La gazette
Livre Temoin sur Omaha
Par plagesdu6juin1944 | Le 27/05/2012 | Commentaires (0)
Un nouveau livre arrive dans notre bibliographie : Témoin sur Omaha Beach, de Harold Baumgarten aux éditions American D-Day .
Vétéran de la 29th Infantry Division, Harold Baumgarten raconte son épopée sur Omaha Beach le 6 juin 1944. Issue de la garde nationale, sa division se voit assignée un terrible objectif lors de l’opération Overlord : faire partie de la première vague d’assaut aux côtés de la first Infantry Division et établir une tête de pont sur la côte normande. La plage codée Omaha, engoncée entre de hautes falaises, est fortement défendue par les troupes allemandes. Commandée par le major général Gerhardt et son adjoint le brigadier général Norman Cota, ses hommes doivent avancer à découvert sur des centaines de mètres devant les villages de Saint-Laurent-sur-mer et Vierville-sur-mer.
"La mitrailleuse du point de fortification sur la droite tira au-dessus de ma tête et le coupa en deux. " |
Hal Baumgarten a 19 ans en juin 1944 et fait partie du 116th régiment, plus exactement de la compagnie B. Peu après 6h30, sa péniche accoste sur le secteur Charlie face à Vierville sur-mer. Les GI’s découvrent alors la fournaise normande et ce littoral qui deviendra le soir même « Omaha la sanglante ». S’ensuit alors au fil des pages un récit saisissant d’apocalypse ou chaque soldat pendant la matinée est seul au monde : « Ils ne nous avaient jamais mentionnés que les points de fortifications n’étaient pas directement sur la plage. Les défenses (…) étaient radicalement différentes de celles sur lesquelles nous nous étions entrainées. »
Les officiers sont prioritairement abattus par les défenseurs et bientôt les compagnies décimées sont décapitées. Hal poursuit sa narration : « J’ai regardé sur ma gauche pour voir le sergent Clarence Roberson tituber dans l’eau peu profonde, sans son casque. Un trou était visible sur la gauche de son front et ses cheveux blonds étaient couverts de sang. La mitrailleuse du point de fortification sur la droite tira au-dessus de ma tête et le coupa en deux. » Une seule question revient à l’esprit d’Hal : quand vais-je mourir ?
C'est précisement ici au pied du WN 73 face à Vierville-sur-mer qu'Hal Baumgarten a débarqué il y'a près de 70 ans
Hal Baumgarten parvint à sortir de la plage, mais sa journée fut un calvaire. Il fut blessé 5 fois. Découvert miraculeusement à moitié mort par une ambulance, il fut rapatrié le 7 juin et sauvé. Sur Omaha Beach un désastre a été évité de justesse. Bloquées dès les premières heures sur le sable, les troupes ont pu avancer grâce à la détermination des officiers et à l’appui des canons de marine venus au plus près des côtes. La suite du livre revient sur sa vie après-guerre ou il devient médecin et ses efforts pour faire vivre le souvenir des hommes de la 29th. Marqué pendant de longues années par la culpabilité d’être un des rares en s’en être sorti parmi la première vague d’assaut, ses nuits seront hantées par les fantômes de ses jeunes compagnons trop tôt disparus.
Devenu ami avec Stephen E. Ambrose ( Band of Brothers ), l’auteur nous comte ses voyages pour retrouver ses anciens compagnons d’armes, alors qu’il sent ses dernières années un engouement important pour l’histoire du D-Day. On retiendra d’avantage la première moitié du livre et le récit de l’arrivée et le cauchemar sur Omaha Beach. Avec des phrases simples mais vraies, Hal narre une journée qui a changée sa vie à tout jamais, des heures sur le fil du rasoir ou chaque minute parait une éternité et peut être la dernière. Un discours stupéfiant ou l’on mesure toutes les horreurs qu’ont vécus les hommes de la 29th ID, first ID et les rangers ce matin-là. On estime que sur Omaha 3 000 soldats ont été blessés ou tués ce 6 juin 1944.
Décès de Joseph Lesniewski, Easy Compagny
Par plagesdu6juin1944 | Le 26/05/2012 | Commentaires (0)
Le 23 mai dernier est décédé à 91ans Joseph A. Lesniewski, membre de la Easy Compagny , second bataillon, 506th régiment de la 101st Airborne US.
Il voit le jour le 29 août 1920 à Erie en Pennsylvanie, et est ajusteur à la Général Electric avant son engagement dans l'armée de l'air. Il suit d'abord une formation pour devenir pilote. Puis se porte volontaire pour rejoindre les troupes aéroportées. Après ses huit semaines de formation, il reçoit son brevet parachutiste en 1943 à Fort Benning en Géorgie. Ceci réglé, il est envoyé en Irlande du nord pour être largué près de Varsovie car il parle couramment le Polonais et doit entrainer la résistance sur place. Cependant la mission est annulée.
En mars 1944 il est transféré vers la 101st Airborne, dans la compagnie E du commandant Winters. Le 6 juin 1944, il manque sa DZ et atterri près de Sainte-Mère-Eglise en compagnie de son camarade Ed Joint. Il retrouve la Easy après 4 jours de combats, puis rejoint Carentan et libère la ville. Il participe ensuite à l'opération Market Garden en Hollande en septembre 44 ou il est blessé au cou par une grenade. Puis après une halte à Mourmelon, il combat en Belgique à Bastogne et subit l'encerclement et les tirs d'artillerie allemands pendant l'hiver. Lors de la prise de la ville de Foy, il est à nouveau bléssé aux jambes. Il failli être amputé, et devant l'état de ses blessures, le capitaine Speirs envoya par erreur un courrier informant ses parents du décès de leur fils. Fort heureusement sa soeur lu la lettre avant eux et ne leurs dit rien. Plus tard, Joe leurs adressa un pli pour leurs dire qu'il était toujours vivant.
Après-guerre, il travaille pour les services postaux pendant 34 ans. Il avait contribué en 2009 au livre "We Who Are Alive and Remain: Untold Stories from the Band of Brother". Marié à Phyllis, il avait 4 filles, 2 fils, et 9 petits-enfants. En 1994, lors d'une visite à l'hôpital, les médecins trouvèrent un éclat de métal dans son corps, ultime souvenir de son séjour en Hollande.
"Que le compagnon qui vous a guidés par la main en Normandie, en Hollande, à Bastogne et en Allemagne veille sur vous et vous garde jusqu'au dernier grand saut." Colonel Sink, 506th régiment de la 101st Airborne |
Voir l'interview de Joe Lesniewski sur le site men of Easy
voir aussi le blog de marcus Brotherton