Coups de balais sur la Pointe du Hoc.
Par plagesdu6juin1944 | Le 23/07/2019 | Commentaires (0)
Le 6 juin 1944, les Rangers attaquent la Batterie allemande de la Pointe du Hoc perchée à une trentaine de mètres au-dessus du rivage. Mais lors de la présentation du plan d'assaut quelques mois auparavant, un officier resta perplexe quant à l'issue favorable de l'opération. Son pessimisme donna lieu à une phrase mémorable...
Monument en granit en forme de lame de poignard sur l’ancien poste de direction de tirs.
Cinq mois avant le Débarquement en Normandie, le Lieutenant-Colonel James Rudder est convoqué à Londres pour une importante réunion. Accompagné de son chef de bataillon Max F. Schneider, l'ancien footballeur se rend au QG du Général Eisenhower, commandant du corps expéditionnaire allié. Là, calfeutrés dans une pièce au deuxième étage, les deux Rangers entendent parler pour la première fois de la Pointe du Hoc.
Ils apprennent que le Ve Corps américain doit prendre pied sur les plages du Calvados, sur un secteur de six kilomètres codé Omaha Beach. Les 1st et 29th US Infantries Divisions doivent débarquer face aux défenses allemandes et aux villages de Saint-Laurent-sur-mer, Colleville-sur-mer et Vierville-sur-mer.
Plus à l'Ouest, dans le Cotentin, le VIIe Corps posera pied sur le secteur codé Utah Beach. Au milieu des deux secteurs se dresse une sérieuse épine dans les plans de libération alliés : la Batterie allemande de la Pointe du Hoc.
Des canons allemands entre Utah et Omaha Beaches.
La batterie, avec ses 6 canons de 15,5 cm d’une portée de 18 kilomètres, peut prendre sous son feu les plages d’Omaha et d’Utah Beach. La position fortifiée, située au sommet d’une falaise haute d’une trentaine de mètres à proximité du village de Saint-Pierre-du-Mont, est défendue par 140 fantassins et 80 artilleurs. Qui plus est, le secteur est entouré de barbelés et de champs de mines empêchant tout assaut amphibie et terrestre.
Pour les américains, le but est donc d’arraisonner cet obstacle par un assaut venu de la mer. Les Rangers du 2nd Battalion devront débarquer au matin sur une bande étroite de galets, en contrebas des vigies ennemies. Puis escalader une falaise haute de six étages et détruire les canons allemands. Comprenant la situation, l'officier de renseignements de l'Amiral Hall lâche alors cette tirade restée dans les mémoires :
« C'est impossible. Trois vieilles femmes avec des balais pourraient empêcher les Rangers d'escalader cette falaise ! »
De lourdes pertes parmi les Rangers.
Mais le Lieutenant-Colonel Rudder, comprenant l'importance de cette mission pour la réussite du Débarquement américain, se tourne vers le Général Bradley, commandant la first US Army, et lui lance : « Sir, mes Rangers peuvent faire ce boulot pour vous, »
La suite donna raison à Rudder, la batterie tomba aux mains des assaillants le 6 juin 1944. Sur les 225 braves du 2nd battalion qui prirent d’assaut la batterie à l’aube du D-Day, seuls 90 étaient encore en état de combattre à l’issue de cette mission. Seuls 51 hommes n’avaient pas été touchés lors de l’assaut. Et bien que blessé deux fois, James Rudder resta sur le terrain.
De retour sur le site normand quelques années plus tard, le Général Eisenhower reconnu : "il fallait en avoir dans le ventre pour escalader ces falaises ce jour-là."
Le poste de tirs de la batterie de La Pointe du Hoc.
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