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Emile Corteil et son chien Glen, paras du D-Day
Par plagesdu6juin1944 | Le 24/05/2015 | Commentaires (2)
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 la 6th Airborne saute sur la Normandie en arrière du secteur Sword. Parmi les paras figurent le soldat Emile Corteil et son frère d’armes à quatre pattes, Glen Para Dog.
Pour faciliter le débarquement allié sur Sword Beach, le 9ème bataillon est parachuté le Jour J aux alentours des 4 canons de la batterie de Merville. Ce point fortifié est une véritable menace pour l’infanterie qui posera le pied sur la plage, les paras doivent donc le neutraliser au plus vite. Parmi la troupe d’assaut se trouve un binôme bien singulier : le maître-chien Emile Servais Corteil, 19 ans, et Glen, son berger allemand.
Emile Corteil et Glen, membres de la A Co. 9th Parachute Battalion (photo : site web 6th Airborne.com)
Pourquoi parachuter un berger allemand ?
Il faut savoir qu'au combat on utilisait communément des pigeons afin de transmettre des messages. Cependant les paras, largués derrière les lignes adverses, avaient besoin de communiquer, mais aussi de matériels de transmissions. Un chien pouvait porter des messages mais aussi une radio, contrairement aux volatiles. En fait, l’utilisation de chiens messagers remonte à la première guerre mondiale. Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne utilisaient pour leurs correspondances des capsules attachées aux colliers des chiens. Ces derniers étaient plus fiables que les oiseaux, car moins exposés aux tirs des snipers ennemis. De plus, les chiens pouvaient flairer les mines et autres explosifs, ou localiser l'ennemi et le neutraliser (voir ci-dessous). Endurant, rapide, fidèle et intelligent, le berger allemand était une race très appréciée par les Etats-Majors. Concernant la 3rd Brigade et son 9th Battalion, c'est le Brigadier Hill qui eut l'idée d'enrôler des bergers d'Alsace dans son unité. Officiellement incorporés comme messagers, ils amusaient aussi les hommes, devenant de véritables mascottes. Pour leurs drops, les chiens sautaient seuls, avec un parachute de container spécialement adapté. |
Le D-Day les largages sont mauvais et, comme pour nombre de leurs camarades, Emile et son chien manquent leur Drop Zone. Le vent les porte jusqu’au sud de Cabourg, à une quinzaine de kilomètres de leur objectif. A Varaville ils retrouvent le Brigadier Général James Hill, commandant la 3ème Brigade, ainsi que 38 paras du 9th Parachute Battalion. Après un rapide point, le groupe se dirige vers le nord-ouest, direction Merville.
Mais les heures avancent et l’infanterie va bientôt débarquer sur Sword Beach. Les paras progressent aux abords d’un chemin lorsque vrombissent à l’horizon des avions alliés. La Royal Air Force doit sécuriser la zone et empêcher tout mouvement ennemi. Les pilotes de la RAF prennent les paras pour des allemands. La méprise est terrible, les bombardiers lâchent leur cargaison meurtrière sur la cohorte du Brigadier Hill. La poussière se dissipe, l’officier évalue les pertes. Le bilan est effroyable. Seul le général et un para sont indemnes. Les autres sont blessés ou tués. Emile Corteil et son chien Glen ne se relèveront plus. Mais la mission est prioritaire et Hill reprend sa route. Les morts seront plus tard enterrés par les allemands dans les trous de bombes.
Aujourd'hui Emile Corteil et Glen sont inhumés ensemble au cimetière militaire de Ranville, plot 1A, Rang G, tombe 13. Sur le marbre sa mère a fait graver ceci : "Had you known our boy you would have loved him too. Glen his paratroop dog was killed with him." ("Si vous aviez pu connaître notre fils, vous l'auriez aimé vous aussi. Glen son chien parachutiste, a été tué à ses côtés".)
Bing, un vétéran qui a du chien
A l’instar de Glen, d’autres chiens Britanniques furent parachutés le 6 juin 1944. Trois chiens incorporés au 13th Parachute Battalion, Bing, Monty et Ranee, firent le grand saut au-dessus de la Normandie. Bing était chargé de localiser l’ennemi et de protéger le personnel. Son arrivée sur le sol français fut mouvementée, son parachute s’étant coincé dans un arbre. Blessé, il put toutefois remplir sa mission. Il participa également à l’opération Varsity ou son flair sauva la vie de plusieurs soldats. Pour ses faits d’armes, il fut décoré en 1947 de la médaille Dickin, l’équivalent de la Victoria Cross pour les animaux. Bing disparu en 1955 à l'âge respectable de 13 ans. Une statue à son effigie est visible à l’Impérial War Muséum de Duxford. Un livre sur ses exploits a même été écrit en 2012 : « The amazing adventures of Bing the parachuting dog » |
Sources :
Livre Histoires insolites du débarquement, de Frédéric Veille et Frédéric Leterreux, éd. City
Livre Paras Britanniques, d'Olivier Richard, éd. ETAI
Site web de la 6th Airborne
Sites Daily Mail et Chuck Don's
Décès de Ted Eaglen, 6th Airborne
Par plagesdu6juin1944 | Le 19/05/2015 | Commentaires (0)
Le sergent Henry "Ted" Eaglen, 8th Battalion, 3rd Parachute Brigade, 6th British Airborne Division, est décédé le 18 mai 2015.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, Ted Eaglen, pathfinder ( éclaireur ), est l'un des premiers combattants alliés à toucher le sol normand le D-Day. Largué près du village de Touffreville pour baliser la zone de saut pour ses camarades qui vont suivre, sa première rencontre dans les branches d'un arbre le met de suite dans le feu de l'action. Il combat ensuite dans les Ardennes avant de permettre l'avancée des troupes sur le Rhin lors de l'opération Varsity.
C'était un habitué des commémorations en Normandie et il avait participé au documentaire réalisé en 2013 par Jean-Michel Vecchiet "6 juin 1944 : Ils étaient les premiers". En hommage à ses compagnons d'armes, Ted termina ce film en donnant ces quelques vers :
Ils ne vieilliront pas comme nous, qui leurs avons survécu,
Ils ne connaîtront jamais l'outrage ni le poids des années,
Quand viendra l'heure du crépuscule et celle de l'aurore,
Nous nous souviendrons d'eux, et je me souviendrai d'eux.