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Longues-sur-mer : des subventions et un projet de réhabilitation.
Par plagesdu6juin1944 | Le 12/02/2019 | Commentaires (0)
A partir de fin 2019, la Batterie de Longues-sur-mer devrait subir des travaux pour plus de deux millions d'euros afin d'améliorer son accessibilité et son attrait.
Les canons de Longues tonnent contre les alliés.
Son édification débute au début de l’année 1944 et est confiée à l’organisation Todt. Le maître d’œuvre se démène et le 9 mai 1944, la garnison allemande de Longues peut enfin accueillir un hôte de marque en la personne du Maréchal Rommel, inspecteur du Mur de l’Atlantique et commandant du groupe d’armées B.
C’est une batterie de marine, à cet effet elle est désignée par l’Etat-major allemand sous le code MKB, Marine Küsten Batterie. Ses casemates sont de type M272, c’est-à-dire que leur embrasure permet au canon de se mouvoir sur 120°.
A 350 mètres du rivage, perché à 65 mètres de hauteur, l’ensemble comprend quatre canons de marine de 150 mm d’une portée de 20 kilomètres, disposés en arc de cercle. Chaque canon, fabriqué par Skoda dans son usine Tchèque de Pilsen, pèse une vingtaine de tonnes et mesure 8 mètres de long. Leur tube peut cracher 6 obus de 45 kilos à la minute. Le poste de tirs, en bordure de falaise, se dresse sur deux étages et possède un télémètre, instrument destiné à établir les distances de tirs pour les servants. L’Oberleutnant Kurt Weil commande l’ensemble défensif qui est ciblé dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par l’opération Flashlamp. 96 bombardiers de la RAF prennent pour objectif Longues-sur-mer, où leurs soutes déversent 538 tonnes de bombes.
Dès 5h37 le 6 juin, les navires Georges-Leygues, Montcalm, Ajax et Arkansas la prennent aussi pour cible. La canonnade fait rage entre la marine et l’appui défensif allemand. A 8h45, trois canons sont réduits au silence après plusieurs coups au but de la flotte alliée. Le quatrième ne cessera ses tirs que l’après-midi vers 17h. Bien que 115 projectiles aient été tirés, les allemands n’ont pas réussi à toucher une seule fois un navire ennemi. La batterie sera occupée le 7 au matin par les fantassins Britanniques du second Devonshire Régiment venus d’Arromanches et ses 184 servants faits prisonniers.
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► Batterie de travaux à la Pointe du Hoc.
Un site incontournable de la Bataille de Normandie.
Aujourd’hui, trois des quatre abris bétonnés sont conservés avec leurs pièces d’artillerie. C’est la seule batterie de l’Atlantikwall conservée dans cet état et elle est protégée par les monuments historiques. Le poste de tir (le seul ouvert à la visite sur la côte normande avec celui de la Pointe du Hoc), est toujours muni de son télémètre. Il a subi en 2011 des travaux de réaménagement pour améliorer son accessibilité (voir notre article dans le blog, ici).
Le 12 février, le site actu.fr annonce que Bayeux Intercom et ses élus ont voté jeudi 7 février pour les demandes de subventions afin de réhabiliter et revaloriser la Batterie. L'investissement chiffré à hauteur de 2 317 895 € devrait être subventionné à 80%. Après la Batterie de la Pointe du Hoc près d'Omaha Beach, c'est donc Longues-sur-mer près d'Arromanches qui va se refaire une beauté. Une refonte qui devrait intervenir après les commémorations du 75ème anniversaire du Débarquement allié en Normandie.
En effet, les ouvriers devraient investir la batterie fin 2019. L’office du tourisme actuel va disparaître pour laisser place à un nouveau bâtiment plus fonctionnel pour les visiteurs. Une aire de stationnement de camping-cars sera aménagée à proximité. Un véritable parking pour les véhicules verra le jour à l'entrée du site, et ce dernier sera mis en valeur via un nouveau circuit d’interprétation afin de mieux comprendre les événements qui s'y sont déroulés en 1944.
Les curieux devront se frayer un chemin entre les plots de chantier pour admirer les canons Skoda, car la batterie restera accessible pendant les travaux, avant une ouverture du nouveau bureau d'informations prévue en 2023.
Le musée des blindés de Saumur
Par plagesdu6juin1944 | Le 20/05/2017 | Commentaires (0)
Dans le Maine-et-Loire, le Tigre Royal et plus de 800 autres véhicules attendent les visiteurs. Découverte d'un lieu de poids qui depuis près de 35 ans porte haut les couleurs de l'arme blindée et de la cavalerie.
Passé les grandes portes bleues jouxtant la rue Fricotelle, un char Leclerc prend l'air et nous montre l'entrée du Musée des blindés. Entre Tours et Nantes, une collection unique de chars, transports de troupes et véhicules d'artillerie originaires de dix-sept pays se masse devant les visiteurs. Quinze salles d'exposition se partagent plus d'un hectare, espace dédié à l'arme blindée allemande, aux tanks alliés ou à l'équipement lié au Pacte de Varsovie. Sans oublier les tranchées de la Grande Guerre de 14-18, ou ont évolué les chars français, vestiges et prémices d'une arme alors en pleine évolution.
Car depuis 80 ans, les blindés constituent l'avant garde des armées mécanisées. Le Musée des Blindés de Saumur retrace leur création, leurs avancées techniques de 1917 à nos jours, de la première à la seconde guerre mondiale en passant par la guerre froide. 880 engins, dont près de 200 en complet état de marche, peuplent cette collection exceptionnelle, la plus importante exposition mondiale sur le sujet. Côté têtes d'affiche, les passionnés du Jour J y retrouveront de vieilles connaissances : le Sherman, le DUKW, le Panzer III ou l'iconique Jeep. Mais des machines singulières, telles le T34 russe, le Renault R35 ou le LVT4 Alligator, jalonnent également les allées du mémorial.
Retour en 1983, lorsqu'une association de loi 1901, les Amis du musée des blindés, permet au public de découvrir 200 véhicules gardés dans le Centre de Documentation des Engins Blindés. Ce conservatoire est alors situé dans l'enceinte de l'Ecole d'Application de l'Arme Blindée Cavalerie, son organisme de tutelle*. Depuis, la collection de cesse de s'enrichir et de se diversifier grâce aux partenariats avec les industriels, la Direction Générale de l'Armement, ou les dons et échanges avec les pays étrangers.
Autre point d’intérêt majeur du site, son devoir de restauration et de réhabilitation des engins. En effet, quatre ouvriers accomplissent un méticuleux travail de maintenance, de réparation et de décoration pour redonner vie et lustre à ces lourds vétérans mécaniques. Ainsi, le musée peut faire son cinéma : 20% des engins exposés peuvent se déplacer, certains étant loués à des sociétés de production. On peut alors les admirer dans des réalisations tel le film Un long dimanche de fiançailles. Enfin tous les ans en juillet, une trentaine de ces mastodontes chenillent activement au Carrousel de Saumur.
A 3h de Paris et à 2h30 des Plages du Débarquement, venez vous mesurer au Tigre Royal allemand et ses 70 tonnes, au Merkava israélien et autres AMX. Dans la vallée des châteaux de la Loire, le musée des blindés est assurément une étape d'un autre calibre.
Le T 34 russe. |
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le 12 mai 2009, les mécaniciens procèdent au premier essai après réparation du Tigre II.
(Musée des blindés de Saumur)
1043 route de Fontevraud 49 400 Saumur Tél. : 02 41 83 69 95 Ouvert tous les jours de 10h à 18h (sauf Noël et Jour de l'An)
Tarifs 2017
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* En juin 1940, les élèves officiers de réserve de l’école d’application de la cavalerie, les cadets de Saumur, interdirent avec d'autres éléments de l'armée française la traversée de la Loire aux troupes allemandes. Pendant deux jours, près de 2 500 soldats français, sous-équipés et inexpérimentés, firent le coup de feu contre la 1re division de cavalerie allemande, alors même que le Maréchal Pétain venait d’annoncer la demande d'armistice et appelait à cesser les affrontements.
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