omaha beach
Quand le Colonel Taylor haussa le ton sur Omaha.
Par plagesdu6juin1944 | Le 17/07/2019 | Commentaires (0)
Le D-Day, le débarquement américain sur Omaha Beach rencontre les pires difficultés face à la résistance allemande. Contre la déroute qui s'annonce, le Colonel Taylor va haranguer les GI's avec une phrase qui va rester dans l'Histoire.
George A. Taylor en 1945, devenu Brigadier Général.
Face aux allemands tapis derrière le Mur de l'Atlantique, les GI's ont bien du mal à progresser vers les terres, pris sous le feu croisé des MG42 et des mortiers ennemis. En ce 6 juin 1944, la paisible Normandie devient un champ de bataille, et sur ce rivage du Calvados s'amorce la Libération de l'hexagone. Les 1st et 29th US Infantries Divisions viennent de débarquer à 6h30 sur ce secteur appelé Omaha Beach. Seulement la résistance allemande est féroce et les assaillants américains se font tailler en pièces. Les chars amphibies censés les soutenir face aux défenses allemandes ont pour la plupart coulé en mer, emportés par la houle. Afin d'échapper aux balles et obus mortels, les survivants se terrent derrière les obstacles de plage ou tentent de se dissimuler dans les vagues.
Pour le commandant des troupes, le Général Omar Bradley, le constat est terrible. Ces hommes sont cloués sur la plage et ont perdu l'initiative. Les rapports sont alarmistes, la première vague d'assaut accuse 90% de pertes. Bradley hésite à faire rembarquer les survivants et les faire débarquer ailleurs. Puis l'espoir renaît, les navires alliés s'approchent au plus près du rivage et pilonnent les points de résistance allemande. Sur le sable, quelques hommes se dressent contre cette déroute annoncée et remobilisent leurs camarades.
D'abord Taylor, puis Robert Mitchum...
C'est le cas du Colonel George A. Taylor, 16th Infantry Regiment, 1st US Infantry Division. Arrivé dans la 2ème vague à 8h, il observe les événements. Omaha Beach est devenu Omaha la Sanglante. Mais dans la fournaise, face à la sortie E-1, l'officier de 47 ans prononce cette tirade restée dans la légende :
« Deux espèces d’hommes restent sur cette plage : les morts et ceux qui vont mourir ! Foutons le camp d’ici ! »
Sans égards pour sa sécurité, à découvert, le Colonel réorganise ses troupes et regonfle leur moral, permettant aux GI's d'avancer de 300 mètres. Son courage le Jour J lui vaut de recevoir la "Distinguished Service Cross".
Une juste récompense pour Taylor, mais une postérité dont la production du film hollywoodien Le Jour le plus long, pas avare d'erreurs historiques, s'est accommodée. Car dans le film, c'est Robert Mitchum, sous les traits du Général Norman Cota, 29th US ID, qui prononce à tort cette phrase. Aujourd'hui, le cimetière militaire américain, et ses 9 386 tombes hérissées à l'aplomb de la plage d'Omaha, rappellent que la guerre n'est pas un film...
Décès de Bernard Dargols, 2nd US ID sur Omaha Beach.
Par plagesdu6juin1944 | Le 30/04/2019 | Commentaires (0)
Bernard Dargols, vétéran français sur Omaha Beach avec la 2nd US Infantry Division, est décédé à 98 ans le 28 avril 2019.
(photo : facebook Bernard Dargols, un Gi français à Omaha Beach)
Lorsque la France déclare la guerre à l'Allemagne en 1939, Bernard Dargols se trouve aux Etats-Unis, à New-York. Né en 1920 d’un père russe et d’une mère anglaise, il a quitté l'hexagone et traversé l’Atlantique pour un stage d’un an pour préparer son entrée à l’école supérieure des Arts et Métiers de Paris. La poignée de main entre Hitler et Pétain en 1940 est pour lui un choc. Il s'engage dans les rangs de l'Oncle Sam en 1941, et débarque ainsi le 8 juin 1944 sur la plage sanglante du Calvados avec la 2nd US Infantry Division.
Alors que les allemands reculent sur le front normand, sa mission est d’interroger des civils français. Puis il est intégré au Counter Intelligence Corps, le contre-espionnage américain. Il retourne aux Etats-Unis en 1946 pour être démobilisé. Marié, il revient ensuite en France.
Habitué des commémorations en Normandie, l'ancien GI était un fervent militant contre l’oubli et le négationnisme de l'holocauste, et intervenait régulièrement lors de conférences ou dans les lycées. Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur, un livre relate son vécu « Bernard Dargols, un GI français à Omaha Beach » de Caroline Jolivet, aux éditions Ouest-France.