut le Mur de l'Atlantique sur Sword Beach avant de participer à la libération de Ouistreham. 177 bérets verts du 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos, une goutte d'eau dans l'immense machine de guerre alliée le 6 juin, mais une présence si symbolique et un courage au service de la France et de la revanche.
Auparavant, dans la nuit du 5 au 6, 32 parachutistes SAS furent parachutés en Bretagne afin d 'y créer des bases et favoriser la guérilla pour fixer un maximum de troupes allemandes loin du front normand. Ces soldats d'élite devaient regrouper, former et entraîner les résistants au cœur des sabotages et des embuscades. La résistance est d'ailleurs bien présente dans les pages de ce dossier, notamment les femmes. Madeleine Riffaud, alias Rainer, où Violette Szabo, sous le pseudo de « Louise », prirent d'énormes risques pour la réussite de l'avancée des libérateurs, parfois au prix de leur vie.
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Enfin, Historia n'oublie pas les troupes de l'air et de la Marine. Comment ne pas parler des groupes de chasse Alsace ou Berry qui assurèrent la protection aérienne le Jour J. Ou encore les marins de la Royale, dont le Georges Leygues et la Combattante qui participèrent aux opérations au large d'Omaha et de Juno Beaches.
75 ans après le D-Day, la foule souhaite se souvenir de plus en plus fort année après année. Le 6 juin 2019, une statue du commandant Kieffer a été dévoilée à Ouistreham. Une juste reconnaissance de la persévérance de l'officier natif d'Haïti et du courage de ses commandos. Néanmoins, le magazine rappelle fort justement que les trois armes de la France Libre étaient présentes, terre, mer et air. Trois piliers de l'universalité tricolore contre l'occupation allemande, prolongement du refus de la défaite et de la collaboration de 1940. Des oubliés de la mémoire collective, revenus aujourd'hui en pleine lumière par notre engouement pour notre histoire.
Revue Historia, numéro 870 de juin 2019, 6 juin 1944 les héros français du Jour J, 5€70.