normandie
Les insolites du D Day
Par plagesdu6juin1944 | Le 01/05/2013 | Commentaires (0)
Les histoires incroyables et les anecdotes sont légions lorsque que l'on s'intéresse au débarquement en Normandie. Nous vous proposons dans ce dossier de découvrir ou redécouvrir quatres faits insolites du Jour J.
Des paras sur la Pointe du Hoc
Le 6 juin au matin les rangers du colonel Rudder doivent s’emparer de la batterie de la Pointe du Hoc proche d’Omaha Beach.
Chose incroyable, des paras de la 101st Airborne Division ont participé au coup de main. Les membres de la 101st doivent être parachutés autour de Sainte-Marie-du-Mont sur Utah Beach. Seulement les largages sont difficiles et approximatifs. Ils sont 4 du 506th PIR* à avoir atterri aux abords de la pointe, à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau de leur objectif. Le Lieutenant Floyd Johnston et le para Niels Christensen se posent sur la falaise. Blessé, le lieutenant réussi à rejoindre les lignes alliées mais Christensen est capturé par les allemands.
Les deux autres sont les paras Raymond Crouch et Leonard Goodgal qui posent pieds en contrebas dans 30 centimètres d’eau. Arrivés sur les galets ils longent le rivage afin de trouver un endroit propice à l’escalade et essayer de savoir où ils se trouvent. Cependant les bombardements alliés aérien et naval commencent. Bientôt ils voient approcher des embarcations d’où sortent d’autres américains, des rangers. Le colonel Rudder remarque ses deux hommes et sait que toutes les opportunités sont à saisir. Deux hommes supplémentaires ne seront pas de trop pour l’aider dans son entreprise. Dès lors Crouch et Goodgal sont partie prenante dans la tentative de capture de la batterie de la Pointe du Hoc. Opération victorieuse sur une menace ennemie finalement …. inoffensive pour Omaha et Utah Beach. Et une sacrée aventure pour ses deux hommes qui ne devaient pas se trouver là.
Pointe du Hoc 6 juin 1944 : au milieu des rangers sous la flèche rouge se trouve Leonard Goodgal, 506th PIR.
Remarquez son casque siglé et son patch d'épaule. Saurez-vous aussi trouver
l'observateur Britannique dans ce groupe ? Il est en bas à droite, avec le pansement.
( photo : livre Jour J à l'aube de Jonathan gawne )
Les blindés allemands se faufilent
D’après les archives de la 716e Infanterie Division allemande, des blindés de la 21e Panzer sont arrivés sans encombre aux abords de la commune de Luc-sur-mer le 6 juin entre 19 et 20 h. La compagnie d’infanterie du 192e grenadiers soutenue par 6 chars aurait même atteint l’église de Lion-sur-mer.
Entre le village et son voisin Luc-sur-mer, Les allemands constatent que les défenses de plage sont intactes, une contre-attaque est donc envisageable. Ils contemplent le débarquement qui se déroule devant eux et attendent les directives.
Mais pour le commandant de la 21e Panzer, la journée a démarré avec 124 chars et au soir il ne lui en reste plus que 70 disponibles. De plus les alliés acheminent vers 21 h des renforts aéroportés ( opération Mallard ), 242 planeurs se posent dans les terres pour soutenir la 6th Airborne en hommes et en matériels.
Les allemands rechignent à profiter de cette brèche dans la tête de pont alliée de peur que la compagnie soit encerclée par les soldats Britanniques largués sur leurs arrières. Ordre est donc donné aux soldats germaniques de quitter le littoral dès le soir pour prendre position au Nord de Caen.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces éléments ont fait une percée sur 15 km jusqu’à la côte en plein débarquement entre les secteurs de Sword et Juno, pour ensuite faire demi-tour et rentrer aux environs de Caen.
Les bombes ambulantes de la Wehrmarcht
Les allemands ont utilisé une arme singulière le 6 juin 1944. Le char filoguidé Goliath permet à un soldat de conduire à distance un petit véhicule chargé de 60 à 100 kg d’explosifs. L’objectif de cet engin est de détruire un char ou un point d’appui. Côté système de guidage, deux câbles téléphoniques sont connectés à l’arrière du char et relient ensuite une commande équipée d’un petit manche. D’un blindage léger, il est équipé d’un moteur électrique ou à essence. Pouvant circuler au maximum à 10km/h, sa fiabilité est extrêmement aléatoire. Il causa peu de dégâts le jour J, facilement mis hors de combat par des tirs d’armes lourdes ou en sectionnant ses câbles.
Vidéo de présentation du Goliath
Des infirmiers très dévoués
Angoville-au-Plain constitue la drop zone D pour le 501st régiment de la 101st Airborne Division. Les hommes du Lieutenant-colonel Ballard s’emparent du village et y installent un poste de secours dès le 6 juin 1944. Deux infirmiers du second bataillon, Robert E. Wright et Kenneth J. Moore s’installent dans l’église et commencent à s’occuper des blessés qui affluent. Cependant la lutte est âpre et le contrôle des lieux change plusieurs fois de mains entre allemands et alliés. Dans l’église, les 2 infirmiers ne doivent d’avoir la vie sauve que par le fait qu’ils aient soigné les combattants des 2 camps. Par leur action en juin 44, les soldats Wright et Moore sauveront 81 personnes, dont un enfant. Pour ce mérite, ils seront tous 2 décorés de la Silver Star.
Aujourd'hui, si vous passez par Angoville-au-Plain, faites une halte dans l'église. Certains de ses bancs sont encore maculés par le sang versé par les victimes des combats. Une vision saisissante qui contraste avec la quiétude des lieux.
Sources :
*Entretien avec Aaron Elson
Livres : Sword Juno Gold de Georges Bernage
Jour J à l'aube de Jonathan Gawne
La 101st US Airborne dans la seconde guerre mondiale, de Mark Bando
Abandon du label du secteur mythique
Par plagesdu6juin1944 | Le 28/04/2013 | Commentaires (0)
Le label du secteur des plages mythiques ne sera pas mis en place. Les 6 offices du tourisme instigateurs du projet y ont renoncé et l'ont annoncé dans un communiqué transmit à l'AFP. Cependant ils continuerons à réfléchir à la promotion du patrimoine du D-Day.
La plage d'Arromanches
Face à la colère et aux critiques suscitées par la décision de 6 offices du tourisme de créer le secteur des plages mythiques ( voir article du 21 avril ), ces derniers ont fait marche arrière. Suite à la « disparition » de Sword Beach dans ce découpage, une vive émotion internationale s’est levée. En quelques jours, la pétition de Marc Laurenceau pour la suppression du label recueille plus de 3 000 signatures. Les journaux Britanniques, comme The Telegraph ( voir l’article ), expriment leur incompréhension. Sur le site de France 3 Basse Normandie ( article du 26 avril ), un des responsables des offices, qui a préféré garder l’anonymat, souligne : "Nous n'aurions jamais imaginé que cette idée serait ainsi montée en épingle alors qu'il s'agissait d'une simple réflexion. Nous voulons que cette affaire s'apaise"
Une réflexion ? Ces offices du tourisme mettent en place depuis 2007 le D-Day festival Normandy, et sur leur affiche pour les commémorations 2013 publiée en février dernier, Sword Beach n’apparait pas sur le document pourtant déjà labélisé secteur mythique ( voici le document => pre-programme-dday-1.pdf ). Il apparait alors que la réflexion avait été déjà actée.
Néanmoins la vigilance doit être maintenue malgré cet apaisement, car dans leur annonce informant de l’abandon du label envisagé, les offices du tourisme indiquent également « que le choix du nom et du périmètre de cette destination doit faire l'objet de réflexions supplémentaires « .
Source :
France 3 Basse Normandie