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Déconfinement : les musées en salle d'attente.
Par plagesdu6juin1944 | Le 11/05/2020 | Commentaires (0)
Le déconfinement a débuté le 11 mai. Néanmoins, des musées normands attendent encore de savoir à quelle date ils pourront à nouveau accueillir les visiteurs.
Le Mémorial de Caen devra encore attendre avant de voir de nouveaux visiteurs.
Fermés depuis la mi-mars, les musées normands se languissent de leurs visiteurs. En attendant des nouvelles gouvernementales, certains n'ont pas chômé. A l'image du Musée Utah Beach dans la Manche, dont l'équipe a profité de cette parenthèse épidémique pour refaire une beauté à ses collections. D'autres ont proposé des visites virtuelles aux internautes en mal d'évasion et de culture.
Mais comme nombre d'entre nous, les équipes pédagogiques et d'accueil ont attendu avec impatience le jeudi 7 mai. Le Premier ministre Edouard Philippe exposa ses annonces concernant le déconfinement, expliquant que les musées allaient pouvoir rouvrir progressivement. Auparavant, dès le 28 avril, le chef du gouvernement s'était déjà exprimé sur les « petits » lieux culturels : ils pourraient rouvrir, sans toutefois divulguer plus de détails sur ce qui définit un petit ou un grand musée...
Certains « petits » musées ont donc fait le choix de rouvrir leurs portes depuis ce lundi. C'est notamment le cas du Big Red One Muséum sur Omaha Beach. Ce remarquable édifice consacré à la first US ID, créé et animé par Pierre-Louis Gosselin, a donc levé son rideau en début de semaine (voir post ci-dessous).
D'autres sites, comme le Centre historique des parachutistes du Jour J à St-Côme-du-Mont, ou le musée de la Batterie de Merville, ne peuvent toujours pas communiquer sur une date de réouverture.
Le 11 mai, le Préfet du Calvados, Philippe Court, a apporté des précisions dans les colonnes du journal Ouest France : « Je rappelle que pour les musées, les parcs thématiques ou les zoos, la fermeture reste encore la règle. Pour autoriser leur ouverture, on verra ce que chacun propose pour respecter la sécurité sanitaire. On tient compte non seulement de leur affluence, mais aussi de leur rayonnement. Et sur ce dernier critère, cinq sont concernés : le Mémorial de Caen, la Tapisserie de Bayeux, le musée des Beaux-Arts de Caen, le cimetière américain d’Omaha et le musée d’Arromanches. Pour eux, on verra dans trois semaines. Ce sera la prochaine étape. »
Car une seconde phase de déconfinement est prévue pour le 2 juin. Sous réserve qu'à cette date, les conditions sanitaires soient satisfaisantes...
Ouverture des musées :
- Site fortifié Hillman de Colleville-Montgomery : les visites sont annulées cette année
- Musée Mémorial de Bloody Gulch : 11 mai
- Big Red One Muséum d'omaha Beach : 11 mai
- Normandy Victory Muséum de Catz : 14 mai
- Musée Le Grand Bunker de Ouistreham : 15 mai
- D-Day Expérience : 21 mai
La ration K, encas de combat.
Par plagesdu6juin1944 | Le 10/05/2020 | Commentaires (0)
Plusieurs des choses de la vie courante que nous utilisons aujourd'hui ont été apportées par les GI's en 1944. Habillée de son emballage extérieur paraffiné étanche aux gaz et à l'eau, la fameuse ration K fut l'une des ambassadrices de ce vent nouveau dans la campagne normande.
Sur le front, faire en sorte que le combattant puisse s'alimenter correctement est une préoccupation nécessaire pour tout belligérant. Mais pour un soldat, les repas peuvent être bien différents suivant qu'il se trouve dans son foxhole ou à l'arrière. Il faut donc qu'en première ligne, les rations de guerre constituent un réconfort et un gain d'énergie appréciables pour les GI's. C'est pourquoi l'US Army prit grand soin de leur proposer des rations nutritives et pratiques, réunies sous 5 catégories : A, B, C, D, et ... K.
Café lyophilisé, fromage et dessert.
Œuvre du docteur Ancel Keys en 1941, d’où son nom de ration K, elle était d'abord demandée par les parachutistes. En effet, les troopers avaient besoin d’une ration de combat plus compacte, plus facile à transporter que les encombrantes boîtes de conserve des rations C.
Devenue populaire en 1944 auprès d'une population française exsangue après 4 années d'occupation allemande, cette ration individuelle se compose de 3 boîtes censées reprendre chaque repas de la journée. Et dans ces boîtes, les Français vont faire des découvertes qui vont peu à peu changer certaines de leurs habitudes de l'époque.
Composition de la boîte Supper d'une ration k (US Army)
La première boîte, la Breakfast Unit, comporte de la viande, une pâte de fruits, et du café soluble, véritable révolution pour les civils. L’Office du café brésilien souhaitait avant la Seconde Guerre Mondiale écouler ses surplus de café brut. En 1938, la firme Nestlé créé alors le café lyophilisé soluble dans l’eau chaude. Inclus dans les rations du D-Day, le «Nes» est une découverte pour les Français, pour qui le café était devenu une denrée rare.
Dans la deuxième boîte, la Dinner Unit, le soldat trouve du jus de fruit en poudre, du fromage en conserve, et des tablettes vitaminées.
Enfin la troisième boîte, la Supper Unit, se compose d'une boîte de Corned-beef, d'une barre de chocolat et d'un bouillon concentré. Inventée en 1930 par la société Forrest Mars, la barre chocolatée Mars fit le bonheur de la population soumise au rationnement.
Forrest Mars a aussi fourni les “M&Ms” aux militaires, l’enrobage en confiserie empêchant le chocolat de fondre. Les “M&Ms” ont été distribués aux troupes jusqu’en 1947, avant d’apparaître dans le commerce grand public).
Affiche promotionnelle M&M's (Mars incorporated)
De la gomme et des blondes pour les normands.
En complément, chacune de ces boîtes comporte également un ouvre-boîte, deux paquets de crackers, trois morceaux de sucre. On y trouve aussi deux autres nouveautés pour nous Français : un paquet de cigarettes blondes. Auparavant, les fumeurs n'utilisaient que du tabac brun. Débarqués avec dans leurs poches les paquets de Chesterfield, les GI's vont faire découvrir aux Français les blondes. Enfin, une tablette de chewing-gum vient compléter la ration. Fondée en 1891, la société de William Wrigley Jr fournit les troupes. Car mâchouiller une gomme est censé réduire le stress et accroître la concentration au combat. Le chewing-gum existait déjà dans les rangs de l'armée américaine lors du premier conflit mondial de 14-18. Mais en les jetant à la foule lors de la libération, ces tablettes vont entrer dans le cœur et la bouche des Normands. Comme un goût de liberté.
Produite en très grand nombre, la ration K servait également de monnaie d'échange entre libérateurs et civils, contre une bonne bouteille de Calvados par exemple. Histoire de fêter la Libération tant attendue...