antonin dehays
Exposition C'est le débarquement !, au CHRD de Lyon
Par plagesdu6juin1944 | Le 18/05/2014 | Commentaires (0)
A partir du 12 juin 2014, c’est le débarquement au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon.
Pendant près de 7 mois, le CHRD va accueillir une exposition sur le D-Day. Ainsi le visiteur pourra découvrir de nombreux objets, uniformes ou documents exceptionnels. Antonin Dehays*, doctorant en histoire contemporaine et commissaire de cet événement, explique : « A l’occasion du 70ème anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie, cette exposition interroge les témoins matériels silencieux de leur histoire ».
Car Antonin Dehays travaille à Washington DC et bénéficie d’une entrée privilégiée aux archives militaires américaines. La collection va donc être enrichie de supports audiovisuels rares. Ainsi les 100 jours des combats se racontent en ce lieu chargé d'histoire et de souffrances, avec en fil conducteur le parcours de plusieurs protagonistes, comme Marvin W. Hegel, parachutiste américain, ou Oskar Vollert, soldat de la 352ème division d’infanterie allemande blessé le 6 juin 1944.
Restez connecté !
L’exposition temporaire présentée au sous-sol du CHRD est précédée par les créations de 3 auteurs de bandes dessinées. Le Canadien Jimmy Beaulieu, l’Allemand Philip Rieseberg et le Français Nicolas Brachet ont chacun imaginé en deux planches la vision du débarquement par l’un de ses acteurs de même nationalité. La visite peut devenir virtuelle et être approfondie en allant sur le site web www.cestledebarquement.fr. A la manière des messages diffusés par les Alliés, la web app permet notamment d’accéder à du contenu complémentaire protégé par des mots codés. Ces derniers font partie intégrante de la scénographie et seront cachés dans l’exposition.
Deux conférences viendront également ponctuer l’exposition : Le débarquement en Normandie. Nouvelles approches ? Nouveaux enjeux ? par Olivier Wieviorka**, jeudi 9 octobre à 18h30. Puis La Libération et le retour à la légalité républicaine par Jean-Marie Guillon***, jeudi 4 décembre à 18h30.
Présentation de l'exposition C'est le débarquement !
Les objets ont-ils une âme ?
Accessible à tout public, l’exposition « C’est le débarquement ! » met en avant des hommes et femmes, combattants ou victimes collatérales, acteurs d’enjeux militaires et politiques qui leurs furent souvent étrangers le 6 juin 1944. De cette page décisive de notre histoire reste ces vestiges, derniers témoins muets et immobiles. Antonin Dehays s’enthousiasme : « A la question autrefois posée par Lamartine : Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? Oui ! Ces vestiges du champ de bataille vous feront découvrir les histoires hors du commun d’une poignée de soldats et de civils plongés au cœur des combats. Sans plus attendre, partez à leur rencontre…. »
Exposition C'est le débarquement !, du 12 juin 2014 au 4 janvier 2015, au CHRD de lyon
*auteur des livres Sainte-Marie-du-Mont code Utah Beach, aux éditions du patrimoine normand, et Sainte-Mère-Eglise un sanctuaire américain en Normandie, aux éditions OREP. Egalement créateur de WWII archives.
**enseignant-chercheur à l’école Normale supérieure de Cachan, au sein de l’Institut des Sciences sociales du politique et auteur d’Histoire du débarquement en Normandie : des origines à la libération de Paris, 1941-1944
***professeur d’Histoire contemporaine, Université de Provence, Aix-Marseille I, MMSH (UMR TELEMME)
|
Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation |
ACCÈS
- Tramway T2, arrêt Centre Berthelot
- Métro ligne B, station Jean Macé
- Métro ligne A, station Perrache
- Vélo'v
Le musée est ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 18h
Fermeture de la billetterie à 17h30
Fermeture les jours fériés, sauf le 8 mai
Diffusion des extraits du procès Barbie : du mercredi au dimanche à 10h30, 12h00, 14h30, 15h30, 16h30
Accès libre à l'auditorium
Le centre de documentation vous accueille du mercredi au samedi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h00
04 72 73 99 12
Fermeture annuelle deuxième quinzaine du mois d'août
En accès libre au 2e étage
chantal.jorro@mairie-lyon.fr
regis.le.mer@mairie-lyon.fr
Les cimetières militaires provisoires américains
Par plagesdu6juin1944 | Le 27/10/2013 | Commentaires (0)
Samedi 25 octobre s’est tenue la conférence sur les cimetières militaires provisoires américains dans le canton de Sainte-Mère-Eglise entre 1944 et 1948. Un prélude à la parution prévue en mars 2014 du livre d’Antonin Dehays ( voir article du 10 octobre dernier ) sur ces sanctuaires qu’ont connu nos ainés dans le Cotentin au sortir de leur libération.
De gauche à droite : Antonin Dehays, doctorant en Histoire contemporaine,
Jean-Baptiste Feuillye et Jacques Pignot, acteurs des inhumations des soldats américains
"Ces prés singuliers devinrent pour les Manchois les lieux prisés pour la promenade du dimanche" |
Entre 200 et 250 personnes se sont installées afin d’en savoir plus sur des évènements méconnus car peu abordés dans la conséquente littérature sur la bataille de Normandie : La création et l’impact des cimetières militaires provisoires américains dans le quotidien des normands fraichement libérés par les alliés.
Après une présentation d’Henri-Jean Renaud ( le fils d’Alexandre Renaud, le maire de Saint-Mère-Eglise en 1944 ) et soutenu par le musée Airborne, Antonin Dehays exposa ses conclusions devant l’assemblée. Car selon ce dernier la popularité de Sainte-Mère-Eglise trouve d’autres sources que le para John Steele resté perché sur le clocher et immortalisé par le film Le jour le plus long. Le conférencier souligna 3 aspects importants qui ont fait passer ce village de la Manche à la postérité : Tout d’abord une bataille incertaine le 6 juin 1944 entre américains et occupants, engagés dans un terrible affrontement qui vit 25 civils périr le Jour J. Ensuite l’effet sur la population locale de la mise en place de ces « petits bouts d’Amérique » que furent ces cimetières provisoires. D’innombrables croix furent dressées sur lesquelles les « Dog Tags », les plaques d'immatriculation des défunts, étaient clouées. A elle seule, Sainte-Mère-Eglise a accueilli 8 000 sépultures réparties en deux endroits. Ces prés singuliers devinrent pour les Manchois les lieux prisés pour la promenade du dimanche. Enfin Mr Dehays souligna l’énorme impact qu’eut une photo publiée dans le magazine Life le 7 août 1944 : un cliché représentant Simone Renaud, la femme du maire, fleurissant la tombe du général Théodore Roosevelt Jr. La résonnance fut énorme pour le peuple américain et dès lors Mme Renaud reçut des milliers de lettres de proches de soldats inhumés en Normandie.
Mémorial placé près du terrain de sports, là ou se tenait le cimetière N°1
Après-guerre, la question fut posée aux familles si elles souhaitaient que le corps de leur fils, leur oncle ou leur frère continue à reposer en France. Ainsi, par choix de leurs proches, 40% des soldats américains tombés en Normandie restèrent dans l’hexagone. A partir de 1948 les dépouilles placées dans le canton de Sainte-Mère-Eglise commencèrent à être transférées aux cimetières de Colleville-sur-mer, sur le secteur d’Omaha Beach, ou de Saint-James près d'Avranches.
Plusieurs intervenants, acteurs de cette période, vinrent clôturer la conférence : Henri-Jean Renaud donc, qui a poursuivi l’œuvre de sa mère en continuant à répondre aux familles. Jacques Pignot, 17 ans à l’époque et qui fut engagé par les américains pour rechercher les corps des disparus. Et enfin Jean-Baptiste Feuillye, 13 ans en 1944, et qui fut réceptionniste au cimetière numéro 1 de Sainte-Mère-Eglise.
L’émotion était palpable dans les paroles de ces trois témoins, eux qui si jeunes ont côtoyé la mort au quotidien. Le cimetière américain de Colleville-sur-mer reste incontournable pour qui veut parcourir les plages normandes et appréhender le coût humain de la guerre. 9 387 stèles rappellent le lourd prix à payer pour la liberté, sacrifices parfois difficiles à comprendre pour la jeune génération. Car lorsqu’ Antonin Dehays demanda à Henri-Jean Renaud s’il se souvenait d’un moment particulier, celui-ci se confia : « Je suis toujours en relation avec la famille d’un soldat tué en 1944. Un jour, j’accompagnais des enfants au cimetière militaire de Colleville. Ils étaient interpellés par toutes ces croix alignées à perte de vue. Nous étions autour de la tombe de ce soldat et je leurs proposais de faire une photo ensemble. Je sortis de ma poche un portrait format A4 de cet américain tué 69 ans plus tôt et le posait au pied de la stèle. Et là les enfants me demandèrent : Ah bon ? Il y’a des gens sous les croix ? »
A paraitre en mars 2014 : « Sainte-Mère-Eglise, un sanctuaire américain en Normandie 1944-1948 », aux éditions OREP, par Antonin Dehays.