La gazette
Les criminels de guerre nazis présumés
Par plagesdu6juin1944 | Le 22/01/2012 | Commentaires (0)
Voici la liste des criminels de guerre suspectés de crimes par le centre Simon Wiesenthal. Simon Wiesenthal était un architecte Autrichien dont de nombreux proches furent assassinés dans les camps de la mort. Il consacra sa vie à la traque des nazis en fuite et créa son ONG. Basé aux Etats-Unis, son centre perpétue le souvenir de l’holocauste. En 2002, il lance l’opération « dernière chance », qui tend à aider les gouvernements à faire comparaitre les criminels nazis. Tout renseignement utile donne alors droit à une récompense financière pouvant atteindre jusqu’à 25 000 dollars.
Voici la liste publiée en mai 2011 des 12 criminels de guerre nazis présumés toujours visés par le centre. Pour certains, ils ont déjà été jugés et punis, d’autres connaissent un exil relativement paisible. Pour quelques uns, ils restent recherchés, jusqu’à ce que leur mort soit prouvée.
- Alois Brunner : Il dirigeait le camp d’internement et de transit de Drancy. Il est accusé d’avoir envoyé vers les camps d’extermination 47 000 juifs Autrichiens, 44 000 Grecs et 23 500 Français. Réfugié en Syrie depuis 1954, il est condamné à la prison à vie par contumace par la France. Il a été aperçu une dernière fois en 2001. Pour l’heure impossible de savoir s’il est encore vivant.
- Dr Aribert Heim : Médecin SS aux camps de Mathausen et Buchenwald, le « docteur de la mort « pratiquait ses expériences sur les prisonniers en leurs prodiguant des injections létales dans le cœur. Parti après guerre en Egypte, au Caire, il s’était converti à l’islam et porte dorénavant le nom de Tarek Hussein Farid. Il serait mort d’un cancer en 1992. Cependant il n’existe pas de corps ni de tombe pour authentifier sa disparition.
- Sandor Kepiro : Policier Hongrois, il est accusé d’avoir tué 1 200 civils. Condamné entre 1944 et 1946, il n’a pas purgé sa peine. Il s’était alors exilé en Argentine avant de revenir en Hongrie en 1996. Il réfute toutes les accusations, cependant les autorités Hongroises enquêtent à nouveau.
- Milivoj Asner : Des centaines de Serbes, de juifs et de Roms ont été déportés par cet ancien policier Croate. Il réside en Autriche, la Croatie demande à le juger mais l’Etat Autrichien refuse de le livrer compte-tenu de son état de santé.
- Claas Karl Faber : Né aux Pays-Bas, il habite aujourd’hui en Bavière.et fut jugé coupable en Hollande en 1947 pour l’assassinat de 11 juifs. Membre comme son frère des services de renseignements SS, il fut condamné à la prison à vie ( son frère lui fut exécuté en 1948 ). En 1952, il parvient à s’échapper de la prison de Breda et rallie l’Allemagne. Depuis il vit une retraite paisible.
- Gerhart Sommer : Il aurait participé au massacre de 560 civils dans le village Italien de Sant’Anna di Stazzema. En 2005 il a été jugé par contumace coupable par une court militaire Italienne, mais faute de preuves, l’Allemagne refuse de le livrer.
- Adam Nagorny : Il était SS au camp de Treblinka et aurait participé à l’extermination des juifs. Résident Allemand, une enquête a été ouverte par le parquet de Munich en 2011 suite aux déclarations d’anciens prisonniers du camp.
- Karoly Zentai : Soldat Hongrois en 1944, il aurait persécuté et tué des juifs de Budapest. Aujourd’hui en Australie, la Hongrie demande son extradition.
- Soeren Kam : Ex-membre des SS, il aurait assassiné un journaliste Danois en 1943 et déporté de nombreux juifs. L’Allemagne ou il habite refuse de le livrer à Copenhague arguant que les preuves sont insuffisantes.
- Ivan Kalymon : Il est accusé d’avoir sévit dans le ghetto de Lvov en ayant déporté et tué des juifs entre 1941 et 1944. Il a été condamné en janvier 2011 à l’extradition par les Etats-Unis, pays ou il réside encore, pour avoir dissimulé ses forfaits. Les américains attendent encore qu’un autre pays l’accueille.
- Algimantas Dailide : Ancien officier de police en Lituanie, il a participé à des rafles des juifs exécutés ensuite par les Nazis. Livré par les Etats-Unis à l’Allemagne en 2003, il fut condamné en 2006 par un tribunal Lituanien, sans avoir ensuite effectué sa peine.
- Mikhail Gorshkow : Interprète de la Gestapo, il aurait participé aux meurtres de juifs Biélorusses. Il fut ensuite déchu de sa nationalité américaine ou il s’était réfugié. Revenu en Estonie en 2002, une enquête est en cours sur ses actes passés.
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Sources : centre Simon Wiesenthal, le Figaro, l'express, la BBC
http://www.operationlastchance.org
Livre sur le mur de l'Atlantique
Par plagesdu6juin1944 | Le 19/12/2011 | Commentaires (0)
Un nouveau livre arrive dans notre bibliographie : Le mur de l’Atlantique du Mont-Saint-Michel au Tréport, de Remy Desquesnes et Hervé Ronné.
Le 14 décembre 1941, suite à l’attaque 7 jours plus tôt des Japonais sur Pearl Harbor et l’entrée en guerre des Etats-Unis, Hitler décide de renforcer ses défenses à l’ouest. Conformément à ce qui avait mis en place en Allemagne avec la ligne Ziegfried et son homologue français la ligne Maginot, 5 000 km de côtes européennes doivent être au plus vite fortifiées. Le projet du führer est pharaonique, car entre 1942 et 1944, plus de 10 000 ouvrages doivent consteller le littoral et contrecarrer toute possibilité d’invasion alliée. L’organisation Todt, en charge des travaux, va alors retrousser ses manches. Poussée par Albert Speer, la standardisation des abris et autres observatoires va devenir une priorité. En avril 1943, les ingénieurs allemands utilisent 900 000 m3 de béton. Certaines entreprises françaises ne veulent pas rester en reste en ces temps d’occupation et de restrictions. Entre 1 000 et 1 500 d’entres elles travaillent à l’édification de l’Atlantikwall, quelques unes pour pouvoir espionner l’occupant et saboter les ouvrages, les autres par appât du gain.
A la veille du D-Day 300 000 travailleurs s'affairent sur le mur de l'Atlantique français |
Les canons de tous calibres pointent bientôt face à la mer et à cette côte Britannique toujours indomptée. D’abord placés dans des encuvements à l’air libre, les tubes vont ensuite être progressivement lovés dans d’épaisses casemates. Le mur étend ses remparts au gré des saisons pendant que Goebbels conforte sa prétendue invincibilité auprès du peuple allemand dans une inépuisable désinformation. Cependant quelques généraux ne sont pas dupes de ces déclarations enthousiastes du ministre de l’éducation et de la propagande du IIIe Reich. Le maréchal Von Rundstedt, responsable du front ouest, ne s’y laisse pas prendre. Il sait qu’en l’état les défenses côtières ne peuvent s’opposer à une attaque amphibie. L’aviation et la marine Allemandes n’ont plus ni la maîtrise du ciel, ni de la mer. Et d’après lui, pour être efficace, les travaux sur le mur de l’Atlantique doivent durer 10 ans. Les alliés attendront-ils aussi longtemps ? Hitler sait que le danger grandit à l’ouest et en novembre 1943, il dépêche sur le littoral un de ses meilleurs éléments pour activer les travaux. Ainsi, le maréchal Rommel établi son QG au château de la Roche-Guyon.
Dès sa prise de fonction, le renard du désert avale les kilomètres et multiplie les visites d’inspection. Bientôt les champs de mines bourgeonnent sur la côte et les prés sont inondés pour éviter que des planeurs ennemis ne se posent. Cependant tous ses efforts n’ont pas dissuadé les alliés de débarquer sur le continent et le mur de l’Atlantique n’a pu s’opposer que quelques heures à leur avance le 6 juin 1944.
Les casemates de la batterie d'Azeville
Aujourd’hui, Rémy Desquesnes sort sa lampe de poche et propose de découvrir ses lieux passés au patrimoine normand. Ce natif de Cherbourg connait bien l’endroit puisqu’il écrivit en 1986 une thèse de doctorat d’Etat sur le mur de l’Atlantique. Chargé de mission au conseil régional de Basse-Normandie, il est l’auteur de plusieurs autres livres historiques. A travers 124 pages agrémentées de 220 photos et 20 plans, replongez dans ce système de défense allemand qui employa jusqu’à 300 000 travailleurs à la veille du D-Day. Là même ou en 1944 en Normandie 2 000 ouvrages en béton barraient aux alliés la route vers Paris. L’auteur s’attarde sur les sites les plus significatifs de la côte normande et des îles Anglo-Normandes, comme Jersey, ou la batterie de la Pointe du Hoc.
Voilà donc un ouvrage intéressant et accessible à tous. Il montre bien l’évolution des abris, qui par la faute de l’efficacité de l’aviation alliée, passent d’emplacements rudimentaires à de solides casemates en béton. D’autres sites plus méconnus, comme les rampes de lancements des fusées V1 et V2 de Brécourt ou d’Ardouval valent eux aussi le détour.
Véritables furoncles après-guerre dans le paysage normand, les bunkers constituaient un mauvais souvenir de l’occupation pour les habitants. Rongés par le temps et envahis par la végétation, ces monstres silencieux bénéficient de nos jours de meilleures attentions. Le tourisme historique aidant, ces lieux retrouvent un nouveau souffle et entretiennent le devoir de mémoire de chacun.
Livre Le mur de l'Atlantique du Mont-Saint-Michel au Tréport, de Rémy Desquesnes, aux éditions Ouest-France