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Livre Les cimetières provisoires américains de Ste-Mère-Eglise
Par plagesdu6juin1944 | Le 19/07/2014 | Commentaires (1)
Un nouveau livre arrive dans notre bibliographie : Les cimetières provisoires américains dans le canton de Sainte-Mère-Eglise, 1944-1948, d’Antonin Dehays.
Le 6 juin 1944, les parachutistes américains ont un objectif prioritaire : Brooklyn. Brooklyn ? L’un des cinq arrondissements de la ville de New-York ? Non, les paras vont bien sauter au-dessus du Cotentin. Plus précisément sur Sainte-Mère-Eglise, village de 1 200 âmes, codé « Brooklyn » par les stratèges alliés. Situé derrière la plage d’Utah Beach, Sainte-Mère-Eglise constitue un nœud routier vital pour la progression américaine vers la capture du port en eaux profondes de Cherbourg. La prise de cet objectif est dévolue à la 82nd Airborne. Dès le 6 juin, les américains réussissent à s’en emparer, et les contre-attaques allemandes vont pendant 4 jours se fracasser contre les défenses acharnées des libérateurs, également aidés par des membres de la 101st largués par erreur sur leur secteur. Ces faits d’armes feront alors dire au maire de l’époque, Alexandre Renaud, que Sainte-Mère-Eglise fut à juste titre « la première tête de pont américaine en France. » Mais les habitants payèrent cher leur libération. Pour la seule journée du 6 juin, 25 personnes perdirent la vie. Puis au fil des jours, les alliés entreprennent leur marche implacable vers l’ouest et surtout le nord de la péninsule, direction donc Cherboug. Le tonnerre des combats s’éloigne. Après 4 années d’occupation, vient alors le temps de la reconstruction pour les normands. Mais aussi de la cohabitation avec l’hôte américain. Le choc des cultures s’invite dans cette Normandie rurale, ou l’Amérique dépose à grands coups de Jeeps son modernisme et son abondance.
Antonin Dehays, doctorant en Histoire et chercheur indépendant, s’intéresse ici à la destinée locale de cette commune de la Manche. Comment se déroulait la cohabitation avec l’occupant allemand ? Comment Sainte-Mère-Eglise a-t-elle été libérée ? Comment s’est déroulée la bataille de La Fière ? Comment les américains se sont-ils intégrés à la libération dans le quotidien champêtre des Manchois ?
Surtout, Antonin Dehays met en avant dans son livre un point essentiel mais très rarement traité dans les ouvrages sur la seconde guerre mondiale : la mort. Aujourd’hui la Normandie est constellée de cimetières militaires, calmes prés courus par les touristes les jours de commémorations. En 1944, l’armée américaine a dû faire face à des milliers de morts dans ses rangs, et elle s’y attendait. Comment l’Etat-Major a-t-il anticipé les pertes ? Comment les corps des soldats ont-ils été pris en charge ?
Ainsi autour de Sainte-Mère-Eglise 3 cimetières militaires provisoires ont vu le jour afin d’accueillir quelque 13 000 sépultures. Abondamment illustré de photos d’époque, de témoignages, et de documents d’archives, le travail de l’auteur est remarquable. Il démontre un souci des autorités américaines de préserver le souvenir des combattants, mêmes allemands. De 1944 à 1948, des milliers de soldats ont ainsi reposé dans le canton de Sainte-Mère-Eglise. Puis les familles des morts furent questionnées : Fallait-il rapatrier aux Etats-Unis leur fils, leur mari ? 60% en firent la demande. Les autres corps demeurèrent en France, répartis dans 2 cimetières définitifs : à Colleville-sur-mer sur Omaha Beach, et à Saint-James dans la Manche. L’année 1948 sonna le glas des cimetières provisoires.
Ces fermetures furent un crève-cœur pour les Sainte-Mère-Eglisois. Car ces cimetières provisoires étaient un véritable coin d’Amérique pour les locaux, « The place to be » pour la sortie du dimanche, la communion ou même les photos de mariages. Les autochtones devinrent de véritables gardiens du souvenir, au premier rang desquels Simone Renaud, la femme du maire. Car Sainte-Mère-Eglise ne se résume pas à John Steele, parachutiste resté accroché au clocher de l’église. Daryl Zanuck et son film Le Jour le plus long firent en 1962 une célébrité mondiale de cette localité normande. Mais ce mannequin pendu depuis 1975 du mauvais côté de la place et de l’Histoire, toisant les milliers de visiteurs venus en contre-bas l’immortaliser sur leurs appareils, est un raccourci trop facile sur la notoriété de Sainte-Mère. Car la commune était connue en Amérique bien avant les exploits sur grand écran de John Wayne et consorts. Le livre démontre comment les normands ont exprimé leur reconnaissance dès 1945 et le 1er anniversaire du D-Day. Comment ils ont choyé ces sanctuaires et entretenus le lien douloureux, compréhensif et nécessaire avec les familles des hommes confiés à leur terre. De fait cette lutte contre l’oubli souleva un vent considérable de sympathie aux Etats-Unis.
Avec cet ouvrage, Antonin Dehays répond aussi à des questions discrètes, mais fondamentales en temps de guerre : Comment traiter durablement et dignement les pertes humaines ? Par-delà la logistique qui en découle, les regards et les réactions des civils sont aussi disséqués. Comment cohabiter avec la mort d’étrangers ? Comment les normands ont-ils accepté ces espaces hérissés de croix blanches à deux pas de leurs domiciles ? Toutes les réponses sont dans cet ouvrage sérieux, respectueux, pertinent, et jamais morbide.
Livre Sainte-Mère-Eglise un sanctuaire américain en Normandie 1944-1948, aux éditions OREP, 224 pages
De gauche à droite : Antonin Dehays, Jean-Baptiste Feuillye et Jacques Pignot, lors de la présentation du livre le 25 octobre
2013 à Sainte-Mère-Eglise.Ces 2 derniers ont participé aux inhumations des soldats américains entre 1944 et 1948.
Le centre historique des paras et le D-Day 2014
Par plagesdu6juin1944 | Le 07/05/2014 | Commentaires (0)
Avec entre autres un parachutage et une exposition temporaire d'objets exceptionnels, le centre historique des parachutistes du Jour J et ses partenaires ont fait les choses en grand pour les commémorations 2014.
Situé à Saint-Côme-du-Mont près de Carentan, le musée du carrefour de l'homme mort fait la part belle aux parachutistes américains de la 101st Airborne. Revue de détails des événements programmés au centre historique et à Carentan :
Exposition The Greatest Generation Memorial Exhibit II
Du 30 mai au 30 août 2014
Cette présentation met en avant les parachutistes américains de la 101st dans leur lutte pour la libération de la ville de Carentan. Ces jeunes volontaires, surnommés « The greatest génération » aux Etats-Unis, sont donc mis à l’honneur dans un espace de 1 000 mètres carrés. Sur ce site historique du Carrefour de l’homme mort, les visiteurs découvrent ou redécouvrent les effets personnels et les tenues des combattants immortalisés par la série Band of brothers. Notez également qu’une partie de cette exposition est consacrée aux correspondants de guerre qui ont sauté en parachute le 6 juin, ou ont débarqué sur Omaha ou Utah Beach. Ainsi on retrouve Stars and Stripes, le magazine des forces armées américaines. Les uniformes et matériels de la première équipe de reporters de guerre sur le continent en juin 44 sont présentés : la veste de Frank Bucknell qui sauta avec la 82nd Airborne à Sainte-Mère-Eglise. Ou des objets ayant appartenu à Hockenfeld qui débarqua avec les Rangers à la Pointe du Hoc.
Présentation d’une reproduction d’un planeur US type WACO, à l’échelle 1
Du 2 au 9 juin, de 10h00 à 17h00
Dédicaces et rencontres avec les auteurs et les vétérans
Du 4 au 8 juin 2014, de 10h00 à 17h00
Quelques auteurs européens et américains et des vétérans s’installeront au centre des parachutistes du Jour J pour aller à la rencontre du public, à l’exposition The Greatest Generation Memorial Exhibit II.
Les auteurs :
TONIGHT WE DIE AS MEN
Ian Gardner, auteur britannique, dédicace, en présence du vétéran Jim Martin, son ouvrage sur l’histoire du 3/506th PIR, 101st AB qui a été parachuté le 6 juin 1944 sur Saint-Côme-du-Mont.
Jim Martin est l’un de ces parachutistes qui raconte son histoire dans cet ouvrage (en anglais).
CARENTAN, LINKING OMAHA BEACH - UTAH BEACH
Ce recueil de photos d’époque sur l’épopée de la 101e Airborne en Normandie rassemble plus de 1200 photos noir et blanc & couleur, toutes plus rares, plus historiques et plus uniques les unes que les autres. Une grande majorité est inédite. En effet, l’auteur a retrouvé chez un correspondant de guerre aux USA plus de 6 000 négatifs, jamais transmis au service des armées. Certaines de ces prises de vues ont été réalisées à Carentan.
CURRAHEE !
Les mémoires de Don Burgett. Le récit personnel d’un parachutiste légendaire du 506th PIR. Don n’avait que 19 ans quand il est parmi les parachutistes qui ont combattuau Dead Man’s Corner.
SAINTE-MERE-EGLISE UN SANCTUAIRE AMERICAIN EN NORMANDIE
Antonin Deshays, auteur français résident aux USA dédicace son ouvrage sur les cimetières militaires provisoires US dans la Manche.
D-DAY GLIDERS
Philippe Esvelin, auteur français, sera présent avec son livre sur les pilotes de planeur américains. Le 5 juin, il donnera une conférence sur les pilotes de planeur américains, en présence de vétérans pilotes de planeur en Normandie. 15h00 : conférence en anglais / 18h30 : conférence en français
LA NUIT DE LA LIBERTE
Gilles Vallée, auteur français avec son livre sur le stick du LTC Wolverton (à retrouver prochainement dans notre bibliographie)
Parachutage massif sur la Drop Zone de Carentan
Le 4 juin 2014, vers 14h00, à Carentan, route de Saint-Côme-du-Mont
Le plus grand rassemblement d’avion Douglas DC-3 / C-47 sur la Normandie depuis 1944. Une quinzaine d’avions C-47 d’époque décolleront d’Angleterre pour refaire le vol du 6 juin 1944 en effectuant la traversée de la Manche. 250 parachutistes revêtus de l’uniforme et du parachute américains de l’époque, effectueront un parachutage commémoratif entre Omaha et Utah Beach.
Hommage au Colonel Cole
Le 4 juin 2014 à 15h30. A Carentan, Pont #4, route de Saint-Côme-du-Mont
Un monument à sa bravoure et à celle de ses hommes lui sera dédié en présence des autorités et d’un survivant de la charge à la baïonnette.
Hommage au Technical Sergeant Joseph R. Beyrle
Le 5 juin à 10h30, à l’église de Saint-Côme-du-Mont.
Parachutiste du bataillon commandé par le Lt. Col. Wolverton, il fut capturé après avoir atterri sur le toit de l’église de Saint-Côme-du-Mont, le matin du 6 juin 1944. Il servit ensuite jusqu'à la fin de la guerre avec l’Armée soviétique qui avait libéré son camp de prisonniers.
Sa famille, dont ses deux fils, l’un Ambassadeur des Etats-Unis en Russie, seront présents pour cette cérémonie.
Camp ARIZONA
Du 6 juin au 9 juin, au marché couvert, à Carentan
Avec 420 participants et 180 véhicules lourds et légers, différents ateliers seront proposés à la visite : hôpital de campagne, Post exchange, US MAIL en activité avec possibilité d’envoyer son courrier depuis le camp, position SIGNAL CORPS avec radio et équipement de télécommunication, positions de combats avec trous individuels et tranchées, barbier, atelier mécanique, reporter de guerre US, armurerie, match de football et de boxe US (vie de camp), cantine US avec matériel d’époque, rue civile avec divers magasins, blanchisserie, cordonnerie, épicerie, bistrot, démonstration et exposition de véhicules alliés et civils d’époque. Rassemblement d’une centaine de Harley Davidson, concert 1944 et démonstration de danse...
Inauguration de l’Airborne Memorial Wall
Le 6 juin à 18h00
Érigé en extérieur sur le site du Centre Historique, il sera dévoilé au public.
Hommage à Jim « Pee Wee » Martin et Bill Galbraith, 506th PIR, et au Captain Bill McNamara, Stars & Stripes Detachment 1
Le 6 juin à 18h30
La Légion d’Honneur leurs sera remise.
Carentan Liberty March
Le 7 juin. Départ à 07:30 de l’église de Carentan, arrivée Place de la République à 16:00
Des centaines de participants en tenue d’époque marchent pour honorer la mémoire des troupes aéroportées. A la fin de la marche la célèbre cérémonie de remise de médaille de juin 44 de Carentan est recrée.
WWII American women parade
Le 7 juin sur la place de la République de Carentan à 16:00
Hommage aux femmes américaines de la Greatest Generation en uniforme.
Grand bal de la libération
Le 7 juin à l’hippodrome de Carentan à 20:30
Avec 21 musiciens. Dress code des années 40
Hommage au Colonel Wolverton, 3/506th, tué le 6 juin 1944.
Le 9 juin à 10h30.
Une plaque sera inaugurée sur la commune de Saint-Côme-du-Mont, là où le colonel a été tué.
Le 9 juin à 10h30.
Centre historique des parachutistes du Jour J Saint-Côme-du-Mont/Carentan Tél : 02 33 42 00 42 |