La gazette
Le Projet Omaha Center : L'Overlord Muséum en 2013
Par plagesdu6juin1944 | Le 24/10/2012 | Commentaires (1)
Un nouveau musée doit sortir de terre en juin 2013 sur la commune de Colleville-sur-mer. Projet du fils du propriétaire de l’ancien musée de Falaise, l’édifice viendra compléter la trentaine de sites déjà présents dans le Calvados.
Depuis plusieurs années s’élabore à Colleville-sur-mer un plan d’aménagement d’un espace s’étendant sur plus de 40 000 m2, le Omaha Center, voulu par Jean Goujon et Jean Louis Blanchet. Véritable point de rencontre pour le passionné d’histoire, le touriste et le souvenir, on y trouvera un restaurant, un hôtel, une salle de spectacle, une boutique et donc un musée.
De son côté, Michel Leloup possèdait une des collections les plus complètes sur les belligérants présents lors du second conflit mondial. Après un travail méthodique de recherches dans le pays normand, l’homme avait amassé une somme impressionnante de matériels et véhicules militaires, avec des pièces uniques. Un trésor qui était exposé depuis 1987 dans un musée implanté dans une ancienne fromagerie à Falaise dans le Calvados. Car ce mémorial a fermé ses portes en 2010.
Le propriétaire souhaite accueillir plus de 80 000 visiteurs la première année |
Tous ses objets ne pouvaient rester dans les cartons et son fils, Nicolas Leloup, a décidé de les remettre en exposition sur Omaha Beach. A proximité du cimetière américain de Colleville-sur-mer, sur 1 300 m2, se tiendra l'Overlord Muséum. Le visiteur pourra comprendre les préparatifs du débarquement en Normandie et l'avancée des alliés jusqu’à la libération de Paris. Une trentaine d’engins prendront place dans une scénographie immersive ou le spectateur sera mis à contribution grâce à des supports multimédias. Pour se démarquer des collections de ses contemporains, ce complexe proposera de découvrir les armes secrètes de la guerre 1939-45.
L'entrée du cimetière américain
Du côté esthétique, Nicolas Leloup s’est adjoint pour son centre les services d’un architecte confirmé, Steve Davis, qui a déjà œuvré pour la construction de 14 musées anglais. Le propriétaire est ambitieux et souhaite accueillir plus de 80 000 visiteurs pendant sa première année d’existence, après une inauguration prévue en juin 2013.
Pour avoir parcouru les allées du musée de Falaise, il est vrai que le matériel et les véhicules qui y étaient abrités valent le coup d’œil ( Michel Leloup avait récupéré de nombreuses épaves laissées lors de la fermeture de la poche de Falaise le 21 août 1944 ). Situé à 50 kms au sud des côtes, Falaise est un lieu moins couru que les plages du débarquement. Nul doute que la nouvelle implantation sur Omaha Beach permettra à cette collection d’être plus visible. Nicolas Leloup pourra en outre bénéficier du flux des deux millions de visiteurs annuels glané par le cimetière américain. En contrepartie, l’apparition du Omaha Center ne va-t-elle pas perdre le passant dans la multitude de musées sur le D-Day déjà existants entre Vierville, Saint-Laurent et Colleville-sur-mer ? Habitants comme touristes ne risquent-ils pas l’indigestion des lieux de mémoire sur le secteur ?
Sources ; Ouest france, La renaissance du Bessin
Historia 790 : dossier les collabos
Par plagesdu6juin1944 | Le 10/10/2012 | Commentaires (0)
« Cette collaboration doit être sincère. » Le 30 octobre 1940, suite à la poignée de mains avec Hitler à Montoire une semaine auparavant, le Maréchal Pétain, président du conseil, lâche sur les ondes cette terrible sentence. Foudroyée en 3 semaines par l’armée allemande, la France à genoux rend les armes et attend anxieuse de savoir comment l’occupant entend assoir sa victoire. Outre le paiement d’indemnités faramineuses, l’Etat pétainiste engage ses moyens aux profits du système nazi. Sous l’impulsion zélée du chef du gouvernement Pierre Laval, cette participation s’accroit, en anticipant même parfois les directives du IIIe Reich. Dans les pas des bottes allemandes, une population s’élève et s’active. Les contraints, les opportunistes, les profiteurs, les convaincus, les collaborateurs. Les Collabos.
Trois syllabes qui vont se muer en une insulte méprisante pour la France qui subit. Anciens de la grande guerre reprenant du service dans la milice. Entreprises mettant leurs infrastructures au service de l’holocauste et de la défense de l’espace vital teuton. 10 à 15 000 sociétés françaises ont participé à l’édification du mur de l’Atlantique. Elles étaient bien plus à postuler aux appels d’offre. Dans le grand livre de l’Histoire de France, la collaboration est une tâche indélébile, des pages que l’on aimerait survoler rapidement pour éviter d’en apprendre trop. Un passé qui fait mal et qui dérange. Cependant les français sont en quête de réponses dans cette pénombre, en effet la majeure partie des demandes de renseignements aux archives départementales concerne la période 1940-1944.
5 à 10% des français ont pactisé avec les nazis |
Après la libération suit l’épuration et la chasse aux traites. Laval ou Henri Lafont paieront cher leur vassalité à Hitler. La vengeance ne connait pas le temps quand il s’agit de laver le drapeau français. Pour les collabos il n’y a pas de prescription. Paul Touvier sera retrouvé et jugé coupable en 1994. Maurice Papon prend place dans le box des accusés en 1997. Avec ses vieillards ressortent les vestiges, les preuves d’acquiescements à des actes intolérables. Pour les élus, chaque commémoration soulève la nécessaire remise en cause. François Mitterand avait refusé de reconnaitre la participation de la France dans la rafle du Vel D’Hiv le 17 juillet 1942, car il n’y avait qu’une France légitime, la France Libre. Le 22 juillet dernier, le président François Hollande avoue la participation de la police française dans cet évènement tragique. Une concession qui intervient 70 ans plus tard. Un aveu présidentiel pour panser des plaies toujours ouvertes de ce secret de famille hexagonal. 5 à 10% des français ont pactisé avec les nazis. Une statistique faible. Mais un boulet encore lourd à trainer....
Dans un dossier d’une vingtaine de pages, retrouvez les conséquences de la rencontre de Montoire, le ralliement de l’administration et de certains partis à l’ennemi, auxquels s’adjoindront l’économie et la culture.
Historia n°790, mensuel octobre 2012, 5e50, en kiosque
Dossier réalisé par Jean Paul Cointet, Dominique Venner, Rémi Kauffer, Roger Maudhuy et Michèle Cointet.