Batterie de travaux à la pointe.
Par plagesdu6juin1944 | Le 27/11/2018 | Commentaires (0)
A compter de 2019 et pendant trois ans, La Pointe du Hoc va subir des travaux. L'objectif est d'améliorer l'accueil du public et de sauvegarder le site normand témoin de l'assaut victorieux le 6 juin 1944 des Rangers américains contre une batterie allemande.
Le monument érigé sur le poste de tirs en l'honneur des Rangers.
C'est un lieu emblématique du parcours de mémoire normand, un site incontournable surplombant La Manche, symbole du courage et du sacrifice ultime. Près d'Omaha Beach, un petit bout de France porte les affreux stigmates de la Libération et du feu ardent de la guerre. A une trentaine de mètres au-dessus des galets, La Pointe du Hoc dresse son sol balafré comme un pamphlet cinglant pour la paix. Et chaque année, ce sont 800 000 passants qui arpentent les allées venteuses de l'éperon rocheux, quand son Visitor Center ouvert en 2014 accueille 310 000 curieux*.
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► Le Visitor Center de La Pointe du Hoc.
Les Rangers mettent le grappin sur les canons.
Le 6 juin 1944, La Pointe du Hoc est occupée par les troupes allemandes. Elles y ont installé une batterie d'artillerie munie de six canons de 15,5 cm pouvant ouvrir le feu et mettre en péril le débarquement américain sur le secteur d'Omaha Beach. Après un bombardement aérien et naval, les Rangers du 2nd Battalion ont pour mission d'approcher par la mer le point de défense ennemie puis d'escalader la falaise afin de s'emparer de l'artillerie nazie. Au prix de lourdes pertes, les troupes d'élite américaines vont réussir leur assaut et détruire les obusiers qui étaient en fait dissimulés plus en arrière dans les terres. Pendant deux jours, les Rangers vont résister aux contre-attaques allemandes et conserver leur avantage avant que les renforts ne parviennent à les soulager le 8 juin. Sur les 225 braves du 2nd battalion qui prit d’assaut la batterie à l’aube du 6 juin, seuls 90 sont encore en état de combattre à l’issue de cette mission. Seuls 51 hommes n’ont pas été touchés lors de l’assaut.
Vue depuis le poste de direction de tirs. (photo : Joe Hewett)
Sauvegarder les vestiges de la batterie et des combats.
L’endroit, sous la responsabilité du gouvernement américain depuis 1979, présente sur 12 hectares la violence des combats. On y voit des cratères monumentaux, des casemates éventrées et des abris souterrains. D’énormes pièces de béton de plusieurs tonnes ont été éparpillées par les explosions, ce qui donne une idée du bombardement qu’a enduré la garnison allemande. Une des salles de l'observatoire est reconvertie en crypte à la mémoire des Rangers tombés au champ d’honneur. Après être passé par le Visitor Center, une plate-forme aménagée sur une casemate permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble du site. Dans l’entrée du poste de tirs, des impacts de tirs sont encore bien visibles et témoignent de l’âpreté des combats sur la pointe pour la prise de la batterie.
Des travaux avaient eu lieu en 2010 afin de consolider la falaise et éviter que le Poste de tirs, fermé à l'époque, ne s’affaisse dangereusement. Aujourd'hui, Ouest France dévoile que l'American Battle Monuments Commission va engager pendant trois ans de nouveaux travaux à compter de 2019. L'ABMC va ainsi débourser 16 millions d'euros afin de mieux canaliser la circulation des touristes, d'améliorer leur accueil et leur proposer de la réalité augmentée lors de leur passage. Le site a bien changé depuis les années 50, et pour les initiateurs du projet, il est nécessaire de sauvegarder les derniers vestiges de la bataille des atteintes de la foule et du temps, tout en gardant son attrait pédagogique et poignant. Car après avoir résisté aux bombardements alliés, ce sont les assauts des visiteurs qui pourraient avoir raison de la pointe.
* bulletin EcoDef Statistiques n° 115
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