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Décès de Claude Raoul-Duval, groupe de chasse Alsace.
Par plagesdu6juin1944 | Le 11/05/2018 | Commentaires (0)
Claude Raoul-Duval, vétéran du D-Day et Compagnon de la Libération, est décédé jeudi 10 mai à l'âge de 98 ans.
Claude Raoul-Duval était membre du groupe de chasse Alsace. (ordre de la libération)
Il était le septième compagnon de la Libération encore en vie. Le 22 juin 1940, à 20 ans, il traverse la Manche et se réfugie en Angleterre. Pilote de chasse dans les forces aériennes françaises libres, il s'illustre au Liban et en Libye. Puis il prend les airs sur le théâtre européen. Le 17 avril 1943, il est abattu par l'aviation allemande au-dessus du Havre. Touché aux jambes, il saute en parachute, atterrit dans un arbre, puis échappe aux recherches. Pendant six mois, l'aviateur prête main-forte à la Résistance en France : il a réussi à prendre contact avec son père, lui-même engagé dans un réseau, et parvient à faire évader plusieurs aviateurs alliés abattus.
En août 1943, il traverse à pied les Pyrénées et une partie de l'Espagne, en ramenant avec lui quatre aviateurs américains, deux officiers français ainsi que sa femme Josette qu’il a épousé à son arrivée à Paris en mai précédent.
De retour au Royaume-Uni en novembre, il prend à nouveau part à de nombreuses missions de combat, dont deux au-dessus de la Normandie le 6 juin 1944. Lorsque l'Allemagne dépose les armes en 1945, le Capitaine Raoul-Duval totalise 160 missions et 220 heures de vol de guerre.
Dernier représentant des pilotes des forces aériennes françaises libres parmi les Compagnons de la Libération, il avait reçu de nombreux honneurs :
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Distinguished Flying Cross (GB)
• Medal of Freedom (GB)
• Air Medal (USA)
Source :
"J'ai fait une erreur et celle-ci est inexcusable."
Par plagesdu6juin1944 | Le 28/04/2018 | Commentaires (0)
Morley Piper, figure des commémorations normandes sur Omaha Beach, a reconnu avoir menti sur sa participation au Jour J. La fin d'une tromperie qui durait depuis près de 25 ans.
Morley Piper en 2014 (BBC.com)
Il disait avoir connu la boucherie d'Omaha Beach le 6 juin 1944. C'était faux. Il disait avoir reçu la Bronze Star pour ses faits d'armes. Encore faux. Acculé face à ses mensonges, Morley Piper, 93 ans, a dû avouer : non il ne faisait pas partie de la 29th US Infantry Division, et non, il n'a pas posé pied sur Omaha.
Mais comment en est-il arrivé là ? Retour en 1994 pour celui qui est alors une figure de la New England Newspaper & Press Association. Il y a travaillé pendant 47 ans, lui, le vrai vétéran du 459th Anti-Aircraft Artillery Battalion. Piper souhaite participer aux commémorations du 50ème anniversaire du D-Day et a besoin d'une accréditation. Afin de faciliter les démarches et augmenter ses chances d'obtenir le précieux sésame, il a alors l'idée de dire qu'il était parmi les braves qui avaient débarqué devant Vierville-sur-mer. L'administration ne vérifie pas ses états de service et l'autorise à commémorer en France son Jour J. Cependant, de retour aux Etats-Unis, l'homme continue de se draper dans la mythomanie, enchaînant les conférences et les réunions dans les écoles afin de raconter son débarquement. « J'aurais pu arrêter, mais je ne l'ai pas fait, a-t-il déclaré ces derniers jours, c'est quelque chose qui a échappé à tout contrôle. »
Les années passent et les honneurs continuent d'être rendus au héros Piper. En juin 2014, pour le 70ème anniversaire du Jour J, il prononce un émouvant discours avant de serrer la main du président américain Barack Obama. Arborant à Saint-Laurent-sur-mer le calot frappé de l'insigne Blue & Grey de la division, il lance au journaliste de Ouest France : "Bien sûr, toutes ces maisons n'étaient pas là, mais croyez-moi, je reconnais très bien la plage et les collines." Lâchant même le cri de ralliement de la 29th : « Let's go ! »
Néanmoins la vérité rattrape le vétéran. Un informateur contacte son ancien employeur et dévoile la supercherie. Interrogé, Piper reconnaît ses torts et s'excuse le 25 avril dernier : « Je ne voulais pas faire de mal. J'ai fait une erreur et celle-ci est inexcusable. »
Les précédents Cook, Manoian et Klein
L'affaire de Morley Piper n'est malheureusement pas un cas isolé. Avant lui, d'autres vétérans ont été démasqués. On se souvient d'Eugène A. Cook Jr, faussement membre du 502nd PIR, et révélé par l'historien Brian Sidall. Ce dernier avait déjà confondu Howard Manoian, faux para de la 82nd US Airborne mais vrai combattant en Normandie.
Plus récemment, c'est George Klein, membre de la 5th US Infantry Division prétendant avoir participé au D-Day avec les Rangers, qui a tombé le masque. Un autre mensonge mis au jour l'année dernière par Gary Sterne, Marty Morgan et l'Association D-Day Overlord. On peut effectivement se demander comment des vétérans peuvent pendant des années échafauder de faux faits d'armes, participer à des réunions officielles et recevoir des distinctions sans que leur dossier militaire ne soit vérifié au préalable. Sans néanmoins oublier qu'ils restent des soldats qui ont combattu et risqué leurs vies pour la libération de l'hexagone.
Pour Morley Piper, l'acte de contrition ne fait que commencer après des décennies d'affabulations : « Je suis profondément désolé de devoir vous dire que je suis un de ces vieillards tristes avec des états de services modifiés. C'est une erreur terrible qui n'aurait jamais dû arriver. »
Sources :