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On a dormi à la batterie du Holdy
Par plagesdu6juin1944 | Le 15/06/2015 | Commentaires (0)
En visite dans la Manche, nous avons fait halte près de Sainte-Marie-du-Mont. Plus exactement au Holdy, témoin de sanglants combats le Jour J entre paras américains et soldats allemands. Sortez votre béret, on replonge dans les années 40.
Le hameau du holdy se trouve à un kilomètre au Sud-Ouest du village de Sainte-Marie-du-Mont, en arrière d'Utah Beach. Nous sommes à proximité de la DZ C dédiée à la 101st US Airborne. Cependant le D-Day il y’a un os dans le plan des alliés, car ils n’ont pas connaissance qu’une batterie de 4 canons de 105 mm est stationnée dans un champ aux abords du Holdy. Des paras du 506th PIR s’échouent dans les arbres et sont de suite massacrés par les servants de la batterie allemande. Un rapport non confirmé décrit le calvaire enduré par des hommes du 502nd. Pourfendus à coups de couteau et de baïonnette, ils auraient ensuite été enveloppés dans leurs parachutes, attachés aux arbres avec leurs suspentes et enfin leurs parties intimes brûlées avec leurs grenades thermites.
"Un para envoi un obus fracasser le clocher. Sauf que ..." |
Le capitaine Patch du 1st/506th et des éléments du 502nd parviennent à s’emparer du site dans la matinée le 6 juin. Pensant l’église voisine de Sainte-Marie-du-Mont occupée par l’ennemi, un para envoi un obus fracasser le clocher. Sauf que dans ledit clocher logent depuis la nuit le First Sergeant Buck Rogers, HQ/1/506th PIR, et d’autres camarades. Ces derniers s’en tirent avec une bonne frousse.
Par la suite, 3 des 4 canons sont mis hors d’état, et le Holdy se transforme alors en infirmerie de campagne, ou exerce le Captain George Lage, 2/502nd. Le chirurgien ne manque pas de travail le 7 juin suite au crash dans un champ d’un planeur Horsa, ou 18 hommes sur 21 membres de l’équipage trouvent la mort. Plus tard ce même champ accueille une batterie américaine pointant sa mire vers la ville de Carentan.
Le crash du planeur au Sud du Holdy. 8 corps reposent devant la carcasse.
Aujourd’hui, l’endroit est devenu une chambre d’hôtes, tenue par un sympathique normand d'adoption, Jean. Passionné (voir habité) par les événements passés, il a transformé le logement en véritable musée et est intarissable sur l’action du capitaine Patch et de ses hommes. Jean propose également une visite commentée des environs en jeep d’époque. Pour les plus aventureux, une animation théâtralisée, sur réservation, est également disponible.
Jean-Noël Ferrolliet dans son camion pur jus
Et les chambres dans tout ça ? Coté chambres, c’est là aussi la bonne surprise. Le logis a été refait récemment. Les chambres sont donc lumineuses, confortables et bien agencées. Situé dans les bois, vous ne serez pas dérangés par le bruit, on est vraiment à la campagne. Le petit-déjeuner est une attraction, posé dans un bar aux accents années 40. Mais vous l’avez compris, c’est pour l’atmosphère des lieux bien plus que le couchage que l’on pousse les portes du Holdy. |
Chambres d'hôtes et batterie Le Holdy
D329
50480 Sainte-Marie-du-Mont
Tel : 02 33 44 81 20
Une page Facebook existe également => Mémoire de la batterie du Holdy
En savoir + sur la batterie du Holdy en 1944 =>
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Le Lieutenant Orrell et le grand bunker de Ouistreham
Par plagesdu6juin1944 | Le 12/06/2015 | Commentaires (0)
Insigne des Royal Engineers
Le lieutenant entend des voix
Même si les alliés ont conquis Ouistreham, ils ne sont pas pressés d’occuper son grand Bunker et ses 17 mètres de haut. La priorité est d’avancer la ligne de front au sud de Sword Beach et de s’emparer de la ville de Caen. Qui plus est les environs du poste de direction de tirs ont été ravagés par les bombardements et sont envahis de mines, y stationner est hors de question. Les troupes l’ignorent donc et le contournent.
Le grand bunker de Ouistreham est aujourd'hui un musée
Le Lt. Bob Orrell (photo : la rougerie tours) |
Seulement l’effort de guerre demande beaucoup de matériel et ce grand bunker peut cacher de bonnes surprises. Trois jours après le Débarquement, le 9 juin, le génie anglais décide de s’intéresser au contenu de ce point fortifié. Le lieutenant Bob Orrell est membre des Royal Engineers, 91 Field Company 3rd Beach Group, rattachés à la 3rd Canadian Division. Il se présente à 22h avec trois hommes et des explosifs devant ses lourdes portes closes, bien décidé à explorer le paisible colosse.
Trois kilos d’explosifs placés sur les gonds d’une des deux portes blindées ne libèrent pas l'entrée. Une nouvelle charge augmentée de cinq kilos, beaucoup d’huile de coudes et quatre heures plus tard, Orrell et ses camarades pénètrent enfin dans le bunker. Les sapeurs avancent prudemment entre les caisses de grenades et d’équipements quand soudain une voix s’élève des niveaux supérieurs et leurs dit dans un parfait anglais : « Viens en haut, Johnny, tout va bien ! »
Interloqué car pensant le site abandonné, le Lt. Orrell répond en cramponnant son PM Sten : « Plutôt crever, c’est vous qui descendez !?! » Ce dernier est fébrile car il n'a en encore jamais fait usage de son arme.
Il voit alors venir vers lui et se constituer prisonniers deux officiers allemands, puis suivent 51 soldats ! Se sachant encerclés et perdus, ils ont festoyé pendant trois jours. Ouistreham est alors totalement libérée et en effet son grand bunker renfermait bien une trouvaille.
Après-guerre, bob Orrell est devenu avec sa femme Nancy un actif militant pour la paix et a publié ses mémoires, The régimental Piano, a story of war, love and peace.
Sources :
Livre Ouistreham en guerre Sword Beach juin1944, de Fabrice Corbin, éd. Heimdal
Livre The régimental piano, a story of war, love and peace, de Tim Parker, éd. Hardback