La gazette
Le 75ème à Merville : un ticket avec les spectateurs.
Par plagesdu6juin1944 | Le 03/04/2019 | Commentaires (0)
Pour le 75ème anniversaire du D-Day, une reconstitution avec effets pyrotechniques sera présentée à la Batterie de Merville. Les billets pour assister à l'événement sont disponibles en ligne.
Comme en 2014 et à l'occasion des commémorations du 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, la Batterie de Merville organise un grand retour dans les années d'occupation. A grands renforts de lumières et d'effets pyrotechniques, les reconstitueurs se lanceront à l'assaut des casemates abritant en juin 1944 des canons pouvant menacer la tête de pont alliée sur Sword Beach. Ils réaliseront ainsi devant les spectateurs la prise héroïque de la batterie, comme le firent les paras Britanniques du 9th Battalion du Lieutenant-Colonel Otway. Cette fresque historique nommée "Ils ne savaient pas que c'était impossible..." retrace par ailleurs l’histoire de la batterie, de sa construction jusqu’à l’assaut du jour J.
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► Programme du 75ème anniversaire du D-Day.
Des soirées réalistes du 6 au 9 juin 2019.
Par rapport au 70ème anniversaire, la logistique a été améliorée avec la mise à disposition de gradins pour les 1 800 personnes du public, ainsi que des moyens techniques à la hauteur d'un événement budgété à 100 000 euros. Les associations de reconstitutions France44 et Stahl-M1, avec le concours d'une centaine de figurants, rendront réaliste l'événement nocturne.
Les dates de la reconstitution sont fixées les 6, 7, 8 et 9 juin à 22 heures, et les billets d'entrée, au tarif unique de 15€ par personne, sont aujourd'hui disponibles en ligne, ou au guichet de la Batterie à compter de mi-avril. Nul doute que peu de sièges resteront vides pour revivre le coup de force des Red Devils.
Cliquez sur la photo pour accéder à la billeterie.
Entrées également disponibles sur le site de la Batterie de Merville
Le Père Andrews, la bonne étoile (d'argent) de la Big Red One.
Par plagesdu6juin1944 | Le 29/03/2019 | Commentaires (0)
Aumônier de la first US Infantry Division, le père Andrews accompagna jusqu'au trépas les mourants sur la plage d'Omaha Beach le 6 juin 1944. Vétéran de nombreuses batailles avec la division, blessé et décoré, il suivit ses hommes au front, jusqu'à l'épuisement...
Patch de la first US ID
Il arrive en vue de cette plage Normande, longue bande de sable coincée entre de hautes falaise. D'après les premiers rapports, les combats auraient été terribles, là-bas, en contrebas des villages de Colleville-sur-Mer et Saint-Laurent-sur-mer. Les 1 450 chanceux de la première vague d'assaut se sont fait taillés en pièces par les défenseurs allemands. Débarqués à 6h30 sous une grêle de balles et d'obus face au Mur de l'Atlantique, ceux qui ont pu sortir de l'eau vivants et atteindre le rivage se sont cramponnés derrière les providentiels obstacles de plages. Mais face à cette maudite marée montante, ils n'ont eu d'autre choix que de sortir de leur abri précaire, offrant leurs corps aux balles des MG42 et des snipers ennemis.
Après les tranchées de la Grande Guerre en 1917, les premières heures du retour sur le sol de France sont meurtrières pour la Big Red One. Débarqué en début d'après-midi sur le sous-secteur Fox Green, le Capitaine Fred E. Andrews contemple le triste spectacle qui s'offre à lui. Non, ce n'est plus Omaha beach. Devant les nombreux corps de GI's flottants dans l'eau rougie par l'efficacité des tireurs allemands, l'aumônier doit se rendre à l'évidence. Il vient de poser pied ce 6 juin 1944 sur Bloody Omaha, Omaha la Sanglante...
Le père Andrews (coll. Big Red One Muséum/tous droits réservés)
Décoré de la Silver Star pour son courage.
Pourtant le père Andrews en a vu d'autres avec la First US Infantry Division, lui le vétéran d'Afrique du Nord. En 1942, il était présent sur la ligne de front. Et la nuit, il œuvrait pour ramener les corps de ses camarades tués au combat. Une tâche difficile mais nécessaire pour l'homme d'église, qui lui fit se rappeler dans les colonnes d'un journal après-guerre cet épisode avec le commandant de la first US Army :
«Une nuit, je suis arrivé vers minuit avec un seul corps dans ma jeep. Il n'y avait pas de garde au cimetière, comme il aurait dû y en avoir. J'ai dormi près de ce corps le reste de la nuit. Sinon, les Arabes l'auraient dépouillé. Dans la matinée, j'ai signalé le manque de gardes et déclaré que cela ne me plaisait pas. L'officier dans la tente de commandement était d'accord et a ordonné que ce soit corrigé. J'ai appris plus tard que cet officier était le général Omar Bradley. »
En 1943, le père Andrews suit sa division en Sicile. Il est blessé le 13 juillet à Ponte Olivo, mais est réticent à ce que l'on mette en avant son courage : « Cela ne valait rien et je ne voulais pas d'une Purple Heart* pour une chose aussi mineure alors que des hommes mouraient autour de moi. » Il reçoit finalement la Silver Star le 16 juillet. La citation de sa décoration ne laisse pas de place au doute concernant sa dévotion pour ses GI's : «Tout au long d'une bataille acharnée, l'aumônier Andrews a encouragé et inspiré les hommes de son bataillon par son sang-froid sous le feu, son énergie infatigable et sa ferme conviction spirituelle. Sa compassion pour les blessés l'a poussé à rester dans la position la plus dangereuse sans peur. Ses actions sans peur lui ont valu une admiration et un respect indéfectibles…»
Mais l'homme continua de se parer dans la modestie : «Dans l'action pour laquelle j'ai été décoré, six autres ont remporté la Silver Star à titre posthume. J'ai eu de la chance et je suis indemne. »
Immortalisé au Big Red One Muséum d'Omaha Beach.
Le voici donc le Jour J devant Colleville-sur-mer. Fort heureusement et grâce à l'appui de l'artillerie navale, l'infanterie a pu traverser le premier rideau défensif allemand et progresser sur les hauteurs vers les terres. Le Chaplain reste sur la plage jusqu'au lendemain matin 7 Juin pour donner les derniers sacrements aux mourants. Le 13 Juin 44, lui et son bataillon libèrent Caumont-l'Eventé. Puis il participe à l'opération Cobra, suit les combats jusqu'à la frontière Belge dans le secteur de Mons où il est de nouveau blessé. Mais le mal est plus profond, moral, l'aumônier souffre surtout de "Stress Post Traumatique". Il est donc rapatrié aux Etats-Unis le 2 Octobre 1944.
Toutefois, une émouvante trace de son passage en Normandie existe aujourd'hui sur Omaha Beach. A proximité du cimetière militaire américain de Colleville-sur-mer, près du pré où reposent tant de camarades ayant reçu ses derniers sacrements. En remontant dans les terres vers Formigny, sur la D514, le Big Red One muséum cache un trésor. Dans le musée dédié à la First US Infantry Division, le père Andrews attend les visiteurs. Le propriétaire, Pierre-Louis Gosselin, a minutieusement mis en valeur l'équipement du chaplain, décédé en 1998.
Après ses combats en Afrique du Nord, en Sicile et sur Omaha Beach, les faits d'armes de la division faisaient dire à de nombreux vétérans : "L'armée américaine est composée de la première division d'Infanterie et de dix millions de remplaçants."
Mais le courage et la compassion dont fit preuve le père Andrews pendant la Seconde Guerre Mondiale, sont eux, irremplaçables.
La tenue et l'équipement du Père Andrews exposés au Big RedOne Muséum.
(Coll. Big Red One Muséum/tous droits réservés)
*La Purple Heart est une médaille militaire américaine accordée aux soldats blessés ou tués au service de l'armée.