La gazette
D-Day 2019 : les avions font la liaison.
Par plagesdu6juin1944 | Le 07/12/2018 | Commentaires (3)
Un rassemblement exceptionnel d'une soixantaine d'avions de liaison est attendu pour les commémorations du 75ème anniversaire du D-Day. Le 7 juin 2019, ils survoleront notamment les plages du débarquement du 6 juin 1944.
Le Piper J-3 Cub "Grasshopper" du Musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise devance le patch de la 9th USAAF.
La foule est attendue en juin prochain en Normandie pour le 75ème anniversaire du Débarquement allié. Néanmoins, si les visiteurs risquent de jouer des coudes aux abords des monuments du Calvados ou de la Manche, il y aura aussi du trafic au-dessus de leurs têtes. Une trentaine de DC-3/C-47 sont d'ores et déjà attendus à compter du 5 juin. Les appareils réaliseront un parachutage massif de 250 hommes et femmes avant de cantonner jusqu'au 9 juin à l'aéroport de Caen-Carpiquet pour plusieurs manifestations publiques.
Les C-47 devront partager le ciel normand avec soixante avions de liaison ayant volé pendant la Seconde Guerre Mondiale et parés de leurs couleurs d'antan. Sous la bannière de l'association normande L-Birds back to Normandy, un second rassemblement aérien inédit depuis 1945 va donc se tenir lors des commémorations, regroupant d'authentiques Piper L-4, des Stinson L-5 Sentinel, ou un exceptionnel Piper L-14.
De vaillants soldats des airs.
En 1944, Les L-Birds étaient souvent en première ligne. Ces appareils œuvraient alors comme moyens de transport près de la ligne de front. Ils étaient également bien utiles pour réaliser des missions d’observation et de prises d'images en terrain ennemi, ou servaient de précieux appui pour les artilleurs réglant leurs tirs. Utilisés lors des missions d’évacuation sanitaire, certains vétérans leurs doivent d'avoir eu la vie sauve lors du conflit. Ces avions non armés étaient un tel atout stratégique qu'un pilote allemand percevait une double prime lorsqu'il en abattait un.
La Bataille de Normandie s'acheva, puis Paris fut libéré. La guerre s'éloigna puis les armes se turent. Certains L-Birds furent abandonnés sur leurs aérodromes, mais entamèrent ensuite une seconde carrière dans les clubs. De nombreux élèves-pilotes firent leur apprentissage du manche aux commandes de ces avions légers et robustes, faits de tubes et de toile.
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► Les C-47 en formation pour les comémorations.
Plusieurs événements entre mai et juin.
En juin prochain, les pilotes viendront de treize pays d'Europe et des Etats-Unis. Et leur programme sera chargé. Fin mai, les avions seront présentés aux groupes scolaires normands. Puis le public venu à l'aérodrome de Saint-André-de-l'Eure pourra les approcher les 5 et 6 juin. Le 7 juin, les L-Birds assureront un vol commémoratif des secteurs du débarquement, dont les survols du port artificiel d'Arromanches et du cimetière militaire américain d'Omaha Beach restent à confirmer. Le 8 juin, ils seront à nouveau visibles à Saint-André-de-l'Eure, avant que les visiteurs ne puissent les revoir le lendemain sur l'aérodrome de Lessay (50), au sein du campement reconstitué. Une belle opportunité par ces avions de faire la liaison entre passé et présent.
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Batterie de travaux à la pointe.
Par plagesdu6juin1944 | Le 27/11/2018 | Commentaires (0)
A compter de 2019 et pendant trois ans, La Pointe du Hoc va subir des travaux. L'objectif est d'améliorer l'accueil du public et de sauvegarder le site normand témoin de l'assaut victorieux le 6 juin 1944 des Rangers américains contre une batterie allemande.
Le monument érigé sur le poste de tirs en l'honneur des Rangers.
C'est un lieu emblématique du parcours de mémoire normand, un site incontournable surplombant La Manche, symbole du courage et du sacrifice ultime. Près d'Omaha Beach, un petit bout de France porte les affreux stigmates de la Libération et du feu ardent de la guerre. A une trentaine de mètres au-dessus des galets, La Pointe du Hoc dresse son sol balafré comme un pamphlet cinglant pour la paix. Et chaque année, ce sont 800 000 passants qui arpentent les allées venteuses de l'éperon rocheux, quand son Visitor Center ouvert en 2014 accueille 310 000 curieux*.
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► Le Visitor Center de La Pointe du Hoc.
Les Rangers mettent le grappin sur les canons.
Le 6 juin 1944, La Pointe du Hoc est occupée par les troupes allemandes. Elles y ont installé une batterie d'artillerie munie de six canons de 15,5 cm pouvant ouvrir le feu et mettre en péril le débarquement américain sur le secteur d'Omaha Beach. Après un bombardement aérien et naval, les Rangers du 2nd Battalion ont pour mission d'approcher par la mer le point de défense ennemie puis d'escalader la falaise afin de s'emparer de l'artillerie nazie. Au prix de lourdes pertes, les troupes d'élite américaines vont réussir leur assaut et détruire les obusiers qui étaient en fait dissimulés plus en arrière dans les terres. Pendant deux jours, les Rangers vont résister aux contre-attaques allemandes et conserver leur avantage avant que les renforts ne parviennent à les soulager le 8 juin. Sur les 225 braves du 2nd battalion qui prit d’assaut la batterie à l’aube du 6 juin, seuls 90 sont encore en état de combattre à l’issue de cette mission. Seuls 51 hommes n’ont pas été touchés lors de l’assaut.
Vue depuis le poste de direction de tirs. (photo : Joe Hewett)
Sauvegarder les vestiges de la batterie et des combats.
L’endroit, sous la responsabilité du gouvernement américain depuis 1979, présente sur 12 hectares la violence des combats. On y voit des cratères monumentaux, des casemates éventrées et des abris souterrains. D’énormes pièces de béton de plusieurs tonnes ont été éparpillées par les explosions, ce qui donne une idée du bombardement qu’a enduré la garnison allemande. Une des salles de l'observatoire est reconvertie en crypte à la mémoire des Rangers tombés au champ d’honneur. Après être passé par le Visitor Center, une plate-forme aménagée sur une casemate permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble du site. Dans l’entrée du poste de tirs, des impacts de tirs sont encore bien visibles et témoignent de l’âpreté des combats sur la pointe pour la prise de la batterie.
Des travaux avaient eu lieu en 2010 afin de consolider la falaise et éviter que le Poste de tirs, fermé à l'époque, ne s’affaisse dangereusement. Aujourd'hui, Ouest France dévoile que l'American Battle Monuments Commission va engager pendant trois ans de nouveaux travaux à compter de 2019. L'ABMC va ainsi débourser 16 millions d'euros afin de mieux canaliser la circulation des touristes, d'améliorer leur accueil et leur proposer de la réalité augmentée lors de leur passage. Le site a bien changé depuis les années 50, et pour les initiateurs du projet, il est nécessaire de sauvegarder les derniers vestiges de la bataille des atteintes de la foule et du temps, tout en gardant son attrait pédagogique et poignant. Car après avoir résisté aux bombardements alliés, ce sont les assauts des visiteurs qui pourraient avoir raison de la pointe.
* bulletin EcoDef Statistiques n° 115