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Le centre historique des parachutistes du Jour J : The D-Day Expérience
Par plagesdu6juin1944 | Le 14/03/2016 | Commentaires (2)
Inauguré en juin 2015, The D-Day Expérience du Centre historique des parachutistes du Jour J vous propose de vous joindre au saut des Screaming Eagles sur la Normandie.
La maison Marie devenue le Dead Man's Corner Muséum. | La nouvelle extension : The D-Day Expérience. |
D'un coup, en contrebas, le paysage s'ouvre devant nous et dévoile une maison blottie derrière une petite barrière blanche. L'ancienne demeure de la famille Marie, plantée là au carrefour de l'homme mort, attend placidement les visiteurs. Mais tout ne fut pas aussi calme pour la vénérable bâtisse, chahutée par la guerre en 1944. Car il y'a 72 ans, le secteur de Saint-Côme-du-Mont était tenu par une unité d'élite, le Fallschirmjäger-Regiment 6. L'endroit était d'importance pour les allemands, car ce croisement entre la D 913 et la route vers St-Côme-du-Mont constituait la dernière étape avant la ville de Carentan.
Le 6 juin 1944, l'occupant se retrouvait face à un adversaire résolut à s'emparer de la place : la 101st US Airborne Division. Les combats entre les deux troupes parachutistes étaient terribles. Et la maison fut mise à contribution, transformée en QG et en infirmerie par les allemands.
Juin 1944 : Le Lt. John Reeder, 506th PIR, pose devant le panneau St-Côme-du-Mont.
(photo : la presse de la Manche)
Le 8 juin, des chars alliés du 70e bataillon arrivèrent d'Utah Beach vers le carrefour, en direction de Carentan. Le char de tête était à hauteur de l’intersection et fut touché par un tir direct venant de la maison. Le lieutenant Walter Anderson s’affala sur la tourelle du blindé, tué net. Son corps resta là, sur le char en bord de route, aux vues de ses camarades pendant plusieurs jours. Ce qui donna à ce carrefour le nom macabre de Dead Man's Corner.
Les alliés progressèrent, le front s'éloigna et laissa l'endroit en paix. Aujourd'hui, les bruits des véhicules sur la départementale rythment le quotidien de l'ancien dispensaire. Et la vieille dame, transformée en Dead Man’s Corner Muséum en 2005, accueille depuis de nombreux visiteurs dans ses 300 m2. L'accent est mis sur les équipements des paras allemands et américains, et notamment sur la Easy Compagny du 2/506th PIR. Seulement l'attrait croissant du public pour le D-Day met bientôt le musée face à ses limites. Comment exposer les nombreux objets qui rejoignent les collections, et qui par manque de place restent dans les cartons ? Comment se démarquer dans l'offre pléthorique des lieux de mémoire normands tout en proposant aux passants un concept immersif et réaliste ?
Ainsi Emmanuel Allain et Michel De Trez, les fondateurs du musée, planchent dès 2008 sur un projet d'extension. En 2013 le permis de construire est délivré pour les propriétaires qui ont vu les choses en grand : Un C-47, vétéran de la mini-série à succès de HBO, Band of brothers, est racheté et rapatrié d'Angleterre. Il va servir de base pour donner de nouvelles émotions aux visiteurs : The D-Day Experience.
La 1ère exposition, avec au centre le blouson en cuir porté par Eisenhower. Et devant, la vitrine des Filthy 13, les 13 salopards. |
Quelques Type A-2 leather flight jackets pour les amateurs, avec l'histoire de leurs propriétaires. |
Dans un bâtiment de 2 000 m2 construit tel un hangar de l'US Air Force, votre plongée vers l'historique Jour J des paras de la 101st va crescendo, articulée autour d'un guide singulier, le Lt-Colonel Wolverton, commandant du 3/506th PIR :
- phase 1 : vous visitez une première salle peuplée du matériel d'origine de parachutistes de la 101st Airborne ayant combattu pendant la bataille de Carentan, et de membres d'équipages de C-47. Nombre de ces objets sont de véritables saintes reliques : la manche de la veste de saut de Jack Womer (filthy 13), le blouson Type A2 d'Eisenhower, ….
- phase 2 : nous sommes le 5 juin 1944, vous avez été incorporé(es) aux troupes aéroportées. L'opération Neptune va bientôt commencer, il est temps de passer au briefing. Le Lt-Colonel Wolverton (en fait son hologramme) vous fait un dernier topo sur ce qui vous attend dans l’hostile Cotentin grouillant d'allemands, et comment sortir vivant de cette périlleuse mission.
- phase 3 : heure H. Vous embarquez dans le C-47 “Stoy Hora”, transformé en simulateur. Pendant 7 minutes, dans les turbulences, les explosions et la fumée, votre vol vers la Normandie est mouvementé. Jusqu'au crash de l'appareil...
- phase 4 : retour de nos jours. Vous parcourez une seconde salle d'exposition riche de nombreux autres objets : veste du Lt Richard D. Winters, découverte de la structure d'un planeur Waco.
Le Lt-Colonel Wolverton, version virtuelle, lors de son briefing. |
L'intérieur du C-47 métamorphosé en simulateur. |
Pour ceux qui ont connu l'ancien stationnement et son peu de places disponibles, le nouveau parking de 60 emplacements est une autre bonne surprise. L'équipe du musée est souriante et disponible, mettant en valeur cette nouveauté dont l'édification aura coûté entre 2 et 3 millions d’euros. A la sortie, cette nouvelle mouture dynamique du centre des parachutistes du Jour J constitue une étape originale et surprenante. Toutefois, la mue n'est pas terminée. En effet d'autres objets sortiront des placards et viendront s'installer à l'étage de l'extension. L’historique Dead Man’s Corner Muséum sera dédié aux forces allemandes, et The D-Day Expérience aux troupes américaines. Ouverture espérée en 2018 pour cette nouvelle rétrospective.
Vidéo de présentation The D-Day Expérience
Centre Historique des Parachutistes du Jour-J2, Village de l'Amont 50500 Saint-Côme-du-Mont Tél. : 02.33.23.61.95 TarifsTicket combiné 2 musées (D-Day Experience + Dead Man's Corner Museum) : Adulte : 12 € - Enfant (6-17 ans) : 9 €. Horaires d'ouvertureTous les jours de : 9.30 - 19.00 (fermeture de la caisse billetterie à 18h00). Du 1er octobre au 30 avril : tous les jours : 10.00 – 18.00 (fermeture de la caisse billetterie à 17h00). Fermé le : 24 et 25 décembre - 31 décembre et 1er janvier |
Les américaines dans la Seconde Guerre Mondiale
Par plagesdu6juin1944 | Le 08/03/2016 | Commentaires (0)
A l'occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars, voici un hommage aux américaines dans la Seconde Guerre Mondiale. Histoire de démontrer que le sexe faible ne fut pas si faible que ça et que ces dames jouèrent aussi un grand rôle dans la victoire. Même si pour certaines, il fallut attendre 35 ans après la fin du conflit pour enfin obtenir une reconnaissance officielle de leurs contributions.
Rosie la riveteuse
Une grande partie des hommes étant sur le front, il faut bien combler les trous sur les chaînes de production US. Et comme les besoins croissants des troupes n'attendent pas, ce sont les femmes qui s'y collent. Par exemple, en prévision du Débarquement en Normandie, les Etats-Unis fabriquent presque deux avions C-47 par heure. Les hommes ayant été appelés sous les drapeaux, près de 6 millions de femmes les remplacent dans l’industrie de l’armement et produisent le matériel de guerre. Ces dernières sont surnommées les "Rosie la riveteuse".
Une fois la guerre terminée, le personnel féminin sera encouragé à céder la place aux soldats démobilisés ou orienté vers des travaux non spécialisés.
Symbole du poids économique naissant de la femme en Amérique, Rosie est devenue une icône féministe.
(Norman Rockwell)
Les filles de l'air
Depuis 1940, la RAF recrute du personnel féminin au sein de l'Air Transport Auxiliary (ATA). Cet appel arrive aux oreilles des américaines et certains pilotes émérites, comme Jacqueline Cochran ou Nancy Harkness, se portent alors candidates pour ces missions de non-combat outre-Atlantique. Les américaines intégrant l'ATA sont alors les premières de leur pays à piloter des engins militaires. Leurs missions ne sont donc pas dites de combat (l'acheminement d'appareils neufs des usines vers les bases militaires), cependant leurs vols peuvent être périlleux. En 1942, deux escadrons de transports civils aériens, le Women's Auxiliary Ferrying Squadron (WAFS) et le Women's Flying Training Detachment (WFTD) voient le jour aux États-Unis. Puis les deux entités fusionnent à l'été 1943 et deviennent le Women Airforce Service Pilots, le WASP, sous le commandement de Jacqueline Cochran, à Sweetwater au Texas. Ces femmes pilotes sont des employées de la fonction publique, en conséquence elles n'ont pas droit aux avantages militaires. Et malgré le mépris et les moqueries de certains hommes, ce sont finalement 1 070 diplômées qui sortent de la base de Sweetwater. Ces civiles assurent des missions pour l'USAAF, comme le dangereux remorquage de cibles pour la formation des artilleurs, ou le convoyage d'appareils neufs. Au total, les pilotes du WASP volent plus de 60 millions de miles au service de leur pays, acheminant 12 650 avions de 78 types différents aux unités combattantes.
Elizabeth L. Gardner, au pilotage d'un B-26 Marauder. |
Fifinella, conçue par Roald Dahl et dessinée par Walt Disney, devient ainsi la mascotte et le patch sur les vestes des WASP. (Walt Disney) |
Cochran essaya de faire reconnaître la valeur militaire de ses troupes pour qu'elles soient pleinement intégrées à l'armée. Cependant sa demande reçut une fin de non-recevoir de la part du département de la guerre. Puis en décembre 1944, le programme fut interrompu. Les archives du WASP furent ensuite classées et inaccessibles. Le courage des femmes pilotes fut vite oublié, de même que les 38 WASP qui perdirent la vie en mission (dont les corps furent rendus à leurs familles, aux frais de ces dernières, sans les honneurs militaires ni citation pour leur héroïsme).
Le temps fit son œuvre et bien plus tard, les autorités américaines reconnurent officiellement leur apport dans l'effort de guerre et la victoire. En 1977, le président Jimmy Carter signa enfin une loi accordant aux anciens membres du WASP un statut militaire complet pour leurs services rendus. Puis en 1984, chaque vétéran reçut la World War II Victory Medal.
Le 1er juillet 2009, le président Barack Obama et le Congrès des États-Unis décernèrent aux membres du WASP la médaille d'or du Congrès, en reconnaissance de leur bilan exemplaire pendant la Seconde Guerre Mondiale. Seulement trois des 300 survivantes étaient présentes. Puis le 10 mars 2010, 200 autres membres furent accueillies au Capitole de Washington D.C. pour recevoir la médaille des mains de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, et des autres dirigeants du Congrès (voir la vidéo de l'AFP ci-dessous).
Infirmières sans frontières
Nombre de blessés furent soulagés par les soins attentifs prodigués par les infirmières. Arrêtons-nous sur l'histoire de 2 d'entre-elles :
Les 2 sœurs Levitsky, Ellan et Dorothy, 24 et 26 ans, sont américaines et juives. En lisant les journaux, elles comprennent le sort réservé aux juifs par les nazis. Révoltées, elles s'engagent en avril 1944 en exigeant de ne jamais être séparées et débarquent à Cherbourg le 24 septembre. Affectées au 164th Général Hospital de Bolleville dans la Manche, Dorothy et Ellan soignent des blessés des 2 camps, même si au départ, Ellan fut réticente à prendre en charge les allemands. Avec du recul, Dorothy déclara " On regardait ces gamins qui avaient perdu un bras, une jambe. Il fallait bien leur donner de l’espoir. Sinon, comment s’en sortir". 5 700 soldats alliés furent soignés à Bolleville, ainsi que 480 prisonniers allemands et une vingtaine de civils. Habituées des commémorations normandes, les sœurs Levitsky ont été faites Chevalier de la Légion d’Honneur en 2012, avant que Dorothy ne décède le 22 décembre 2015 à 98 ans.
Si vous passez à Bolleville, faites une halte près de l'église, au monument dédié à la mémoire du personnel médical américain, inauguré par les sœurs Levitsky en juin 2012. Car comme elles, elles furent 65 000 infirmières américaines à servir pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Après 3 ans de service via l'Egypte et l'Angleterre, les infirmières d'un hôpital de campagne arrivent en France le 12 août 1944.
(US Nationales Archives)
En savoir + => Rosie la riveteuse site 8mas.com Le WASP Soeurs Levitsky articles Ouest France 26/09/2013 - 02/05/2014 - 04/06/2014 - 25/12/2015 |