La gazette
Jimmie W. Monteith montre la voie sur Omaha.
Par plagesdu6juin1944 | Le 23/10/2016 | Commentaires (0)
A l'aube du Jour J, les américains connaissent l'enfer sur Omaha la sanglante. Au milieu du chaos, un lieutenant va montrer la voie et recevoir la décoration suprême.
Jimmie W. Monteith, L Company, 3/16th Regiment, 1st US Infantry Division.
(US Nationales Archives)
Dans le chaos d'omaha Beach.
Vétéran de la campagne d’Italie avec la Big Red One, Jimmie Waters Monteith Jr accoste sur Omaha Beach le 6 juin 1944. La 1st US Infantry Division et son 16th Régiment entrent alors dans la fournaise normande face à la 352. Infanterie-Divison.
Arrivée dès 6h30 devant les blockhaus de Colleville-sur-mer, la première vague d’assaut est décimée par les défenses allemandes. Certaines compagnies enregistrent près de 90% de pertes dès les premières minutes de combats. Face à la grêle meurtrière, beaucoup de GI’s choisissent de se tapir à l’abri d’un quelconque obstacle de plage et d’attendre une improbable accalmie.
Ce choix, le Lieutenant Monteith ne le fait pas. Débarqué à 7h sur Fox Green au milieu des balles, des explosions et des plaintes de ses frères d’armes, l’officier arpente la plage à découvert afin de réorganiser ses troupes. Puis il parvient à les mettre en sécurité sous couvert d'une falaise.
Remarquant ensuite deux chars en difficulté sur la plage, il rebrousse chemin et, toujours exposé aux mires des tireurs, il guide à pied les blindés à travers un champ de mines. Grâce à son intervention et ses indications, plusieurs positions allemandes sont neutralisées.
La Medal of Honor à titre posthume.
Rejoignant sa compagnie, il conduit avec succès une attaque contre une position ennemie dressée à l’aplomb du rivage. Cependant les allemands n’entendent pas laisser longtemps ce promontoire aux mains des américains. Les contre-attaques s’enchainent, et là encore, le Lt Monteith est exemplaire. Multipliant sous un feu nourri les allers-retours de 200 à 300 mètres entre ses lignes de défense, il maintient la cohésion dans ses rangs, et parvient à conserver son avantage.
Néanmoins, isolés et harcelés par l’ennemi, les GI’s commencent à plier. Sur les hauteurs de Colleville-sur-mer, le First Lieutenant Jimmie Monteith, de Richmond en Virginie, est tué au combat.
Pour sa bravoure, son abnégation et son leadership, il est décoré de la Purple Heart et de la Médaille d’Honneur du Congrès. Il repose toujours en Normandie, face à la mer, à l’endroit où il est tombé, au cimetière militaire américain de Colleville-sur-mer. Parmi les 9 387 croix blanches de la nécropole, une étoile dorée sur sa stèle rappelle le courage de ce jeune homme de 26 ans.
Le Lt Jimmie Monteith est inhumé dans le carré I, rang 20, tombe N°12 du cimetière militaire américain de Normandie. | Médaille d'Honneur du Congrès, plus haute distinction militaire américaine. |
Décès d'Yves Meudal, commando Kieffer
Par plagesdu6juin1944 | Le 10/09/2016 | Commentaires (0)
Yves Meudal, badge N°59 et vétéran du D-Day, est décédé le 9 septembre 2016 à 93 ans.
Le commando Meudal (photo : Le Télégramme)
Né en 1923 et orphelin à 11 ans, il s’embarque en 1939 dans la marine marchande. A la défaite française, son commandant choisi de rester fidèle au régime de Vichy. En 1942 lors d’une halte à Dakar, il réussit à s’échapper puis monte à bord d’un navire de la France Libre et rejoint le Royaume-Uni.
A Londres, il s’engage dans les FNFL puis dans les Commandos et reçoit son béret vert. Intégré à la Troop 8 du Lieutenant Lofi en 1943, il débarque le 6 juin 1944 en Normandie avec les 176 autres commandos français du commandant Kieffer. Arrivé sur Sword Beach avec le 1er Bataillon de Fusiliers Marins commandos, il pose pied face à Colleville-sur-Orne. En 2014 pour le journal Ouest France, il revient sur ce jour historique : "Pas le temps de regarder le paysage ! Bien que surpris, les Allemands tiraient de partout et la plage était minée. On nous avait appris qu'il fallait suivre le fil blanc déroulé par les démineurs, mais on n'a pas eu le temps d'attendre. Sous les balles, on a foncé, traversé les 400 m de sable à découvert et on s'est regroupé dans la ruine prévue. Sauf cinq ou six camarades déjà tués sur la plage."
A l’issue de la campagne normande, il est l’un des 24 commandos à ne pas avoir été blessé depuis le Jour J.
Aux Pays-bas en novembre 1944, il est dégradé pour avoir abandonné son arme en secourant un camarade blessé. Redevenu matelot de 1ère classe et rapatrié en Angleterre, il devient instructeur avant d’être démobilisé en 1945.
Pour ses faits d’armes, il portait l'Ordre National du Mérite et fut fait Officier de la Légion d’Honneur en juillet 2014.
A ce jour, il reste 5 survivants du commando Kieffer.
Extraits du documentaire "6 juin 1944, le Commando Kieffer" de Stéphane Rybojad.
Sources :
Le monde
Musée des fusiliers marins et commandos