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James Stagg, quand la météo évite le chaos.
Par plagesdu6juin1944 | Le 03/07/2018 | Commentaires (0)
Jouée outre-Manche depuis 2014, une pièce de théâtre basée sur l'histoire de James Stagg, le Mr Météo du Jour J, remporte un franc succès. Un enthousiasme du public qui pourrait finir par porter le vécu du prévisionniste sur grand écran.
L'acteur David Haig, à l'affiche de Pressure, joue James Stagg. |
Et l'original... |
David Haig est un acteur comblé. Déjà présent aux génériques de comédies comme 4 mariages et 1 enterrement, ou encore L’amour sans préavis, c’est aujourd’hui sur les planches que l'artiste fait salle comble en Angleterre, avec la pièce dont il est l’auteur : Pressure. Les trois coups donnés, le rideau s’ouvre sur l’année 1944. Nous sommes 72 heures avant l’heure H, signal du Débarquement en Normandie. Les forces alliées dirigées par le général Eisenhower sont sur le point de se lancer. Des milliers de vies sont en jeu et la décision d'attaquer ou non revient à la prévision météorologique la plus importante de tous les temps.
Ce feu vert climatique crucial pour l’invasion incombe à un personnage méconnu du grand public : le Group Captain James Stagg. En effet au printemps 44, ce Colonel Ecossais, fils de plombier, doit prendre une décision vitale, peut être autant que celle du Général Eisenhower de lancer l’assaut le 6 juin. Ancien directeur de l’observatoire de Kew Garden, il était devenu en 1943 le Mr Météo de la RAF. Depuis 1944, il a l’oreille d’Eisenhower concernant les prévisions météorologiques. La pression est forte pour Stagg, qui appuie ses prédictions sur les données du Meteorological Office, de la Royal Navy et de l’USAAF.
L’Etat-Major s’est accordé sur une attaque prévue le 5 juin. Hors Stagg est perplexe, voire pessimiste sur ce calendrier. Côté américain, on est plutôt confiants, au contraire des Britanniques pour qui le temps devrait justement se gâter le 5. Dès le 3 juin au soir, le Captain envisage un report de 24 heures des opérations. Le 4, il confirme sa prévision et conseille de garder les troupes au port. Mais des embarcations sont déjà en route pour la Normandie. In extremis, elles sont rattrapées dans la Manche avant d’être repérées par la surveillance allemande.
La tension est extrême pour le SHEAF*, car si les alliés attendent trop, tout le plan Neptune peut partir en fumée. Derrière le Mur de l’Atlantique, les renseignements allemands sont aux aguets, faisant des pieds et des mains afin de découvrir le lieu et l’heure du futur assaut.
Cependant Stagg sort une bonne nouvelle de sa casquette : une accalmie est prévue au soir du 5 juin. La tête de pont alliée peut être mise en place le 6. Mais c’est maintenant à Eisenhower de trancher. Faut-il y aller le 6, ou attendre encore 15 jours pour des conditions plus favorables ?
Ike se tourne vers ses subordonnés. Sir Trafford Leigh-Mallory, commandant des forces aériennes, fait la moue. Montgomery est partant pour y aller sans attendre. On connaît la suite, se rangeant à l’avis de Stagg, Eisenhower confirme la date du 6 juin aux unités d’assaut.
Se confiant le 24 juin dernier au Daily Star, David Haig dévoile qu’il est en discussion avec des producteurs. Le but est de faire un film sur l’histoire du Group Captain Stagg et des palpitantes heures précédant le D-Day.
Après-guerre, Stagg devint directeur des services du Met Office avant d’être élu en 1959 président de la Meteorological Society. L’importance de son rôle pour l'issue de la Seconde Guerre mondiale s'était estompée au fil du temps. L’engouement pour le D-Day aidant, 75 ans plus tard, le succès d’une pièce de théâtre pourrait remettre sur le devant de la scène l’officier météorologue. Une mise en lumière tardive que Stagg, disparu en 1975, n’avait surement pas prévu.
*Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force
Patrick Churchill, dernière traversée pour le béret vert.
Par plagesdu6juin1944 | Le 28/06/2018 | Commentaires (0)
Patrick Churchill, commando Britannique et vétéran du D-Day, est décédé le 28 juin 2018 à 94 ans.
Patrick Churchill, à gauche, lors des commémorations en 2013.
Il était un habitué des célébrations normandes du 6 juin, toujours disponible, notamment à Colleville-Montgomery.
En 1942, plutôt que de s’engager dans la RAF du haut de ses 17 ans, il opte pour les bérets verts et les Royal Marines Commandos. Le Jour J, il débarque avec le N° 48 RM Commando sur le secteur Juno Beach. A compter de septembre 1944 et jusqu’à la fin de la guerre, il est rattaché au 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos, sous les ordres de Philippe Kieffer.
Pour ses faits d’armes, il reçut en 2004 la Légion d’Honneur des mains du président Jacques Chirac.
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