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D-Day 2019, les prix s'envolent !
Par plagesdu6juin1944 | Le 15/06/2018 | Commentaires (0)
Les commémorations du 75ème anniversaire du D-Day sont déjà en préparation. Mais les associations de vétérans doivent faire face à une véritable flambée des prix dans l'hôtellerie pour juin 2019. Afin d'alerter notre gouvernement sur cette importante inflation, une pétition a vu le jour sur Internet.
Commémoration Britannique à Bénouville.
Stuart Robertson est très remonté contre certains hôteliers français. Car pour lui, des établissements profitent de la forte demande d'accueil lors des commémorations 2019 du D-Day pour augmenter abusivement leurs tarifs. Ainsi, les vétérans et leurs familles devront s'acquitter du double ou du triple du prix habituellement appliqué pour pouvoir se loger lors du 75ème anniversaire. Il cite en exemple des chambres normandes affichées aujourd'hui entre 120 et 160€ la nuit, et dont le prix explose à 300€ la nuit si vous réservez pour juin 2019.
Nous avons fait plusieurs tests de réservations en ligne sur Caen, et effectivement, la hausse des prix pour juin prochain est impressionnante (voir ci-dessous).
S'en est trop pour Stuart Robertson, qui parle « d'exploitation méprisable » de l’événement et exhorte le gouvernement français à réagir. Aussi a-t-il mis en ligne une pétition afin de se faire entendre. En commerce, la demande fait l'offre, et il est bien évident que les professionnels du tourisme sont très sollicités pour le 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie.
A l'heure où les rangs des vétérans sont de plus en plus clairsemés et où certains ont peu de moyens pour traverser une dernière fois la Manche, il serait effectivement regrettable que les anciens combattants aient à payer un prix abusif pour participer aux prochaines commémorations. La liberté a un prix. Et pour se souvenir en 2019, les vétérans sortiront leurs médailles, mais aussi leurs chéquiers.
Johannes Börner, le "frenchy" diable vert
Par plagesdu6juin1944 | Le 22/05/2018 | Commentaires (0)
Johannes Börner, vétéran allemand et résidant en Normandie, est décédé dimanche 20 mai à 92 ans.
Il était une figure locale, bien connue des habitants de Ouistreham et des lycéens de la région. Lui qui prônait la paix et l'amitié franco-allemande, avait depuis longtemps joint les actes à la parole. Lors de la cérémonie internationale du 70ème anniversaire du D-Day en 2014, l'assistance s'était émue de son étreinte avec un ancien ennemi, Léon Gautier, devenu ami de toujours.
Johannes racontait aux écoliers son histoire et le tournant de la guerre. Lui, le natif de Döben, est enrôlé chez les paras en 1943 et intègre la IIIe Fallschirmjäger-Division. A l'été 1944, les alliés poussent inexorablement vers l'Est, les troupes allemandes retraitent. Beaucoup se retrouvent acculées dans la Poche de Falaise. Le 21 août, son unité dépose les armes face aux Canadiens à Saint-Pierre-sur-Dive. A l'arrivée à St-Lô, sa compagnie était forte de 120 hommes. Lors de leur réddition, ils ne sont plus que 9 encore en vie. Pour Johannes le combattant vient alors le temps de la détention. Pour éviter de se retrouver à oeuvrer dans les périlleuses troupes de déminage, il se porte volontaire pour travailler à la ferme près de Falaise. Puis vient la libération en 1947. Ses parents l'incitent à ne pas rentrer chez eux, car la région est passée sous contrôle soviétique. Il devient un travailleur libre, mais soumis à des contrôles réguliers des autorités.
Le vétéran reste très attaché à la France, pays qui lui a donné sa belle blonde, thérèse, qui deviendra sa femme. Il obtient en 1956 la nationalité française. A compter de 1969, les Ouistrehamais peuvent s'assoir aux tables de son restaurant, le Chateaubriand. Pendant 30 ans, le diable vert accueille les visiteurs de tous horizons, et notamment ses anciens frères d'armes, étonnés de retrouver un compagnon si à son aise sur Sword Beach. Ils se remémorent alors le front et les terribles heures de souffrance près de Chambois : les innombrables cadavres, la faim, la crainte des attaques des avions ennemis. De ces heures difficiles il garda une profonde aversion pour la guerre, et trouva écoute et soutien auprès de Léon Gautier, membre du 1er BFMC du commandant Kieffer. La guerre les fit s'affronter, mais la paix scella leur amitié.
Aujourd'hui, plus qu'un fils adoptif, Ouistreham a perdu un de ses plus beaux représentants.
Témoignage de Johannes Börner : De Leipzig à Ouistreham (Philippe Minot - Créacom)
Sources :
ODT de Caen la mer
39/45 Hors Série Historica N°120 Ouistreham 6 juin 1944