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75ème : les Rangers en haut de l'affiche.
Par plagesdu6juin1944 | Le 24/04/2019 | Commentaires (0)
Pour le 75ème anniversaire du D-Day, un musée temporaire va voir le jour dans le Calvados à Cricqueville-en-Bessin. Dédiée aux Rangers américains, l'exposition « Mémoires des Rangers » ouvrira ses portes du 1er au 5 juin, à proximité de la Pointe-du-Hoc.
Début juin 1944 dans un port anglais : les Rangers attendent de partir pour la Normandie. (US National Archives)
Le Lt. Colonel James E. Rudder. Le Sergent Leonard G. Lomell. Le Capitaine Ralph E. Goranson. Voici quelques illustres noms qui firent passer à la postérité les Rangers, membres des forces spéciales de l'armée de terre des États-Unis, et acteurs d'une des plus grandes opérations commandos de la Seconde Guerre Mondiale.
Le 6 juin 1944, les Dog, Easy et Fox Compagnies du colonel James Rudder débarquent sur le rivage du Calvados, en contrebas de la batterie allemande de la Pointe-du-Hoc. Pendant l'attaque et sous le feu ennemi, 225 hommes escaladent les falaises hautes d'une trentaine de mètres, et parviennent à capturer le site défensif. Étonnamment les canons ne sont pas présents face à la mer. Une patrouille trouve finalement les obusiers cachés dans les terres et les neutralise. Les américains tiennent la position pendant deux jours malgré de très lourdes pertes, avant de voir enfin les renforts venus d'Omaha Beach briser l'encerclement allemand.
Plusieurs sites de mémoire normands exposent des reliques sur les troupes aéroportées américaines ou sur les Gi's. Mais très peu d'objets sur les Rangers perdurent sur le parcours des plages du Débarquement. Depuis la fermeture en 2015 du Musée des Rangers de Grandcamp-Maisy, les sites mettant en valeur les commandos américains, mis à part le cimetière militaire américain et bien sûr la Pointe-du-Hoc elle-même, sont inexistants.
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Des vestiges rares en Normandie visibles 5 jours
Fort heureusement, en juin prochain, cette anomalie sera réparée pour le 75ème anniversaire du D-Day. Temporairement du moins. En effet, du 1er au 5 juin, des passionnés bénévoles, soutenus par le comité de la Pointe-du-Hoc, vont proposer aux visiteurs une exposition sur les Rangers américains. Le contenu de feu le Musée des Rangers va ressortir des cartons pour être à nouveau présenté au public. Cette collection avait été donnée par les vétérans sous acte notarié à la commune de Cricqueville-en-Bessin, puis stockée depuis quatre ans suite au baisser de rideau du musée.
Des objets mis à disposition par deux collectionneurs privés viendront rehausser l'attrait de l'événement nommé « Mémoires des Rangers ». A 150 mètres de la mairie de Cricqueville, dans un bâtiment aménagé sur deux niveaux, des casques des 2nd et 5th battalions, et des grouping pour la plupart identifiés raviront les amateurs ou le plus simple pèlerin. Des photos, des anecdotes, des panneaux explicatifs, et une grande maquette de la plage d'omaha Beach viendront occuper les allées de l'exposition. Parmi les plus beaux vestiges, le public pourra contempler le casque du sergent Lomell, l'homme qui mit la main sur les fameux canons allemands cachés en arrière de la Pointe. De très rares insignes seront exposés. Une exceptionnelle carte, une « Onion Skin » de la Pointe-du-Hoc, utilisée par les Rangers le 6 juin 1944 et censée être détruite après les combats, sera également placée derrière les vitrines.
Concernant l'intérêt de ce rendez-vous, l'un des organisateurs confie : « C'est une exposition qui ne regroupera que des pièces des Rangers. Lorsque l'on connait la rareté de ces éléments, qui sont encore plus rares que des vestiges de la 101st ou de la 82nd US Airborne Division, c'est exceptionnel. On parle ici de deux bataillons de 500 hommes. Nous n'avons pas besoin de centaines de pièces. Nous présentons des pièces identifiées avec l'histoire des hommes en complément, c'est bien plus intéressant. »
Des véhicules seront stationnés en extérieur, dont une jeep amphibie, tandis que des hommes en tenues d'époque viendront faire des démonstrations et échanger avec les visiteurs. Et d'autres surprises sont à prévoir... Les organisateurs précisent que les recettes de la billetterie serviront à préserver la collection. Néanmoins si cet événement rencontre un franc succès lors des commémorations, il pourrait servir d'impulsion pour la réouverture d'un musée local consacré aux troupes d'élite américaines. Car concernant l'action des Rangers sur ce coin de Normandie, la gratitute, elle, ne sera jamais temporaire.
Exposition "Mémoire de Rangers"
A Cricqueville-en-Bessin, à proximité de la Mairie.
entrée 2€, parking pour les visiteurs.
Propos reccueillis par stephane samson
Batterie de travaux à la pointe.
Par plagesdu6juin1944 | Le 27/11/2018 | Commentaires (0)
A compter de 2019 et pendant trois ans, La Pointe du Hoc va subir des travaux. L'objectif est d'améliorer l'accueil du public et de sauvegarder le site normand témoin de l'assaut victorieux le 6 juin 1944 des Rangers américains contre une batterie allemande.
Le monument érigé sur le poste de tirs en l'honneur des Rangers.
C'est un lieu emblématique du parcours de mémoire normand, un site incontournable surplombant La Manche, symbole du courage et du sacrifice ultime. Près d'Omaha Beach, un petit bout de France porte les affreux stigmates de la Libération et du feu ardent de la guerre. A une trentaine de mètres au-dessus des galets, La Pointe du Hoc dresse son sol balafré comme un pamphlet cinglant pour la paix. Et chaque année, ce sont 800 000 passants qui arpentent les allées venteuses de l'éperon rocheux, quand son Visitor Center ouvert en 2014 accueille 310 000 curieux*.
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► Le Visitor Center de La Pointe du Hoc.
Les Rangers mettent le grappin sur les canons.
Le 6 juin 1944, La Pointe du Hoc est occupée par les troupes allemandes. Elles y ont installé une batterie d'artillerie munie de six canons de 15,5 cm pouvant ouvrir le feu et mettre en péril le débarquement américain sur le secteur d'Omaha Beach. Après un bombardement aérien et naval, les Rangers du 2nd Battalion ont pour mission d'approcher par la mer le point de défense ennemie puis d'escalader la falaise afin de s'emparer de l'artillerie nazie. Au prix de lourdes pertes, les troupes d'élite américaines vont réussir leur assaut et détruire les obusiers qui étaient en fait dissimulés plus en arrière dans les terres. Pendant deux jours, les Rangers vont résister aux contre-attaques allemandes et conserver leur avantage avant que les renforts ne parviennent à les soulager le 8 juin. Sur les 225 braves du 2nd battalion qui prit d’assaut la batterie à l’aube du 6 juin, seuls 90 sont encore en état de combattre à l’issue de cette mission. Seuls 51 hommes n’ont pas été touchés lors de l’assaut.
Vue depuis le poste de direction de tirs. (photo : Joe Hewett)
Sauvegarder les vestiges de la batterie et des combats.
L’endroit, sous la responsabilité du gouvernement américain depuis 1979, présente sur 12 hectares la violence des combats. On y voit des cratères monumentaux, des casemates éventrées et des abris souterrains. D’énormes pièces de béton de plusieurs tonnes ont été éparpillées par les explosions, ce qui donne une idée du bombardement qu’a enduré la garnison allemande. Une des salles de l'observatoire est reconvertie en crypte à la mémoire des Rangers tombés au champ d’honneur. Après être passé par le Visitor Center, une plate-forme aménagée sur une casemate permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble du site. Dans l’entrée du poste de tirs, des impacts de tirs sont encore bien visibles et témoignent de l’âpreté des combats sur la pointe pour la prise de la batterie.
Des travaux avaient eu lieu en 2010 afin de consolider la falaise et éviter que le Poste de tirs, fermé à l'époque, ne s’affaisse dangereusement. Aujourd'hui, Ouest France dévoile que l'American Battle Monuments Commission va engager pendant trois ans de nouveaux travaux à compter de 2019. L'ABMC va ainsi débourser 16 millions d'euros afin de mieux canaliser la circulation des touristes, d'améliorer leur accueil et leur proposer de la réalité augmentée lors de leur passage. Le site a bien changé depuis les années 50, et pour les initiateurs du projet, il est nécessaire de sauvegarder les derniers vestiges de la bataille des atteintes de la foule et du temps, tout en gardant son attrait pédagogique et poignant. Car après avoir résisté aux bombardements alliés, ce sont les assauts des visiteurs qui pourraient avoir raison de la pointe.
* bulletin EcoDef Statistiques n° 115