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Maison Morin de Bénouville : une pétition pour la réhabilitation
Par plagesdu6juin1944 | Le 22/02/2019 | Commentaires (11)
Site emblématique local placé près du pont Pégasus de Bénouville, la Maison Morin doit être rasée. Mais une pétition est apparue pour demander la sauvegarde du bâtiment.
La Maison Morin à l'entrée de l'Avenue du Commandant Kieffer (photo : Google Street View)
Aux premières loges des combats en 1944.
Elle a l'air de refuser la fatalité et présente toujours ses murs fatigués aux passants qui empruntent l'Avenue du Commandant Kieffer à Bénouville. Telle une vieille dame qui se dresse hors de son lit au matin et peine à se tenir debout, la maison Morin offre un aspect pittoresque bien fragile et délavé à proximité du Pégasus Bridge.
Élevée à la fin du XIXème siècle, la vénérable bâtisse laissa de côté les joies de la villégiature et de la douceur de vivre près du canal de Caen pour être témoin de l'occupation allemande. Puis en juin 1944, la donne change. L'Opération Overlord s'annonce dans le Calvados. Les parachutistes Britanniques de la 6th Airborne Division viennent protéger le Débarquement allié sur Sword Beach et préparer la Libération. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, peu après minuit, trois planeurs viennent poser leurs ailes près du canal et du pont levant tenu par les allemands. Les hommes du Major Howard, les Ox & Bucks, s'emparent de l'édifice et attendent les renforts.
La maison centenaire se souvient-elle des échanges de tirs nourris le Jour J entre belligérants et des féroces contre-attaques allemandes pour reprendre le bourg ? Se rappelle-t-elle l'arrivée à la mi-journée des commandos venus des plages et des cris de joie des riverains ?
Une restauration trop onéreuse.
Après-guerre, la famille Morin s'installe dans la maison et lui donne son nom. Puis la municipalité s'en porte acquéreuse, mais l'entretien des murs ne suit pas. La demeure tombe aujourd'hui en ruines et la réhabilitation de ses deux étages engagerait un coût trop élevé pour la commune, estimé à plus de 500 000€. Aussi les élus ont-ils décidé de la faire disparaître cette année pour à la place y faire pousser des logements.
Mais face à la décision municipale, la résistance s'organise pour sauver ce témoin du D-Day : une pétition en ligne a vu le jour, dont l'objectif est d'empêcher la mise à terre de la bâtisse.
Car certains regrettent la disparition d'un site emblématique du patrimoine historique local, comme l'exprime un des signataires du manifeste : « Je signe parce que je suis né à Bénouville, c’est vraiment navrant, j’ai vu le vrai pont partir (NDLR : l'authentique pont Pégasus fut déménagé en 1993 dans le parc du Mémorial Pégasus car plus adapté à la circulation contemporaine), et maintenant cette maison... »
Néanmoins, si cette destruction devait être inévitable, l'auteure, Sylvia V. de Bénouville, demande la mise en place d'une plaque commémorative.
Décès d'Eric G. Woodman, 6th Airborne
Par plagesdu6juin1944 | Le 26/01/2016 | Commentaires (0)
Eric George Woodman, vétéran du D-Day avec la 6th Airborne, C compagny du 7th Parachute Battalion, est décédé le 14 janvier 2016 à 94 ans.
Eric G. Woodman, 7th Parachute Battalion (photo : The telegraph)
Né en 1921, il avait participé le 6 juin 1944 au coup de main des diables rouges visant à s'emparer et tenir les ponts de Bénouville et Ranville.
Cependant les planeurs sont dispersés et à 3 heures du matin, le 7th Battalion n'a pu regrouper que la moitié de ses hommes. Avec les membres des Ox & Bucks du 2nd Battalion qui ont capturé les ponts, le Lieutenant Woodman et sa compagnie résistent farouchement toute la nuit et la matinée en attendant l'arrivée des commandos venus de Sword Beach. Malgré les concours des blindés et de nombreuses contre-attaques, les allemands échouent à reprendre possession des deux ponts.
Après la Bataille de Normandie, Woodman combat ensuite dans les Ardennes puis lors de la traversée du Rhin. Le 7 Avril 1945, il mène l'assaut sur un pont près de Neustadt, au Nord-Ouest de Hanovre. Cependant l'édifice est piégé avec des explosifs. Alors que les Britanniques traversent le pont, ce-dernier est pulvérisé. Woodman est blessé, mais avec une douzaine d'hommes seulement, il réussit non seulement à mettre en déroute la garnison ennemie, mais aussi à tenir une tête de pont vitale jusqu'à l'arrivée de renforts le lendemain matin. Auparavant, Il avait réussi à organiser les premiers secours pour ses nombreux blessés graves, malgré l'absence d'infirmier dans son groupe. Mis en sécurité, il a finalement été évacué pour enfin recevoir des soins, puis a réintégré le 7th battalion trois semaines plus tard.
Pour sa bravoure pendant la seconde guerre mondiale, Eric Woodman fut décoré de la Military Cross. Au terme d'une carrière militaire bien remplie, il quitta les rangs en 1975 avec le grade de Colonel.
Sources :
www.pegasusarchives.org