La gazette

Aujourd'hui, 2 nouveaux livres viennent prendre place dans notre Bibliographie : Sainte Marie du Mont " code Utah beach" et Omaha, au nom des derniers témoins.

Publié en 2010, cet ouvrage est une mine d'or pour les amateurs de la 101st Airborne américaine. L'auteur, âgé de 25 ans, livre ici une chronique exceptionnellement aboutie. S'appuyant sur les archives départementales, les documents du musée Utah beach et les témoignages des Montois, l'étudiant en Histoire nous replonge dans le quotidien très rural du cotentin en 1940. La défaite, l'arrivée de l'occupant, la cohabitation et les combats pour la libération de Sainte Marie du Mont et ses alentours, tous ses évènements sont repris et habilement disséqués par le narrateur. Le récit de la prise de la batterie de  Brécourt par la easy compagny du lieutenant Winters est prenant, mais pas que .... Une référence à avoir sur son étagère ! Préface de Gilles Perrault.

Titre : Sainte-Marie-du-Mont code : Utah beach,  aux éditions du patrimoine normand, auteur : Antonin Dehays, 288 pages.

"Omaha, au nom des derniers témoins" se pose avec la hauteur nécessaire pour permettre aux curieux d'aborder l'assaut sur ce secteur difficile dans ses grandes lignes. Abondamment illustré de photos, témoignages de vétérans et cartes, les pages reprennent les préparatifs et l'attaque des troupes US sur les plages des villages de Vierville, St-Laurent et Colleville sur mer. Idéal lorsque l'on commence à s'intéresser au sujet.

Titre : Omaha, au nom des derniers témoins, éditions Hirlé, de Raymond Couraud et Gérard Cardonne, 221 pages.

Le mois de novembre a été l'occasion pour nous d'approfondir nos connaissances sur les actions des divisions aéroportées américaines et plus particulièrement de la mythique 101th. Nous avons donc chargé les batteries de l'appareil photo et sorti la carte routière pour arpenter la façade est du cotentin. Notre parcours s'est surtout concentré autour de la commune de Sainte Marie du Mont, plus méconnue que sa rivale distante de quelques kilomètres, Sainte Mère Eglise. 

De cette escapade ressort deux nouvelles étapes qui ont pris place sur l'itinéraire n°6, celui concernant Utah Beach. Vous pouvez donc dès maintenant découvrir le village d' Angloville-au-plain et son église, ou 2 infirmiers américains se sont particulièrement illustrés le 6 juin 1944. N'oublions pas la prise de l'écluse de la Barquette par les hommes du 501ème régiment afin d'avoir un point d'appui sur la Douve.

L'église d'Angloville-au-Plain fut transformée le jour J en centre de secours par les hommes de la 101st Airborne.

A l'intérieur, sur les bancs, les traces de sang des blessés se sont littéralement incrustées dans le bois.

Puis direction Hiesville ou le commandant de la 101st, le Général Taylor installa son PC, et manqua de peu d'être emporté par un bombardement ennemi. Quand au général Pratt, il eu bien moins de chance lorsque son planeur s'écrasa contre un arbre.

La chronique sur Sainte Marie du Mont s'est elle aussi bien enrichie, avec le château le Bel Enault, pc du lieutenant-colonel von der Heydte, chef du 6ème régiment de parachutistes allemands. Un autre moment fort, la visite du champ de brécourt ou se trouvait une batterie de 4 canons de 105 détruits par la dog et la easy compagny, épisode rendu célèbre dans la série Band of brothers.

Ce périple s'est accompagné d'une belle rencontre, avec Jean, le propriétaire d'une bâtisse au Holdy, près de Sainte Marie du Mont. Ce passionné du D-Day a racheté la ferme il y'a un an et demi et entreprend depuis de grands travaux de rénovation. Il accueille aujourd'hui chez lui, dans un intérieur transformé comme en 40, et raconte avec une verve et un enthousiasme contagieux l'histoire de son bébé : Ce Holdy et ses champs environnants, qui cachaient en 44 une batterie allemande et ou les combats firent rage quand 4 km plus à l'est, la 4ème division d'infanterie américaine découvrait sur les plages de La Madeleine le sol normand. Il fait revivre ce lieu un peu oublié, hors des grandes routes touristiques qui mènent le passant habituel sur les hauts lieux du débarquement. Et pour cette passion et ces moments partagés  dans le vent piquant de la Manche, nous l'en remercions.

Jean, propriétaire du Holdy, mais aussi d'un magnifique camion d'époque !

Notre voyage s'est achevé plus à l'est par une heureuse surprise : la rencontre avec Ted Eaglen, pathfinder de la 6th Airborne Britannique, venu au mémorial de Ranville à la veille du 11 novembre afin d'honorer la mémoire de son commandant, le brigadier James Hill ( voir article précédent ).

Des lieux parfois en retrait, de petites histoires ou des hommes d'exception s'illustrèrent, un maillage qui façonne l'Histoire, des chaînons qui mis bout à bout abreuvent notre curiosité, et enrichissent ce site.