La gazette
L'Hermione, le 75ème à l'horizon.
Par plagesdu6juin1944 | Le 21/09/2018 | Commentaires (0)
La réplique de l'Hermione, la frégate du Marquis de La Fayette, débarquera en Normandie en mai 2019. Le bateau mouillera sur Sword Beach, avant de faire un tour du côté du Pégasus Bridge.
A Ouistreham, les plaisanciers ont l'habitude de voir passer depuis la plage les imposants ferries assurant la liaison quotidienne entre l'hexagone et les terres anglaises. Néanmoins en 2019, c'est un tout autre bâtiment d'époque Louis XVI qui va lentement fendre les flots et découper l'horizon de ses fameux trois-mâts. La réplique de la frégate Hermione viendra étendre ses voiles au large de la station balnéaire normande.
Au 18ème siècle, La Fayette embarqua sur ce navire afin de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance. C'est en 1778, dans l'arsenal de Rochefort, que l'Hermione fut mise en chantier. Doté d'une coque en chêne de plus de 44 mètres de long et d'une voilure de 1500m2, le vaisseau royal était équipé de 26 canons. En 1997, l'association Hermione-La Fayette s'était lancée dans un immense défi : reconstruire l'iconique embarcation qui en 1780 fit traverser l'Atlantique à Gilbert du Motier, le Marquis de La Fayette. Pari gagné. En 2015, l'équipage réalisa son premier voyage sur la fidèle reproduction. Une traversée symbolique, en direction des Etats-Unis.
La réplique de l'Hermione, navire de guerre français en service de 1779 à 1793. (photo : Brest.fr)
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En 2019, l'association lancera sa quatrième expédition, avec pour point d'orgue la participation à l'Armada de Rouen du 7 au 16 juin. Mais auparavant, la frégate fera escale à Cherbourg du 6 au 8 mai, avant de mettre le cap vers le Calvados. Ses 80 marins seront en vue de Ouistreham le 14 mai, pour une halte de trois jours, avant de reprendre la mer. Cette étape sur Sword Beach se fera dans le cadre des commémorations du 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, une présence forte pour ce navire emblème de l'amitié franco-américaine. Cerise sur le pavillon, l'association Hermione-La Fayette promet un passage sur le Canal de Caen et un salut à deux grands sites de la Bataille de Normandie : le Pégasus Bridge, haut fait d'armes de la 6th British Airborne, et le château de Bénouville.
Ver-sur-mer : les trouvailles avant le mémorial
Par plagesdu6juin1944 | Le 20/09/2018 | Commentaires (0)
Une équipe d'archéologues a fouillé le terrain ou sera élevé le British Normandy Mémorial. Quant au Normandy Mémorial Trust, lui aussi mène des recherches. Non pas pour des artefacts, mais pour récolter des fonds pour un centre commémoratif.
Les engins de chantier se sont affairés à quelques encablures de la plage de Ver-sur-mer. Néanmoins ce n'étaient pas des ouvriers venus pour l'édification du futur mémorial Britannique. Non, ce sont des archéologues qui ont débarqué sur Gold Beach, bien décidés à trouver d'éventuels vestiges avant de laisser la place aux travaux de terrassement. Et il se trouve que leurs investigations se sont avérées fructueuses. En effet, des fondements datant de l'empire romain ont été mis au jour. Sur ce qu'il semblait être jadis un temple ou un sanctuaire remontant à 300 après JC, les historiens de l'INRAP* ont mis la main sur des pièces de monnaie latine frappées au Vè siècle. Des restes des combats de 1944 ont également été extraient. Toutefois, ces trouvailles n'ayant pas eu lieu à proximité de l'emplacement où prendra place le British Normandy Mémorial, l'obtention du permis de construire et le début des travaux ne devraient pas être retardés.
Les traces d'un site romain mis à jour par l'INRAP (NMT)
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►Ver-sur-mer : feu vert pour le Mémorial.
Un vétéran recueille des milliers d'euros
Le site sera dédié à la mémoire des 22 000 soldats, marins, et aviateurs qui sont morts en combattant sous commandement britannique pendant le Jour J et la Bataille de Normandie.
A noter que les noms de plus d’une centaine de membres de l’armée française prendront place sur le Mémorial. Mais le Normandy Mémorial Trust, l'initiateur du projet, souhaite aller plus loin dans la commémoration du souvenir. Un centre d’éducation interactive visant à donner vie aux histoires des vétérans sera également créé. Il informera les visiteurs sur la préparation du Débarquement, le rassemblement des forces alliées, la contribution du front intérieur en Grande-Bretagne, le rôle vital de la Résistance française et les souffrances de la population civile. Le Trust lance d'ailleurs un appel à des sponsors et autres donateurs privés afin de financer ce complexe, qu’il espère pouvoir inaugurer lors du 80ème anniversaire du D-Day en 2024.
Une sollicitation qui n'est pas passée inaperçue pour Harry Billinge, vétéran du débarquement allié avec les Royal Engineers et bien décidé à faire perdurer le souvenir de ses camarades morts au combat. Aujourd'hui âgé de 93 ans, il a depuis juillet collecté à lui seul la coquette somme de 5 600€. Car pour lui : « Ces garçons ne mourront jamais pendant que je suis en vie. »
Harry Billinge ( photo : staustellvoice)
* Institut national de recherches archéologiques préventives