Le Lieutenant Orrell et le grand bunker de Ouistreham
Par plagesdu6juin1944 | Le 12/06/2015 | Commentaires (0)
Insigne des Royal Engineers
Le lieutenant entend des voix
Même si les alliés ont conquis Ouistreham, ils ne sont pas pressés d’occuper son grand Bunker et ses 17 mètres de haut. La priorité est d’avancer la ligne de front au sud de Sword Beach et de s’emparer de la ville de Caen. Qui plus est les environs du poste de direction de tirs ont été ravagés par les bombardements et sont envahis de mines, y stationner est hors de question. Les troupes l’ignorent donc et le contournent.
Le grand bunker de Ouistreham est aujourd'hui un musée
Le Lt. Bob Orrell (photo : la rougerie tours) |
Seulement l’effort de guerre demande beaucoup de matériel et ce grand bunker peut cacher de bonnes surprises. Trois jours après le Débarquement, le 9 juin, le génie anglais décide de s’intéresser au contenu de ce point fortifié. Le lieutenant Bob Orrell est membre des Royal Engineers, 91 Field Company 3rd Beach Group, rattachés à la 3rd Canadian Division. Il se présente à 22h avec trois hommes et des explosifs devant ses lourdes portes closes, bien décidé à explorer le paisible colosse.
Trois kilos d’explosifs placés sur les gonds d’une des deux portes blindées ne libèrent pas l'entrée. Une nouvelle charge augmentée de cinq kilos, beaucoup d’huile de coudes et quatre heures plus tard, Orrell et ses camarades pénètrent enfin dans le bunker. Les sapeurs avancent prudemment entre les caisses de grenades et d’équipements quand soudain une voix s’élève des niveaux supérieurs et leurs dit dans un parfait anglais : « Viens en haut, Johnny, tout va bien ! »
Interloqué car pensant le site abandonné, le Lt. Orrell répond en cramponnant son PM Sten : « Plutôt crever, c’est vous qui descendez !?! » Ce dernier est fébrile car il n'a en encore jamais fait usage de son arme.
Il voit alors venir vers lui et se constituer prisonniers deux officiers allemands, puis suivent 51 soldats ! Se sachant encerclés et perdus, ils ont festoyé pendant trois jours. Ouistreham est alors totalement libérée et en effet son grand bunker renfermait bien une trouvaille.
Après-guerre, bob Orrell est devenu avec sa femme Nancy un actif militant pour la paix et a publié ses mémoires, The régimental Piano, a story of war, love and peace.
Sources :
Livre Ouistreham en guerre Sword Beach juin1944, de Fabrice Corbin, éd. Heimdal
Livre The régimental piano, a story of war, love and peace, de Tim Parker, éd. Hardback
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