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Juno Beach : le veto de la méduse
Par plagesdu6juin1944 | Le 29/08/2018 | Commentaires (0)
D'Est en Ouest, les nombreux visiteurs arpentent trois secteurs du D-Day gravés à jamais dans l'Histoire : Sword, Juno et Gold Beaches. Mais cela aurait pu aussi être Sword, Jelly et Gold. Jelly, la gelée, comme code pour le deuxième secteur d'assaut, au grand dam de Winston Churchill et des canadiens.
Le 6 juin 1944, des milliers de canadiens et britanniques se pressent au large des côtes normandes. La force J, composée par les 3rd Infantry Division, 79th Armoured Division et 2nd Armoured Brigade, doit débarquer sur les plages allant de Graye-sur-mer à Saint-Aubin-sur-mer. En cette matinée du Jour J, peu avant 8h, les assaillants ont donc pour ligne de mire le secteur Juno Beach. Néanmoins si le terme « Juno » est depuis passé à la postérité, ce secteur a bien failli se prénommer autrement.
Des hommes du North Shore Regiment débarquent d'un LCA sur le sous-secteur Nan Red face à
Saint-Aubin-sur-Mer, alors sous le feu des allemands dans les maisons face à eux. (IWM)
Retour en temps de guerre, lorsque l’État-major allié est en pleins préparatifs de l'opération Neptune, le Débarquement en Normandie. Il lui faut nommer les cinq sites d'assaut amphibie. Omar Bradley, chef de la first US army, choisi pour ses deux secteurs les noms d'Omaha et Utah Beaches. Quant à Montgomery, pour ses trois zones d'attaque, il opte pour des termes plus piscicoles. Sa force G prendra pied sur le secteur Goldfish (poisson rouge), et la force S devra progresser sur Swordfish (espadon). Pour les canadiens, Monty souhaite les faire accoster sur Jellyfish, littéralement la méduse. Pire encore, le mot Jelly seul signifie gelée ou confiture. De mauvaise augure pour les troupes à l'approche de leur traversée de la Manche, et peu disposées à finir en marmelade au pied du Mur de l'Atlantique.
Médusé par cette proposition si peu appropriée dans le contexte d'alors, Churchill y met son veto : « Il faut être très attentif à ne pas choisir des noms qui ne conviennent pas à des opérations au cours desquelles un très grand nombre d'hommes peuvent perdre la vie. »
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Piqués dans leur orgueil, les canadiens ont également du mal à rester de marbre vis-à-vis de cette méduse, idée saugrenue du général anglais. La lumière vient finalement du Lieutenant-Colonel Dawnay, ou plutôt de sa femme. Il leur faut un nom commençant par la lettre J ? Et pourquoi pas Juno ? C'est le prénom de l'épouse de l'officier canadien. On soumet l'idée au chiffre, qui l'approuve, le terme n'étant pas assez explicite pour donner une quelconque indication à l'abwehr, les renseignements allemands.
C'est ainsi qu'aujourd'hui vous pouvez pousser les portes du Centre Juno Beach. Le musée rend hommage aux 45 000 Canadiens qui ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale, dont 5 500 lors de la Bataille de Normandie. Et dire que ce mémorial aurait pu s'appeler le Centre de la plage de la gelée, secteur ou 359 canadiens perdirent la vie le 6 juin...
Le Centre Juno Beach fondé en 2003 à Courseulles-sur-mer.
Pour en savoir + :
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L'Overlord Muséum, musée en voie d'extension.
Par plagesdu6juin1944 | Le 24/08/2018 | Commentaires (0)
Nicolas Leloup, directeur de l'Overlord Muséum, a annoncé vouloir agrandir ses locaux afin de présenter d'autres équipements de la Seconde Guerre Mondiale. Les curieux devraient pouvoir arpenter les allées du nouveau complexe lors des prochaines commémorations du D-Day.
Décidément, les pelleteuses et autres engins de chantier vont disputer la vedette aux monuments du Jour J d'ici le 75ème anniversaire du Débarquement allié. Après le programme de création du British Normandy Mémorial de Ver-sur-mer. Après le Centre historique des paras du Jour J et l'actuelle construction de son cinéma IMAX 3D, c'est au tour de l'Overlord Muséum de se retrousser les manches.
Il faut dire que la région doit faire face à un véritable engouement pour le D-Day, le tourisme ayant bien progressé depuis 20 ans. D'après le comité régional de tourisme, les sites de mémoire comptabilisaient 2,9 millions de visites en 1995. Alors qu'en 2017, ce sont 4,6 millions de personnes qui ont afflué en Normandie.
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Dressé aux avants-postes du cimetière militaire américain de Colleville-sur-mer, le massif bâtiment et son impressionnante collection contentent depuis 2013 les visiteurs sur leur intérêt pour la Bataille de Normandie.
Mais ces blindés et autres canons d'exception sont ici dans leur seconde maison. Les plus anciens passionnés du D-Day se souviennent à Falaise avec un soupçon de nostalgie de feu le sympathique musée Normandie Août 1944 de Michel Leloup. Nicolas accompagnait le paternel dans ses recherches afin de dénicher les perles rares pouvant venir enrichir la collection débutée dans les années 70. L'établissement ferma ses portes en 2010, mais Nicolas décida de poursuivre la passion familiale. L'arsenal fut donc déménagé à proximité des plages d'Omaha, devant l'entrée du Normandy American Cemetery et sa providentielle manne de 1,3 million de visiteurs annuels. Le militaria prit place au sein d'une scénographie réussie et transforma ainsi l’essai de son propriétaire. Mais le jeune musée connaît maintenant une crise de croissance, et s’apprête donc à passer à l'étape suivante.
En effet, hier sur France 3 Normandie, Nicolas Leloup a confessé qu'un projet d'agrandissement du site est en cours. Aujourd'hui seulement 60% du matériel s'offrent aux yeux des passants. Les autres équipements seront présentés l'année prochaine dans de nouveaux locaux édifiés en arrière du présent édifice. Le fondateur de l'Overlord Muséum en a même dit un peu plus sur ses attentes futures, souhaitant draper les murs du complexe d'images numériques. Une projection architecturale en 3D (le mapping) qui favorisera l'impression immersive des visiteurs, transportés directement en 1944. Une opportunité digitale qui permettra de se démarquer de ses nombreux concurrents. Et l'occasion pour nous de se plonger encore un peu plus dans l'histoire.