6th airborne
2ème acte sur le Pégasus Bridge pour Richard Todd
Par plagesdu6juin1944 | Le 29/05/2015 | Commentaires (0)
6th Airborne Division
Richard Todd combat puis joue sur le pont de Bénouville
Avril 1944 au Pays de Galles : Richard Todd, au centre, devenu assistant Adjutant du 7th Battalion, participant à un exercice sur le terrain de tirs de mortier. (photo : site pegasusarchive.org) |
Seulement la guerre le rattrape et après avoir menti sur ces compétences, il réussit à intégrer le King’s Own Yorkshire Light Infantry et reçoit une formation d’officier. Il participe à la défense du Kent puis devient instructeur dans les transmissions, plus par ses talents d’acteur que par ses connaissances techniques. Cependant Richard a une âme guerrière, et c’est naturellement qu’il se porte volontaire pour les troupes aéroportées. Breveté en novembre 1943, il intègre la 6th Airborne et son 7th Parachute Battalion en tant qu’assistant Adjutant.
Le Jour J, le 7th Battalion du Lieutenant-Colonel Richard Geoffrey Pine-Coffin doit rejoindre les Ox & Bucks du Major John Howard qui se seront peu après minuit déjà emparés des ponts de Bénouville et Ranville. Ils devront alors contenir les contre-attaques allemandes.
Richard touche le sol normand dans un champ à 00h40 et part se mettre à couvert dans un bois. Puis il entend des voix. Il raconte* :"Dans une petite clairière se tient debout le colonel Pine-Coffin et une douzaine d'autres hommes environ. (...) A environ 1h30, le CO donne l'ordre de rejoindre les ponts bien que nous soyons seulement 150 hommes, un quart de notre effectif." Sur place, il découvre son premier mort : un allemand sans jambes allongé en bord de route. Le 7th Battalion tient son secteur et les diables rouges assistent aux premières lueurs du jour aux bombardements naval et aérien sur la côte. Puis les commandos débarqués sur Sword Beach viennent à la mi-journée les soulager. Le 11 juin, Richard rejoint le QG de la division jusqu’en mars 1945 avant de retrouver le 7th battalion. Après-guerre, il suit la 6th Airborne en Palestine mais est gravement blessé dans un accident de la route.
Richard Todd laisse alors les armes derrière lui et revient à la comédie en 1948. Sa carrière décolle et il devient vite populaire. Il tourne avec Hitchcock dans le grand alibi (Stage fright), ou avec Gérard Oury en 1961 dans Le crime ne paie pas. Auparavant on le retrouve en 1956 dans D-Day the Sixth of June, production relatant la prise du Pégasus Bridge. Ian Fleming pense même à lui pour le rôle de James Bond dans Dr. No sorti en 1962, mais son emploi du temps l’en empêche.
Richard Todd en 1959 |
Richard Todd (au centre), vétéran du 7th Battalion, interprète le Major Howard dans Le jour le plus long. c.20thC.Fox/Everett / Rex Features |
Cependant le destin lui tape sur l’épaule, car il rejoint le casting hollywoodien du film de Darryl Zanuck Le jour le plus long. Car qui mieux que le vétéran Richard Todd pour jouer le rôle du Major Howard ? Retour à Bénouville pour refaire l’épopée du Débarquement en compagnie des John Wayne, Henry Fonda et ..… Sean Connery.
Après avoir lutté contre un cancer et marqué par des drames familiaux, Richard Todd s’éteint le 3 décembre 2009. Il avait à son actif des dizaines de films et avait tourné avec les plus grandes vedettes et réalisateurs de son époque. Nommé en 1950 aux oscars dans la catégorie du meilleur acteur pour Le dernier voyage, il reçut cette même année un Golden Globe comme meilleure révélation masculine. Si vous passez à Bénouville, entrez dans le café Gondrée. Une partie de son équipement du D-Day est visible à gauche du bar. On retiendra surtout que le Lieutenant Todd joua l’un de ses meilleurs rôles un certain 6 juin 1944.
* interview donnée dans le Grantham Journal
Pour en savoir + :
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Remerciements : Mark Hickman
Emile Corteil et son chien Glen, paras du D-Day
Par plagesdu6juin1944 | Le 24/05/2015 | Commentaires (2)
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 la 6th Airborne saute sur la Normandie en arrière du secteur Sword. Parmi les paras figurent le soldat Emile Corteil et son frère d’armes à quatre pattes, Glen Para Dog.
Pour faciliter le débarquement allié sur Sword Beach, le 9ème bataillon est parachuté le Jour J aux alentours des 4 canons de la batterie de Merville. Ce point fortifié est une véritable menace pour l’infanterie qui posera le pied sur la plage, les paras doivent donc le neutraliser au plus vite. Parmi la troupe d’assaut se trouve un binôme bien singulier : le maître-chien Emile Servais Corteil, 19 ans, et Glen, son berger allemand.
Emile Corteil et Glen, membres de la A Co. 9th Parachute Battalion (photo : site web 6th Airborne.com)
Pourquoi parachuter un berger allemand ?
Il faut savoir qu'au combat on utilisait communément des pigeons afin de transmettre des messages. Cependant les paras, largués derrière les lignes adverses, avaient besoin de communiquer, mais aussi de matériels de transmissions. Un chien pouvait porter des messages mais aussi une radio, contrairement aux volatiles. En fait, l’utilisation de chiens messagers remonte à la première guerre mondiale. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne utilisaient pour leurs correspondances des capsules attachées aux colliers des chiens. Ces derniers étaient plus fiables que les oiseaux, car moins exposés aux tirs des snipers ennemis. De plus, les chiens pouvaient flairer les mines et autres explosifs, ou localiser l'ennemi et le neutraliser (voir ci-dessous). Endurant, rapide, fidèle et intelligent, le berger allemand était une race très appréciée par les Etats-Majors. Concernant la 3rd Brigade et son 9th Battalion, c'est le Brigadier Hill qui eut l'idée d'enrôler des bergers d'Alsace dans son unité. Officiellement incorporés comme messagers, ils amusaient aussi les hommes, devenant de véritables mascottes. Pour leurs drops, les chiens sautaient seuls, avec un parachute de container spécialement adapté. |
Le D-Day les largages sont mauvais et, comme pour nombre de leurs camarades, Emile et son chien manquent leur Drop Zone. Le vent les porte jusqu’au sud de Cabourg, à une quinzaine de kilomètres de leur objectif. A Varaville ils retrouvent le Brigadier Général James Hill, commandant la 3ème Brigade, ainsi que 38 paras du 9th Parachute Battalion. Après un rapide point, le groupe se dirige vers le nord-ouest, direction Merville.
Mais les heures avancent et l’infanterie va bientôt débarquer sur Sword Beach. Les paras progressent aux abords d’un chemin lorsque vrombissent à l’horizon des avions alliés. La Royal Air Force doit sécuriser la zone et empêcher tout mouvement ennemi. Les pilotes de la RAF prennent les paras pour des allemands. La méprise est terrible, les bombardiers lâchent leur cargaison meurtrière sur la cohorte du Brigadier Hill. La poussière se dissipe, l’officier évalue les pertes. Le bilan est effroyable. Seul le général et un para sont indemnes. Les autres sont blessés ou tués. Emile Corteil et son chien Glen ne se relèveront plus. Mais la mission est prioritaire et Hill reprend sa route. Les morts seront plus tard enterrés par les allemands dans les trous de bombes.
Aujourd'hui Emile Corteil et Glen sont inhumés ensemble au cimetière militaire de Ranville, plot 1A, Rang G, tombe 13. Sur le marbre sa mère a fait graver ceci : "Had you known our boy you would have loved him too. Glen his paratroop dog was killed with him." ("Si vous aviez pu connaître notre fils, vous l'auriez aimé vous aussi. Glen son chien parachutiste, a été tué à ses côtés".)
Bing, un vétéran qui a du chien
A l’instar de Glen, d’autres chiens Britanniques furent parachutés le 6 juin 1944. Trois chiens incorporés au 13th Parachute Battalion, Bing, Monty et Ranee, firent le grand saut au-dessus de la Normandie. Bing était chargé de localiser l’ennemi et de protéger le personnel. Son arrivée sur le sol français fut mouvementée, son parachute s’étant coincé dans un arbre. Blessé, il put toutefois remplir sa mission. Il participa également à l’opération Varsity ou son flair sauva la vie de plusieurs soldats. Pour ses faits d’armes, il fut décoré en 1947 de la médaille Dickin, l’équivalent de la Victoria Cross pour les animaux. Bing disparu en 1955 à l'âge respectable de 13 ans. Une statue à son effigie est visible à l’Impérial War Muséum de Duxford. Un livre sur ses exploits a même été écrit en 2012 : « The amazing adventures of Bing the parachuting dog » |
Sources :
Livre Histoires insolites du débarquement, de Frédéric Veille et Frédéric Leterreux, éd. City
Livre Paras Britanniques, d'Olivier Richard, éd. ETAI
Site web de la 6th Airborne
Sites Daily Mail et Chuck Don's