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Historia 790 : dossier les collabos
Par plagesdu6juin1944 | Le 10/10/2012 | Commentaires (0)
« Cette collaboration doit être sincère. » Le 30 octobre 1940, suite à la poignée de mains avec Hitler à Montoire une semaine auparavant, le Maréchal Pétain, président du conseil, lâche sur les ondes cette terrible sentence. Foudroyée en 3 semaines par l’armée allemande, la France à genoux rend les armes et attend anxieuse de savoir comment l’occupant entend assoir sa victoire. Outre le paiement d’indemnités faramineuses, l’Etat pétainiste engage ses moyens aux profits du système nazi. Sous l’impulsion zélée du chef du gouvernement Pierre Laval, cette participation s’accroit, en anticipant même parfois les directives du IIIe Reich. Dans les pas des bottes allemandes, une population s’élève et s’active. Les contraints, les opportunistes, les profiteurs, les convaincus, les collaborateurs. Les Collabos.
Trois syllabes qui vont se muer en une insulte méprisante pour la France qui subit. Anciens de la grande guerre reprenant du service dans la milice. Entreprises mettant leurs infrastructures au service de l’holocauste et de la défense de l’espace vital teuton. 10 à 15 000 sociétés françaises ont participé à l’édification du mur de l’Atlantique. Elles étaient bien plus à postuler aux appels d’offre. Dans le grand livre de l’Histoire de France, la collaboration est une tâche indélébile, des pages que l’on aimerait survoler rapidement pour éviter d’en apprendre trop. Un passé qui fait mal et qui dérange. Cependant les français sont en quête de réponses dans cette pénombre, en effet la majeure partie des demandes de renseignements aux archives départementales concerne la période 1940-1944.
5 à 10% des français ont pactisé avec les nazis |
Après la libération suit l’épuration et la chasse aux traites. Laval ou Henri Lafont paieront cher leur vassalité à Hitler. La vengeance ne connait pas le temps quand il s’agit de laver le drapeau français. Pour les collabos il n’y a pas de prescription. Paul Touvier sera retrouvé et jugé coupable en 1994. Maurice Papon prend place dans le box des accusés en 1997. Avec ses vieillards ressortent les vestiges, les preuves d’acquiescements à des actes intolérables. Pour les élus, chaque commémoration soulève la nécessaire remise en cause. François Mitterand avait refusé de reconnaitre la participation de la France dans la rafle du Vel D’Hiv le 17 juillet 1942, car il n’y avait qu’une France légitime, la France Libre. Le 22 juillet dernier, le président François Hollande avoue la participation de la police française dans cet évènement tragique. Une concession qui intervient 70 ans plus tard. Un aveu présidentiel pour panser des plaies toujours ouvertes de ce secret de famille hexagonal. 5 à 10% des français ont pactisé avec les nazis. Une statistique faible. Mais un boulet encore lourd à trainer....
Dans un dossier d’une vingtaine de pages, retrouvez les conséquences de la rencontre de Montoire, le ralliement de l’administration et de certains partis à l’ennemi, auxquels s’adjoindront l’économie et la culture.
Historia n°790, mensuel octobre 2012, 5e50, en kiosque
Dossier réalisé par Jean Paul Cointet, Dominique Venner, Rémi Kauffer, Roger Maudhuy et Michèle Cointet.
Livre "Histoire des commandos de 1944 à 1945"
Par plagesdu6juin1944 | Le 26/09/2012 | Commentaires (0)
Un nouveau livre arrive dans notre bibliographie : Histoire des commandos 1944-1945, de Pierre Montagnon.
Né en 1931 et saint-cyrien, Pierre Montagnon a fait le coup de feu en Algérie comme officier parachutiste dans la légion. Commandeur de la légion d’honneur, historien et conférencier, l’auteur a signé une imposante bibliographie dont « La guerre d’Algérie : genèse et engrenage d’une tragédie », titre remarqué par l’académie française.
Pierre Montagnon s’est intéressé au vécu des commandos et a publié 3 volumes sur ces troupes d’élite : Histoire des commandos de 1939 à 1943, de 1944 à 1945, et de 1945 à nos jours.
Que sont les commandos ? C’est une petite formation très entrainée opérant des coups de mains rapides contre l’ennemi.* Ou comment des hommes aguerris envoyés sur les arrières de l’ennemi doivent le harceler en lui infligeant un maximum de dégâts avec le plus faible engagement humain possible (destructions de réserves de carburants, d’avions, de ports, enlèvements de personnalités, ……). David Stirling, le père des commandos britanniques, disait en 1941 : « il y’aurait donc un avantage considérable à former une unité combinant le minimum d’effectif et le maximum de potentiel de surprise. »**
Nous nous sommes penchés sur le second titre de la trilogie traitant des coups de mains entre 1944 et 45. Dans ces pages se racontent les opérations pour la prise du pont de Bénouville et de la batterie de Merville par les paras britanniques le 6 juin 44, l’assaut des rangers américains sur la Pointe du Hoc et le débarquement des bérets verts français sur Sword Beach.
Outre ces épisodes bien connus par les amateurs de la libération de l’hexagone, on découvre d’autres actions bien plus méconnues mais cruciales pour les donneurs d’ordres : le premier commando héliporté en Birmanie en avril 1944, ou encore des allemands déguisés en américains avec pour objectif de semer le trouble dans les lignes alliées pendant la tentative d’Hitler de percée dans les Ardennes fin 44. Ou plus étonnant l’apparition des torpilles humaines allemandes Negers ou Bibers (l’une d’elle toucha d’ailleurs le croiseur HMS Dragon au large de Sword Beach le 8 juillet 1944).
Mise à l'eau d'un Neger ( photo site 2iemeguerre.com )
L’ouvrage de pierre Montagnon permet de revenir sur les opérations marquantes du D-day. Pour les lecteurs plus éclairés sur le jour J c’est peut-être l’occasion de découvrir des faits d’armes plus méconnus de ces soldats de l’ombre. En complément de l’excellent livre de Jean-Jacques Cécile, les SAS commandos secrets de sa majesté, l’histoire des commandos permet au lecteur d’appréhender toute la force de leur devise : Qui ose gagne !
Titre : Histoire des commandos 1944-1945, de Pierre Montagnon, aux éditions Pygmalion, 332 pages
* Dictionnaire du débarquement, éd. Ouest-France, p181
** Les SAS commandos secrets de sa majesté, de Jean-Jacques Cécile, éd. Histoire et Collections, p16